VIH et IST au Burkina : « Il persiste des comportements à risque dans le milieu jeune » (Didier Bakouan)

Publié le lundi 3 octobre 2016

90 jours pour entraîner des changements de comportements chez les jeunes, c’est en partie l’objectif visé par le Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS/IST). L’institution marque une halte après 30 ans de lutte (1986-2016) pour voir ce qui a été réalisé et surtout que faire pour que l’objectif 3×90 soit atteint. Les acteurs de la lutte étaient face à la presse ce matin pour dérouler le plan d’activités prévus avant le 1 er décembre, journée mondiale du Sida.

Estimé à 7,17% en 1997, le niveau de prévalence est passé à 1,2% en 2009 pour chuter à 0,9% selon les dernières statistiques de l’OMS/ONUSIDA. Une prévalence qui n’est pas « uniforme » dans 05 régions du pays où la prévalence est au-dessus de la moyenne.  Un taux plus élevé chez des couches concernées par la prostitution (16%), les gays (3,7%), les prisonniers (3%). « 30 ans de lutte, il y a eu beaucoup de succès », a déclaré Dr Job Sagbohan, directeur pays de l’ONUSIDA.

Le Conseil justifie son absence remarquée sur le terrain par la réduction des ressources en provenance des partenaires et celles domestiques. « Des problèmes ont amené les uns et les autres à penser que les succès qu’on engrangeait, suffisaient pour ne plus parler du VIH », a expliqué Didier Romuald Bakouan, secrétaire permanent du CNLS/IST.

Des comportements à risque constatés en milieu scolaire

Et comme «le Sida est là », M. Bakouan affirme qu’il y a une redynamisation en cours. « Ça baisse beaucoup chez les adultes, a-t-il indiqué, mais la baisse des nouvelles infections chez les jeunes, n’est pas comme on l’aurait  souhaité » avant d’ajouter qu’« il y a encore et il persiste des comportements à risque, surtout dans le milieu jeune ».

Selon lui, les grossesses en milieu scolaire sont un indicateur « indirect » de ces comportements à risque. Une chose est « sûre », a dit le secrétaire permanent. « Si vous êtes tombés enceinte, c’est que vous avez eu une relation non protégée, donc vous êtes exposés ». A cette frange de la population, Didier Romuald Bakouan s’est adressé en ces termes : « ce n’est pas parce qu’il y a des ARV qu’il n’y a plus de risques ».

L’objectif 3×90

Un risque considérablement réduit dans le cadre de la Prévention et la transmission mère-enfant (PTME) du virus. « Le programme a fait des efforts énormes en s’étendant dans la grande partie des CSPS. Avec les actions que nous avons menées, les derniers chiffres nous montrent que nous sommes autour de 5, 6%. Autant de vies qui ont été sauvées au cours de ces 30 ans », a déclaré Bakouan.

La commémoration des 30 ans de lutte s’étend sur une période de 90 jours (octobre-décembre) en avec en ligne de mire l’objectif 3×90. « Nous voulons que 90% de ceux qui vivent avec le VIH sachent qu’ils vivent avec le VIH, faire en sorte que d’ici 2020, 90% de tous ceux qui connaissent leur statut aient leur traitement et ensemble avec la communauté et les services de santé les accompagner pour qu’ils n’aient plus le virus circulant dans leur sang pour que le cycle ne recommence pas», a déclaré le secrétaire permanent du conseil national de la lutte.

Il est prévu entre autres une procession, une marche silencieuse, ponctuée d’arrêt pour rendre des hommages aux acteurs de la lutte et aux victimes  du VIH, une journée porte ouverte sur la lutte,  de partage entre les orphelins et autres enfants vulnérables et le Président du Faso, parce que ce sont « des enfants qui n’ont pas demandé à être infectés, ou qui n’ont pas pu éviter le décès de leur(s) parent(s) ».

Oui KOETA

Burkina24


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