Forcing pour l’application d’une nouvelle charge de THC au port de Cotonou : Des compagnies maritimes mettent l’économie béninoise en danger
La compétitivité du port de Cotonou est déjà mise à rudes épreuves par la concurrence dans la sous-région. Comme si cela ne suffisait pas, certaines compagnies maritimes voudront enfoncer davantage dans le gouffre le poumon de l’économie béninoise. C’est ce qu’on peut retenir d’une nouvelle charge que certaines de ces compagnies maritimes sont décidées à imposer aux sociétés commissionnaires agréées.
Une nouvelle menace certainement désastreuse plane sur le port de Cotonou. Elle s’appelle « Terminal Handling Charges » (THC). Les compagnies maritimes qui veulent l’imposer à l’Association et l’Union des commissionnaires agréées en douane s’appellent Maersk Line et CMA CGM. En effet, le 11 juillet 2016, par un courrier, Maersk Line informait ses clients de l’introduction de cette nouvelle charge pour les frais de THC « pour tous les conteneurs à l’import et à l’export ». Dans ce courrier, Maersk Line indique à ses clients que cette charge « correspond aux frais payés au manutentionnaire portuaire pour le chargement et le déchargement » de leurs conteneurs. Ainsi, pour le conteneur de 20 pieds, le coût est fixé à 100 Euros puis 145 Euros pour le conteneur de 40 pieds. La date d’application de cette nouvelle charge, selon le courrier, est le 15 août 2016. Pour sa part, CMA CGM indique dans sa correspondance du 20 juillet dernier que les coûts des conteneurs Dry et Reefer seront respectivement désormais de 95 Euros (20 pieds) et 135 Euros (40 pieds) et les conteneurs spéciaux coûteront 145 Euros (20 pieds) et 205 Euros (40 pieds). Ce que les commissionnaires agréés à la douane refusent. Ils l’ont fait savoir dans un courrier en date du 27 juillet. Ces commissionnaires « rejettent catégoriquement toutes velléités d’application de supplément de fret (THC) au port de Cotonou ». Ils ajoutent : « Par ailleurs, nous vous rappelons à l’instar de notre premier message et conformément aux exigences réglementaires, l’Autorité portuaire reste la seule habilitée à fixer et à ordonner tout changement de tarifs relatifs aux charges locales après concertations avec les acteurs portuaires ». Evidemment, la directrice du port de Cotonou, dans une correspondance, a aussi rejeté cette nouvelle charge. Pareil pour le ministre des infrastructures et des transports. Dans une correspondance en date du 26 août dernier, Hervé Hêhomey a souligné que la perception du supplément de fret dénommé Terminal Handling Charges (THC) au port de Cotonou par les lignes maritimes desservant le port de Cotonou est suspendue. Le ministre demande que les uns et les autres attendent les conclusions du Comité technique mis sur pied à l’issue de la séance de travail tenue le jeudi 25 août 2016. Les autorités des ports de Lomé et le ministre en charge des transports du Ghana se sont aussi opposés à l’application de cette nouvelle charge chez eux. Malgré tout, les armements desservant le port de Cotonou n’ont pas abdiqué. Alors, une nouvelle fois, le ministre Hervé Hêhomey, dans une autre correspondance du 7 septembre dernier, les somme de se conformer à la décision de suspension de la perception du THC au port de Cotonou. Ce qui est sûr, si les autorités portuaires du Bénin et le ministre de tutelle ne tiennent pas bon sur cette position, le port de Cotonou en paierait lourdement les frais en termes de compétitivité vis-à-vis des autres ports de la sous-région. Par ricochet, c’est l’économie béninoise qui en prendra un sérieux coup.
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