L’Afrique danse à Ouaga
La triennale « danse, l’Afrique danse ! » bat son plein à Ouagadougou et ce jusqu’au 3 décembre 2016. Le top départ de l’évènement a été donné ce samedi 26 novembre 2016 au Centre de développement chorégraphique-CDC- la Termitière de Ouagadougou en présence des autorités, des festivaliers et de la population. La pièce de danse « Kombibissé» d’IrèneTassembedo a ouvert la piste aux autres spectacles.
« Mémoire et transmission » est le thème de cette 10e édition de « Danse, l’Afrique danse » qui se conjugue avec une programmation variée et diversifiée de spectacles chorégraphiques en passant par les rencontres professionnelles et exposition, tables – rondes et concerts.
« Mémoire et transmission, parce qu’il faut transmettre pour que ça reste, ne pas laisser tous les grands baobabs mourir sans laisser des écrits, des traces. On peut faire des documentaires, conserver nos costumes, qu’on pourra laisser dans nos universités, on fait la danse à la Sorbone. Pourquoi pas chez nous ?», dit Irène Tassembédo, la coordonnatrice pour justifier le choix du thème.
A cet effet, dans le but du devoir de mémoire, la triennale donnera à voir des pièces majeures qui ont marqué l’histoire de « danse l’Afrique danse » au fil de ses éditions et reprises par de jeunes chorégraphes.
Hommages
Ainsi, « Gula ‘Bird’ » du Sud-africain Vincent Mantsoé, 1er prix aux Rencontres chorégraphiques d’Afrique et de l’océan indien en 1995, est repris par le jeune chorégraphe-danseur Phumlani Nyanga. Le 1er prix découverte RFI, 3e prix aux Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’océan indien en 2003, « Ti Chélbè » de Ketty Noél, sera interprété par deux jeunes danseurs, la Tunisienne Oumaima Manai et le Malien Ibrahima Camara.
Un hommage sera rendu à l’Ivoirienne Béâtrice Kombé décédé’ en 2007 par ses acolytes Nina Kipré et Nadia Beugré par la reprise de sa pièce « Sans repères », prix découverte RFI aux rencontres chorégraphiques en 2000.
Les chorégraphes burkinabè Salia Sanou et Seydou Boro, eux, ont choisi de retransmettre leur pièce chorégraphique, « Figninto » prix découverte Rfi en 1977 à trois jeunes danseurs chorégraphes qu’ils ont eux-même formés, notamment Ibrahim Zongo, Jean Robert Koudogo et Ousséni Dabaré.
Des figures emblématiques qui ont accompagné et marqué les premiers pas de la danse contemporaine sur le continent africain sont de la partie. Ce sont notamment la Sénégalaise Germaine Acogny dans le spectacle « Mon élue noire », une création de Olivier Dubois et Elsa Wolliaston (USA-France) qu’on retrouve dans sa création « Trois phases d’un voyageurs ».
Bon nombre de créations qui ont bénéficié des résidences chorégraphiques du dispositif triennal et qui ont été présentés sur d’autres plateformes sous régionales et bien d’autres créations nouvelles de plusieurs pays sont au programme.
Au titre des nouvelles créations à cette triennale, le Burkina Faso présente près d’une dizaine de spectacles. « Du désir d’horizons » de Salia Sanou, « Le cri de la chair » de Seydou Boro, « Performers » de Auguste Bienvenue, « Croise-moi » de Jerôme Kaboré, « Spirale » de Ida Faho, « Kombibissé » d’Irène Tassembedo et bien d’autres.
Spectacles gratuits
La danse se déploie dans les lieux publics de la ville de Ouagadougou pour être plus proche de la population avec des spectacles de « Djandjoba » des femmes, « flash Mob », le bal du festivalier et les performances de rue.
Plus de 400 artistes, administrateurs, techniciens, professionnels et journalistes venus de plus de 20 pays d’Afrique et de l’océan indien se retrouvent à Ouagadougou pour l’occasion. Pour la coordonnatrice, c’est une chance extraordinaire de rassembler autant d’artistes dans un même pays pour danser, échanger et essayer de voir comment travailler ensemble.
La triennale se veut pour eux un début et un besoin de se réorganiser davantage afin de permettre leur prise en compte dans l’élaboration des politiques culturelles.
Son spectacle « Kombibissé » d’une durée de 1h 15 mn, dédié à la jeunesse, a ouvert le bal aux autres spectacles après les différentes allocutions des autorités souhaitant la bienvenue aux festivaliers. Les spectacles sont tous gratuits et à Irène d’appeler la population de Ouagadougou à sortir massivement les voir. « C’est l’occasion d’aller voir ce qui se passe ailleurs », conclut-elle.
En rappel, cet évènement qui se tient dans la capitale burkinabè s’inscrit dans le cadre du projet « Danse l’Afrique danse ! » qui est une plateforme mise en œuvre par l’institut français qui vise à renforcer le dialogue entre les opérateurs actifs du secteur de la danse.
Revelyn SOME
Burkina24
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