Entre membres du gouvernement Yayi : Les règlements de comptes ont commencé

Publié le lundi 25 mai 2015

Le ministère du plan a animé une conférence de presse hier, jeudi 21 mai 2015, à son cabinet. Marcel de Souza a évoqué deux principaux sujets d’actualités : la supposée fraude dans la gestion des fonds du Programme pluriannuel d’appui au secteur de l’eau et de l’assainissement (Ppea-II) et le vote ayant conduit à la formation du bureau de l’Assemblée nationale, 7è législature.

La solidarité gouvernementale a plus que jamais déserté le forum. Le ministre Marcel de Souza a parlé, hier, du vote intervenu dans la nuit de mardi dernier pour la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale et n’a pas été du tout tendre avec le candidat de la majorité présidentielle pour le perchoir, Komi Koutché, même avec son camp politique. «Ceux qui parlent aujourd’hui doivent aller chercher la cause de l’échec ailleurs. Est-ce qu’ils ont bien fait la campagne ? Je ne suis jaloux de personne. On dit que je suis jaloux et que je veux barrer la voie aux jeunes. De quels jeunes parle-t-on ? Notre pays mérite mieux que cela. On parle de quels jeunes ? Des ouvriers de 25ème heure là ? Ils vont nous donner quelle leçon ? », a déclaré le ministre du développement qui, selon ses propres mots, dit être soupçonné de n’avoir pas voté pour leur candidat au perchoir. Et il s’en défend. Selon lui, ce sont les 33 députés des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui ont signé, chacun, une procuration à qui de droit. La tienne, a-t-il expliqué hier, a été remise à une élue dont il ignore le nom. Ce que le ministre de Souza trouve inconcevable, voire humiliant. Il a alors décidé d’aller assumer ses responsabilités dans l’hémicycle. Cette attitude, beaucoup l’ont diversement appréciée. Certains la trouvent juste, d’autres non. Pour ces derniers, c’est parce que le ministre du développement, élu député dans la 16è circonscription électorale, a quelque chose derrière la tête qu’il a décidé de voter lui-même. Seulement, il dit avoir bel et bien voté au profit de son camp politique. Personne ne peut démontrer le contraire. Puisque le ministre était seul dans l’isoloir. Cependant, c’est le ton et les mots avec lesquels le ministre de Souza a évoqué le sujet hier qui amène à se poser des questions. La promotion de la jeunesse au nouveau parlement, c’est le Chef de l’Etat, chef de file des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui l’a voulue. C’était l’un de ses thèmes de campagne. Pour le perchoir, c’est aussi Yayi qui a tranché en faveur d’un candidat jeune, en la personne de Komi Koutché. Aujourd’hui, que le ministre Marcel de Souza se pose des questions par rapport à la promotion et sa capacité à apporter quelque chose au pays étonne. Face aux critiques et aux soupçons dont il est l’objet, il a le droit de se défendre. Certainement pas de cette manière. Ses propos montrent clairement qu’il y a désormais un malaise entre membres du même gouvernement. Au point où Marcel de Souza mette son poste dans la balance : «Je suis prêt à déposer le tablier si on doit m’humilier. Je ne suis ni judas ni traître», a-t-il prévenu. S’agissant de l’affaire du détournement des 4 millions d’euros des Pays-Bas, le ministre de Souza explique que le ministère dont il a la charge, étant un ministère transversal, joue un rôle de coordination et que sa responsabilité n’est ni de près ni de loin engagée.

Athanase Dèwanou


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