Pour un nouveau départ probant au CNSR : Les partenaires marocains viennent au secours du DG Adoukonou
Pendant environ une semaine, six experts marocains de la sécurité routière ont foulé le sol béninois dans le cadre du partenariat qui lie le Centre National de Sécurité Routière du Bénin, la Direction des Transports Routiers et de la Sécurité Routière (DTRSR) et le Comité National de Préventions des Accidents de la circulation (CNPAC) du Maroc. Ce partenariat était noué pour non seulement renforcer les capacités des agents du CNSR, mais aussi et surtout assurer une assistance technique aux cadres du CNSR dans les domaines du contrôle technique automobile, de la gestion des bases de données, de l’audit de la sécurité routière, de la sensibilisation et de la communication en sécurité routière.
Ces experts, à l’entame de leur mission, accompagnés du directeur du CNSR, Aubin Adoukonou, ont été reçus par le Ministre des infrastructures et des transports, Hervé Hêhomey. Ce dernier après avoir exposé clairement sa vision des réformes dans le secteur de la sécurité routière n’a pas manqué de mentionner que cette mission vient à point nommé, parce que beaucoup de choses restent à parfaire dans ce domaine au Bénin.
Plusieurs structures béninoises intervenant dans la chaîne de la Sécurité routière notamment : le Centre National de Sécurité Routière (CNSR), la Direction Générale des Infrastructures (DGI), l’Agence Nationale des Transports Terrestres (AnaTT), le Groupement National des Sapeurs-Pompiers et le Commissariat Central de Cotonou ont été visités. La sécurité routière au Bénin a été passée au scanner. Ainsi, le défaut d’éclairages publiques, le manque de norme en matière de construction de route ; l’inexistence d’une instance faîtière de la coordination des activités de la sécurité routière impliquant tous les acteurs dans ce domaine ; la discordance des données publiées par les intervenants dans le domaine de la sécurité routière ; l’insuffisance du budget alloué à l’amélioration de la sécurité routière ; le manque d’équipements modernes pour le contrôle technique automobile ; l’absence de structure d’homologation des véhicules, sont entre autres les maux qui minent la sécurité routière au Bénin.
En ce qui concerne la gestion des bases de données, la mission a noté le manque de données sur le trafic routier ; le manque de répartition des victimes des accidents par catégories des usagers de la route avant 2016 ; la discordance des données publiées par les partenaires de la sécurité routière (CNSR, GNSP, PN, Ministère de la Santé) ; l’absence de mesurage des indicateurs comportementaux des usagers de la route ; la faiblesse du système d’information des immatriculations des véhicules (Véhicules transits venant du Niger, Togo, Nigéria et Burkina Faso) et le manque de données exactes sur le parc des deux roues non immatriculées.
La législation au Bénin en matière de sécurité routière a aussi retenu l’attention de Hicham Diouri, chef de délégation et de ses collègues. En effet, le texte régissant la circulation sur la voie publique (l’arrêté du 24 juillet 1956) est caduc, donc dépassé parce que datant de l’époque coloniale. Les textes réglementant spécifiquement la signalisation routière au Bénin, n’existent pas. S’agissant des véhicules, la Vétusté de certains véhicules (véhicules d’occasion surtout) a été révélée.
Pour ce qui concerne l’infrastructure routière, elle a focalisé toute l’attention des experts, car elle consiste l’une des principales causes d’accidents. L’inspection routière réalisée par les six experts marocains révèlent donc : la faible signalisation horizontale et verticale ; l’absence du partage de l’espace routier en milieu urbain (piétons, deux roues, Véhicules Légers et Poids Lourds) ; l’absence d’éclairage et de visibilité durant la nuit en milieu urbain; carrefours giratoires inadéquats ; l’existence de points de conflits ; l’inadaptation de la signalisation dans certaines sections ; l’insuffisance des aires de stationnement ; l’inexistence de garde-corps aux abords des établissements scolaires et le manque d’autoroutes.
Quelques pistes d’amélioration du système de sécurité routière au Bénin
Les experts marocains ont évoqué par la suite des pistes de solution pour améliorer le système de sécurité routière au Bénin. Ils ont mis un accent particulier sur l’instauration de la pose obligatoire de bande rétro-réfléchissante sur les gros porteurs, les tricycles… Ils ont aussi opté pour la création à court terme d’une commission nationale d’examen des statistiques provisoires des accidents de la circulation et la contribution des acteurs privés dans l’amélioration du financement des projets de sécurité routière (Secteur des assurances et des assurés, établissements d’autoécole, concessionnaires d’automobile). Ils suggèrent aussi la conception et la réalisation d’un nouveau système d’information de gestion et de suivi des accidents de la circulation avec possibilité de transférer toute la base de données ancienne au nouveau système et l’adoption d’un nouveau code de la route intégrant les outils et les nouvelles technologies pour identifier les infractions liées à la vitesse, la surcharge, le respect du feu rouge,…
La question de la sécurité routière étant une question de compétences, les partenaires marocains du CNSR proposent également l’élaboration d’un programme de formation continue et la mise à niveau des agents dans les métiers suivants: Contrôle technique, Audit routier, Recherches et enquêtes de terrain, Communication et enfin Education routière.
D’autres propositions pour l’amélioration de la sécurité routière au Bénin ont été faites par ces experts dont les travaux ont émerveillé les acteurs béninois de la sécurité routière à savoir : la police, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, les ONG,… Cette séance de synthèse organisée à la fin de cette mission, le vendredi 23 septembre au CNSR a permis de rassembler tous les acteurs de la sécurité routière autour des conclusions provisoires de la mission des experts marocains.
Cette mission des experts marocains de la sécurité routière au Bénin est un exploit à mettre à l’actif du ministre des infrastructures et des transports et du directeur du CNSR, Aubin Adoukonou qui ont non seulement tout mis en œuvre pour sa tenue effective, mais aussi se sont engagés à mettre en œuvre les recommandations.
Service communication et coopération/CNSR
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