Affermage de trois hôpitaux publics : Le ministre de la santé explique les réelles motivations
Invité sur l’émission zone franche de la chaîne de télévision Canal 3, le ministre de la santé, Alassane Séidou a expliqué les réelles motivations de la volonté du gouvernement d’affermer trois hôpitaux qui détiennent un bon plateau technique. Il est aussi revenu sur la grève des agents de santé en rassurant que d’ici peu, la situation sera décantée.
« On parle d’affermage, lorsqu’on met en location un bien rural moyennant le paiement d’un fermier », ainsi le ministre de la santé explique le mot affermage afin d’éclairer ceux qui pensent que affermer c’est privatisé. Et d’expliquer,ensuite,la vision du gouvernement : « L’Etat a voulu que ces hôpitaux soient bien gérés pour une bonne fréquentation des populations». Pour lui, cette alternative est trouvée dans le cadre de garantir des soins de santé de meilleure qualité à des coûts bas aux populations du Bénin. Dans ses explications, le véritable mal des hôpitaux et centres de santé publics est lié à la mode de leur gestion. Toujours dans ses explications, lorsque l’hôpital est bien géré, le personnel est contraint de donner le meilleur de lui-même pour le bien être de la population. Parlant du diagnostic qui a motivé cette réforme, le ministre a indiqué que les hôpitaux publics souffrent de mauvais accueils des patients, le rançonnement des agents et d’un plateau technique qui ne répondent pas aux exigences. Ainsi fait-il savoir, l’option de mettre en affermage les hôpitaux de Covè, d’Abomey et de Djougou réside dans la qualité du plateau technique de ces centres de santé publics. Alassane Séidou explique davantage que l’Etat a beaucoup investi dans l’équipement de ces hôpitaux si bien qu’il (Etat) veut que la population puisse en bénéficier comme il se doit. Il a aussi prouvé que les expériences ont montré que les populations fréquentent plus les hôpitaux confessionnels que ceux du public. Il justifie ce fait par la qualité des soins dans les centres de santé publics. Pour lui, la population ne veut que bénéficier des soins de santé de bonne qualité et à moindre coût. D’où cette possibilité est la bienvenue pour cette population. En revenant sur les conditions de l’affermage, il a indiqué que cela se fera à travers des appels à candidature et un cahier de charge sera bien défini à cet effet.
En abordant les questions liées à la grève des agents de santé, il a expliqué que les cas concernant les arriérés de salaire à certains agents du Cnhu seront gérés par la structure. Puisque, justifie-t-il, Cnhu est autonome et que des instructions ont été données à ces gérants. Pour ce qui concerne les primes, il a rassuré de la disponibilité des primes au ministère des finances. A cet effet, il a invité les agents de santé à favoriser le dialogue social.Au cours de cette émission, le ministre de santé a indiqué que le Ramu sera opérationnel au plus tard début janvier 2018. Aussi, a-t-il évoqué les difficultés liées à la lutte contre le faux médicament. Selon ses dires, des grossistes servent les commerçants illicites. Ce qui leur rend la tâche plus complexe. Mais, confie-t-il, des réflexions sont en cours pour endiguer durablement ce mal.
Gilles G. Gnimadi (Stag)
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