2è édition de l’académie de l’excellence en milieu scolaire : L’Ong Cvd prime les meilleurs au Bac 2016 (Elle fait le diagnostic de l’école béninoise et présente son projet ProARSEB )
L’Organisation non gouvernementale Conscience verte pour le développement (Ong Cvd) a organisé le jeudi 8 septembre 2016, en marge à la célébration de l’édition 2016 de la Journée internationale de l’éducation la deuxième édition de l’académie de l’excellence en milieu scolaire. Au cours de celle-ci, des meilleurs élèves au Bac 2016 ont été primés. A l’Infosec à Cotonou, l’occasion était aussi donnée d’attirer l’attention des acteurs du monde éducatif sur l’enjeu du système éducatif béninois et fait part du contenu de son projet ProARSEB
Œuvrer aux côtés des acteurs pour l’amélioration du système éducatif au Bénin. Ceci à travers plusieurs initiatives. L’Organisation non gouvernementale Conscience verte pour le développement (Ong Cvd) tient bien à cet engagement qu’elle a pris depuis sa naissance. En témoigne la soirée de l’éducation béninoise qu’elle a organisée à travers son initiative «académie de l’excellence en milieu scolaire «, deuxième édition sous le thème : «Bien gérer pour mieux éduquer ». Cet événement organisé en marge à la célébration de l’édition 2016 de la Journée internationale de l’éducation a été riche en activités. Il vise à célébrer l’excellence des premiers du baccalauréat de l’année scolaire 2015-2016. Entre autres, La remise de lettre de mission aux nouveaux lauréats par la représentante de la promotion de l’année 2015 ; la projection du film documentaire sur l’Etat des lieux du système éducatif au Bénin, des interventions de plusieurs acteurs, sages, du président de la fédération des parents d’élèves, Epiphane Azon, du représentant du Conseil national pour l’éducation (Cne), Professeur Georges Gédou. Le clou de soirée a été la remise des tableaux d’honneur aux lauréats du Baccalauréat 2016 (1ere fille et 1er garçon). L’initiative de la soirée a été appréciée par plus et il urge que l’Ong Cvd continue dans cette lancée et que l’initiative mérite le soutien de plus d’un, ont unanimement reconnu les différents intervenants qui se sont prononcés au cours de l’événement. Dans son mot, la présidente de l’Ong Cremel Hountonnagnon, a rappelé qu’à travers la journée, la communauté internationale invite à réfléchir sur l’essor de l’éducation dans le monde et particulièrement dans notre pays. Pour elle, il importe de focaliser les attentions sur deux principes fondamentaux de l’éducation, qui interpellent tous : l’éducation comme l’affaire de tous d’une part, et de l’autre l’éducation comme un devoir, un impératif. « Contrairement à la journée internationale de la femme, aux journées internationales de lutte contre telle ou telle pandémie, et d’autres encore qui suscitent de grandes campagnes de sensibilisation et de grandes festivités, le Bénin, chaque année, à l’instar de la communauté internationale, commémore malheureusement cette journée dans une morosité, un silence qui frise l’indifférence, alors même que depuis plus d’une décennie, le système éducatif béninois se noie progressivement dans un bain de maux qui entravent l’atteinte des objectifs à lui fixés », a déploré Mme Hountonnagnon qui précise que le système éducatif peut encore compter sur quelques enseignants qualifiés même si leur nombre ne comble pas totalement la demande. Dans son mot, elle a félicité les enseignants pour leur dévouement. La gestion de l’école, à ses dires, n’est pas l’apanage de l’Etat central. Mais la cause commune de tout le peuple béninois quelque soit le statut. D’où l’intérêt de l’Ong Cvd à cet essor. Pour finir, elle a invité chacune des trois composantes de l’école – le système, les enseignants, les apprenants à jouer pleinement leur partition.
Le ProARSEB pour un nouveau souffle au système éducatif béninois
Pour l’Ong Cvd, il est donc nécessaire voire indispensable d’apporter un nouveau souffle au système afin de lui permettre de répondre aux besoins du pays pour un développement harmonieux et durable à travers un projet holiste, inclusif et juste. Raison pour laquelle, elle a initié le programme dont la mise en œuvre permettra de revitaliser le système éducatif béninois d’ici 5 ans. Autrement, le rendre dynamique et compétitif. D’après la présentation faite par le Directeur du projet, les différentes activités qui seront mises en exergue sont autres, l’évaluation des enseignants par les apprenants, l’orientation des élèves depuis le premier cycle du secondaire et la création des Oscars de l’éducation béninoise et les plaidoyers. S’agissant de la stratégie, le projet, dans sa mise en œuvre, prend appui sur la décentralisation. Ainsi, il sera créé dans chaque commune des cellules locales chargées du suivi de la mise en œuvre des activités. Elles sont composées des élus locaux, des directeurs départementaux de l’enseignement, des représentants des parents d’élève, des PTF, des directeurs ou promoteurs d’établissement, des opérateurs économiques, des chefs religieux, des sages et notables et d’autres ONG intervenant dans l’éducation. L’ensemble des actions à mener est réparti en deux catégories : celles très urgentes, imminentes et celles progressives. Pour l’urgence, il est question d’instaurer le système d’évaluation des enseignants par les apprenants dans tous les collèges, lycées et universités du Bénin ; promouvoir la célébration de l’excellence à travers la pérennisation de l’académie de l’excellence et l’instauration des Oscars de l’éducation pour distinguer les meilleures mairies, les meilleurs établissements par niveaux de formation suivant le ratio (taux de réussite aux examens / coût de formation), les meilleurs enseignants (sur la base des résultats d’évaluation), les meilleurs ouvrages et manuels, enfin les meilleurs élèves aux différents examens. A moyen terme, il s’agit de définir en relation avec la vision du développement du Bénin les besoins en ressources humaines afin d’y consacrer les investissements en formation ; former dans chaque collège et lycée des coachs en développement de talents pour faciliter l’identification des élèves prédisposés à ces formations pour une orientation et une prise en charge (octroi des bourses) ; d’amener l’Etat et les PTF à créer des lycées de formations techniques répondant aux besoins du pays en ressources humaines dans les différentes localités du pays ; à développer un programme pertinent de formation et de recyclage des enseignants ; à doter les écoles, établissements lycées de psychologues et de sociologues ; à doter le système d’infrastructures adéquates (salles de classe, bibliothèques, laboratoires,…). Pour y parvenir il faut l’implication de tous les acteurs notamment les collectivités décentralisées, a expliqué le présentateur. Chaque mairie doit s’approprier ce projet. La CVD sera à la mise en œuvre, l’Etat vient en appui institutionnel et financier, les PTF en appui technique et financier. L’implication des acteurs sociaux comme les leaders religieux et chefs traditionnels est d’une importance capitale tant pour la mobilisation des ressources locales qu’à la mise en œuvre des actions.
Victorin Fassinou
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