Agression du blogueur Barzani Tom : Grande indignation des activistes de la toile
Les amis de Tom Barzani, ce blogueur béninois sauvagement agressé dans la nuit du 18 au 19 juin 2015 à Akpakpa par des individus sans foi ni loi ont donné de la voix. Ils ont animé le vendredi 26 juin 2015 au domicile du Doyen Antoine Détchénou un point de presse pour condamner avec véhémence cette barbarie perpétrée contre un de leurs collègues.
Berny Adjégnidé, Ibrahim Salifou, Yves Dakoudi et Emma Akodjènou…ont profité de l’occasion pour appeler les forces de sécurité publique et les autorités à divers niveaux à démasquer et décourager les auteurs de cet acte attentatoire à la liberté d’opinion et à la liberté d’expression garanties par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Pour ces activistes de la toile, tout doit être mis en œuvre pour que ce crime soit élucidé. Convaincus qu’aucune intimidation ne pourra émousser leur ardeur à dénoncer les tares de notre République et corriger les mœurs par leurs plumes, ils en appellent déjà à la mobilisation générale des amis de la toile pour décourager ceux qui ont encore en projet de poser des actes de nature à porter à l’intégrité physique de ceux qui font l’opinion sur les réseaux sociaux.
« Barzani Tom est un label pour le Bénin aujourd’hui. Il est une fierté. Il est l’un de ceux-là qui animent la toile béninoise. C’est vrai qu’il a des positions parfois tranchées, mais cela ne saurait expliquer qu’on puisse lui en vouloir jusqu’à chercher à lui ôter la vie. Cet acte est assez grave ! C’est Barzani aujourd’hui. Demain, on ne sait pas celui qui parmi nous qui sommes ses amis passera à la guillotine. Et c’est pour cette raison que nous demandons que la lumière soit faite sur cette affaire pour qu’on ne revive plus jamais cela. Les rendez-vous électoraux ne font que commencer. A mesure qu’on s’approchera de 2016, la plume des uns et des autres serait de plus en plus virulente. Mais cela ne saurait expliquer qu’on puisse attenter à la vie des uns et des autres. Nous pensons être dans un pays de droit. S’il y a des gens qui se sentent d’une manière ou d’une autre toucher dans leurs droits, il y a les instances bien indiquées qu’ils peuvent saisir pour se rendre justice. Ce n’est pas en charcutant les blogueurs qu’ils vont se rendre justice », a dit M. Ibrahim Salifou l’un des conférenciers.
Se battre pour rompre avec la complicité du silence
Cette sortie médiatique a reçu le soutien du Doyen Antoine Détchénou, Président du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques. « Le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques que je préside est un organe de veille citoyenne en nous entendons absolument que tous nos libertés soient sauvegardées. Cette agression de M. Barzani vient après celles de Lionel Agbo, Martin Assogba et la tentative d’enlèvement de Candide Azannaï. Cela prouve que nous sommes dans une situation de totale insécurité. On ne peut pas me dire que tous ces cas que je viens de citer relèvent du hasard. Pour moi, on veut faire taire les gens et les faire disparaitre. Mais on ne peut pas faire taire la vérité. On ne peut pas faire taire la parole. Nous avons ouvert au Front l’espace de liberté depuis plus de deux ans. Nous avons dit qu’il faut rompre avec la complicité du silence. C’est la raison d’être du Front que je préside. La liberté est une conquête. Et si cette liberté veut être bradée, nous avons le devoir de protester, de dénoncer et surtout d’agir pour la sauvegarder. L’homme n’est rien sans sa liberté… Tant que j’aurais du souffle pour de dire quelque chose dans ce pays en faveur des libertés, je le ferai. Je suis très heureux que vous ayez montré votre solidarité en faveur de celui qui a été agressé par ceux qu’ils veulent tuer la liberté. Il faut absolument que ce soit un exemple permanent », a conseillé M. Détchénou.
Affissou Anonrin
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