Après la victoire de l’opposition au perchoir : Maintenant, vivement 2016

Publié le lundi 25 mai 2015

Un grand tournant de la politique nationale s’est effectué dans la nuit du 20 au 21 mai 2015. L’élection du président du bureau de l’Assemblée nationale, 7è législature, était d’une grande importance. La victoire de l’opposition sur la mouvance présidentielle était, finalement, le mieux qui pouvait arriver aux Béninois.

A tort ou à raison, certains Béninois, ont tourné dos à leur président de la République. Ils étaient plus de 70% à élire Boni Yayi en 2006, qui est passé au premier tour en 2011. Mais les résultats des législatives du 26 avril dernier montrent clairement la rupture du lien entre les Béninois et le régime en place. Malgré ses 33 députés, Yayi a perdu l’élection, donc le contrôle du parlement qu’il visait. Pourtant, Yayi s’est personnellement investi dans la campagne électorale pour y arriver. Il avait d’ailleurs commencé cette campagne bien avant les vrais candidats. L’objectif était de gagner le maximum de députés pour contrôler l’Assemblée nationale. Autrement, installer ses hommes au bureau du parlement et parvenir à ses objectifs politiques, notamment la révision de la Constitution du Bénin. C’était un défi pour le Chef de l’Etat. Il l’a perdu dans la nuit du 20 au 21 mai dernier.  L’élection au perchoir de Me Adrien Houngbédji, le premier opposant déclaré depuis 2006, et le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale par l’opposition n’est sans doute pas une bonne nouvelle pour Yayi. Il n’aurait jamais imaginé que cela pouvait arriver. D’aucuns disent qu’il en est choqué et malade après avoir tout essayé : les tractations et les votes par procurations. Yayi a échoué, ses plans aussi. Car, même s’il s’en défend, les Béninois ne croient pas un seul instant qu’il ne finirait pas à faire une révision opportuniste de la constitution et se donner les chances d’un 3è mandat en 2016 s’il avait le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale. Pour cela, les populations se sont plus que jamais intéressées à tout ce qui se faisait, avant, pendant et après les législatives du 26 avril 2015. Encore plus dans la nuit du mardi au mercredi dernier. Un 3è mandat pour Boni Yayi, les Béninois n’en veulent pas. Alors, ce qui constituait un échec cuisant pour Yayi est une grande victoire pour le peuple béninois. D’ailleurs, la nuit du vote, un peu partout sur le territoire national, beaucoup ont exprimé leur joie, leur satisfaction et soulagement à l’annonce des résultants du match très serré Houngbédji-Koutché. C’est désormais clair que le projet de révision de la Constitution sera classé par le nouveau parlement constitué majoritairement de députés qui l’ont combattu pendant la campagne électorale. Une révision « opportuniste » de la Constitution pouvait constituer un frein au déroulement du jeu démocratique que vit le Bénin depuis 25 ans à la faveur de l’historique conférence des forces vives de la Nation. On peut déjà être sûr que la présidentielle de 2016 aura lieu et que le 6 avril prochain, le Bénin aura un nouveau président. Yayi, d’ailleurs, n’a jamais dit le contraire. En réponse aux soupçons, il brandit ses promesses faites au Pape Benoit 16, au président des Etats-Unis, Barack Obama, et à d’autres grands de ce monde. Alors, vivement 2016

Jean-Marie Sèdolo


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