Qui condamner ?
Il est crié actuellement sur tous les toits que notre pays, le Bénin est en train de vivre une certaine morosité économique, ce qui signifie que beaucoup de béninoises et de béninois ne trouvent point de l’argent facilement. Il est dénoncé en outre, une certaine mévente dans nos marchés. Est-il clair que les béninois apprécient tellement l’argent plus que tout. Leur préoccupation est qu’il circule à flot. C’est vrai, tout le monde a raison. Parce que sans argent l’existence même n’a plus de sens, quand on oublie la présence de Dieu.
Il est entendu souvent que tout ceci se vit à l’avènement de la rupture ou du « Nouveau départ ». Les promoteurs de ces concepts en sont vraiment responsables ? Ce que nous pouvons dire à propos d’une telle préoccupation est que la plupart des personnalités se trouvant au cœur dudit Nouveau départ, ont pratiqué moult prédateurs de l’économie béninoise. Elles ont contribué à effectuer la promotion au haut niveau de ceux-ci. Et c’est à ce niveau que le mimétisme intellectuel fait souffrir le Bénin et beaucoup de pays africains. Nos « Akowé », c’est-à-dire, nos cadres ou intellectuels hautement diplômés honnêtement ou malhonnêtement exagèrent dans la gestion des fonds publics. Ils oublient que ce ne sont pas seulement la bouche et les jouissances charnelles qui assurent le développement certain et libérateur d’un pays. Mais surtout la tête et les mains qui peuvent jouer convenablement un tel rôle. Car, tout ce qui représente la grandeur de la civilisation de certains continents bien connus apparaît comme un poids insurmontable qui pèse sur notre pays et notre continent comme une chape de plomb. Il est à comprendre que les études doivent se donner la mission de former des citoyennes et des citoyens à cœur honnête, à une âme élevée et généreuse envers nos pays souffrants et croulants. De nos jours, tous les diplômes qui servent à gagner des émoluments et autres avantagesgrandiloquents détruisent nos pays en lieu de les construire. Formons des citoyens pouvant détenir de riche nature, c’est-à-dire la bonté, l’esprit, l’éthique et l’amour désintéressé. Dans le cas contraire, nous continueront de patauger dans la fourberie et la malhonnêteté quasi généralisées. Nous le répétons ici : les peaux noires ne doivent pas être synonymes de mentalités noires. Evitons de nous embourber davantage dans l’ère de la médiocrité come le devinait Gustave Le Bon. Nous sommes d’accord avec la liberté d’expression qui ne doit pas être confondue avec le bavardage ennuyeux.
Un pays qui bavarde sera toujours incapable de se dire la vérité. Alors que sans la vérité il n’y a pas de grandeur. Sans grandeur, est-il vécu l’ignorance, la pauvreté incurable, la méchanceté ridicule. Comme Virgile, nous disons ;Timeo Danaos et dona ferentes c’est-à-dire, je crains les grecs et leurs présents. Autrement dit, les développements des idées savantes désorientent les citoyens, au lieu de leur servir des idées faciles à comprendre.
Lazare Sotchoumè
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