Faisons quelque chose pour notre tomate

Publié le jeudi 1 septembre 2016

12 Kilogrammes de tomate fraiche à 500 F Cfa ! Faut-il en rire ou faut-il en pleurer ? L’heure est en tout cas grave. Je ne veux pas être alarmiste. Mais ce que j’ai vu hier mercredi 31 août 2016 m’a attristé et mérite qu’une solution soit trouvée.

A Ita-Djèbou, un village situé à environ 6 kilomètres de la commune de Sakété, j’ai pris un panier de tomate fraîche à 500 F Cfa. Même pas 01 eEuro. Ce n’est pas un canular ! A la pesée, la balance affiche 12 kilogrammes. Mon passage dans ce marché aux alentours de 11h30 était pour les vendeurs un bonheur parce qu’à ce prix, les preneurs se faisaient rares.  » Merci beaucoup d’être arrivé ! Même si jusqu’au soir je ne vends plus rien, cela me fera au moins deux paniers qui n’iront pas à la poubelle « , a déclaré Awaou installée au milieu d’une vingtaine de paniers, le regard tourné vers la providence.

A en croire des indiscrétions, la situation est pareille dans presque tous les autres marchés. A Kpomassè, localité située à environ 8 kilomètres de Ouidah, plusieurs paniers de tomates fraîches attendent toujours des preneurs. Le marché de Dantokpa quant à lui ploie déjà sous le poids de la surproduction  de la tomate fraîche et les vendeurs ne savent vraiment plus où donner de la tête.

Il y a environ deux mois et dans ce même Bénin, ne mangeait pas de la tomate qui veut. Ce fruit rouge coûtait les yeux de la tête et grevait le budget de certains ménages. Certains l’avaient surnommé « l’or rouge ». Pour faire la cuisine, beaucoup de femmes (surtout celles qui tiennent les gargortteries)  faisaient recours aux carottes, aux pommes de terre pourries et autres condiments qui n’ont rien à avoir avec la tomate.

Aujourd’hui, ce temps est révolu. C’est la saison. Il y a de la tomate bon marché. L’offre est largement supérieure à la demande et la grande quantité de tomate qui va à la poubelle inquiète. Des mesures doivent être prises pour sauver cette denrée saisonnière. Toutes les compétences doivent être mises à contribution.

Je plaide pour la mise en service de l’usine de transformation de la tomate installée à Kpomassè. C’est très important car cette mise en service permettra, d’une part, de sauver les importantes quantités de tomate qui finissent en ce moment à la poubelle et de l’autre, de valoriser l’effort de nos vaillants paysans.

Actuelles autorités de ce pays ! Ne regardez pas ce que vos prédécesseurs ont fait. Sauvez les pauvres paysans pour qu’ils jouissent eux-aussi des fruits de leur labeur. Agissons maintenant !

C’est mon cri de cœur.

Affissou Anonrin


via La Presse du Jour http://ift.tt/2cbbfAQ

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