Jugement de Blaise Compaoré et ses ministres : « Nous sommes dans l’attente comme vous »

Publié le jeudi 1 décembre 2016

Du 1er au 2 décembre 2016 à Ouagadougou, la Haute Cour de justice forme ses membres sur les rôles des différents organes qui la composent. Les participants se pencheront sur les rôles du Parquet, de la Commission d’instruction, de la Chambre de jugement. Il sera aussi question d’échanger sur l’état d’avancement des dossiers en cours. « Nous en tant que Chambre de jugement, nous ne pouvons pas donner de date précise encore avant d’être saisis. Il faut que nous soyons saisis d’abord », a expliqué le Président de la Haute Cour de justice, Mathieu B. Ouédraogo, qui s’est refusé à tout commentaire sur les libertés provisoires.

La rencontre réunit des magistrats et des juges parlementaires. Ils recevront des informations sur les procédures qui entourent les procès. L’on note également la présence du Procureur général et du 1er Vice-Président de l’Assemblée nationale, mais surtout une « présence massive des journalistes qui met sous pression » le Président de la Haute Cour de justice composée de 9 juges (6 parlementaires et 3 professionnels) et de 6 suppléants.

Pour Mathieu B. Ouédraogo, « nous devons nous préparer notamment à la Chambre de jugement, nous préparer à recevoir les dossiers très attendus ». Il a promis que sera dit « le droit, tout le droit dans toute sa rigueur, sans pression économique ni financière, au nom du peuple, pour la paix sociale ».

A quand les jugements ?

La HCJ a été instituée depuis 1995 mais n’avait jamais fonctionné. Il a fallu l’insurrection populaire de 2014 pour permettre la modification des lois organiques. C’est donc grâce à la pression populaire que la Haute Cour de justice a connu son fonctionnement. La « soif » de la justice, il faut le noter, a été l’une des revendications majeures qui ont conduit à la chute du régime de Blaise Compaoré.

Cet ancien Chef d’Etat et les membres de son gouvernement sont poursuivis notamment pour des crimes économiques et des crimes de sang, qui relèvent de la Haute Cour de justice. L’insurrection populaire ayant causé mort d’hommes, « nous ne pouvons pas enjamber ces cadavres pour parler de développement quelconque, de cohésion », a dit Mathieu Ouédraogo.

Le Président de la Haute Cour de justice, Mathieu B. Ouédraogo.

Le Président de la Haute Cour de justice, Mathieu B. Ouédraogo.

« Les auteurs, coauteurs, donneurs d’ordres, tous devront répondre » devant la justice. Les dossiers ne sont cependant pas encore parvenus au niveau de la Chambre de jugement.

Il faut savoir que la HCJ ne peut s’autosaisir, elle doit être saisie par l’Assemblée nationale. Dans le cadre des enquêtes, plusieurs personnes ont été arrêtées. Mais, depuis quelque temps, la population assiste à des libertés provisoires accordées à certains anciens ministres du régime Compaoré, notamment Luc Adolphe Tiao, ancien Premier ministre.

Le Procureur général avait annoncé que concernant ces dossiers, les procès devraient pouvoir s’ouvrir, sauf extraordinaire, au cours de cette année. « Nous en tant que Chambre de jugement, nous ne pouvons pas donner de date précise encore avant d’être saisis. Il faut que nous soyons saisis d’abord », a expliqué le Président de la Haute Cour de justice qui s’est refusé tout commentaire sur les libertés provisoires. Donc, « nous sommes dans l’attente comme vous », a-t-il ajouté.

Noufou KINDO

Burkina 24


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