Vandalisme et violences verbales   : Une retenue s’impose pour préserver la paix

Publié le jeudi 7 mai 2015

Le Bénin connait actuellement l’un des moments délicats de son histoire politique. Les derniers événements de lundi en témoignent. La situation est critique. La sécurité et la stabilité du pays sont désormais en jeu. D’où la nécessité pour la classe politique nationale d’observer une certaine retenue dans l’intérêt de la paix et la cohésion nationale.

Les Béninois ont vécu leur intifada lundi dernier. Cotonou et Abomey-Calavi ont été le théâtre d’actes de vandalisme, de destruction de biens publics et de graves troubles à l’ordre public. Profitant de la situation causée par la tentative de notification d’une convocation au député Candide Azannaï, des populations acquises à la cause des partis de l’opposition ont investi les rues de ces deux grandes villes pour manifester leur mécontentement. Dans leurs envolées, elles ont dégradé et détruit des biens publics et porté atteinte à la quiétude et à la libre circulation des personnes et des biens. Un camion citerne des sapeurs-pompiers a été saccagé et brûlé, des biens appartenant à des proches du pouvoir ont été détruits au stade de l’Amitié de Kouhounou, à Vèdoko et ailleurs. Il est dit que des proches du régime ont été physiquement attaqués, d’autres, ciblés, auraient quitté leurs domiciles pour éviter les représailles. Tout ceci se passe dans un Etat démocratique comme le Bénin. Du jamais vu depuis la conférence des forces vives de février 1990.  Mais cela doit-il continuer ? C’est la question qui trottine dans les méninges depuis les événements malheureux de ce lundi  qui a affligé tout le pays. A l’origine des brouilles, la présence des forces de sécurité au domicile de l’honorable Candide Azannaï pour lui déposer une convocation du Procureur de la République. Mais le fait a tourné au psychodrame. Pour quelle raison ? Difficile de l’expliquer. Des affiches publiques du Chef de l’Etat ont été détruites.

 L’exemplarité des politiques

 Des actes qui doivent interpeller la classe politique nationale. Certains ont d’ailleurs pleinement joué leur rôle. On peut citer Me Adrien Houngbédji, Fernand Amoussou et Robert Gbian qui ont pris de la hauteur pour appeler au calme et à la retenue. Ce qui n’est pas le cas chez tout le monde. Le Bénin, patrie commune, devrait connaitre meilleur sort. Pas des escalades. On souligne que c’est pour jouer sa partition dans la paix rechercher que le gouvernement, à travers son ministre de l’intérieur, a interdit les marches programmées pour ce jour.  Au regard de tout ce qui précède, il urge que la classe politique joue véritablement la carte de l’apaisement. Si elle a encore un amour pour la patrie, c’est l’occasion pour elle de faire preuve de retenue et d’appeler les uns et les autres au calme. La classe politique doit être l’exemple d’une population béninoise naturellement pacifiste.

 Junior Fatongninougbo


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