Victoire à Cotonou et tentative d’enlèvement de l’honorable : Azannaï-Yayi : 2-0 (L’avertissement du peuple !)
Finalement, le Chef de l’Etat a suspendu sa plainte contre l’honorable Candide Azannaï pour des propos qualifiés d’injurieux qu’il aurait tenus contre lui lors de la campagne des élections législatives. Mais le retrait de la plainte de Boni Yayi n’est pas fait de gaité de cœur. C’est parce qu’il a vu le danger venir. Un deuxième échec du rang face à son ancien ministre.
Le match Boni Yayi-Candide Azannaï, pour le moment, tourne en faveur du député des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) désormais passé dans l’opposition. Azannaï est toujours gagnant de sa confrontation avec le Chef de l’Etat. Pourtant, c’est ce dernier qui a déclenché les hostilités. Lors de la campagne pour les élections législatives du 26 avril dernier, le président de la République a tenu des propos jugés blessants par le député. La réponse de Candide Azannaï a été automatique. Dans l’un de ses meetings, il a répliqué au discours de Yayi. Le match venait d’être lancé pour le contrôle de la ville de Cotonou où était candidat à sa réélection Candide Azannaï. Il fallait diaboliser l’adversaire, convaincre les électeurs et bénéficier de leurs suffrages. Mais au finish, on se rend compte que celui qui a réussi son coup est bien le candidat Candide Azannaï. Sa liste, l’Union fait la Nation, a remporté trois des cinq sièges en jeu. Mieux, Azannaï a empêché l’élection du fils du Chef de l’Etat qui était le deuxième titulaire sur la liste des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Pour Yayi, c’est un revers, un gros échec. Azannaï-Yayi : 1-0. Le deuxième face-à-face a encore tourné à l’avantage du député. Le Chef de l’Etat a porté plainte contre lui pour outrage, par rapport aux propos de Candide Azannaï lors de la campagne électorale. Le lundi O4 mai dernier, une convocation a été envoyée au député devant l’obliger à répondre de ses propos. Une horde de forces de l’ordre a été envoyée chez lui à Zogbo pour l’y obliger. Ce qui a mal tourné. Les responsables des partis et alliances de l’opposition et la population de Cotonou ont tôt fait d’aller dire non à la procédure qualifiée de tentative d’enlèvement du député. Cotonou s’est soulevée, s’est révoltée et a mis la ville à feu. Le soulèvement populaire était spontané, dense et effrayant. Yayi a pris la mesure de l’insurrection qui se préparait et a suspendu sa plainte contre Azannaï. Pour beaucoup de Béninois, c’est une capitulation du chef de l’Etat devant le député Fcbe devenu son opposant numéro 1. Finalement, hier, Azannaï ne s’est plus présenté devant le procureur de la République. Il a eu le dessus sur son adversaire. Azannaï-Yayi : 2-0. Le troisième match se profile déjà et se jouera certainement sur le projet de révision de la Constitution du Bénin. Yayi y tient toujours. Azannaï juge que de son vivant ou de sa mort, le Chef de l’Etat n’y parviendra. On verra qui gagnera cette manche.
Réaction de Mathys Adidjatou (ex ministre des finances de Yayi) :
«Encore une fois, le peuple béninois a triomphé du mal pour avoir vaincu la peur. Bravo donc à ce peuple pour son courage, sa spontanéité et sa détermination. Ce n’est pas l’honorable Candide Azannaï qui est vainqueur dans la situation actuelle, mais tous nos compatriotes épris de paix, de justice et de liberté. Cependant, nous devons maintenir la veille citoyenne pour ne pas être surpris par les affres de la dictature. Au nom de tous les militants du FURD et en mon nom personnel, j’apporte mon soutien indéfectible à l’honorable Candide Armand-Marie Azannaï et sa famille. Enfin, j’invite la population à garder la sérénité tout en demeurant vigilante.»
Jean-Marie Sèdolo
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