Contrôle de police : « Quand les délinquants nous voient, ils trouvent que les emmerdeurs sont ressortis »
Les contrôles de routine effectués par la police sont devenus légions dans la capitale Ouagadougou. Conséquences, des citoyens sans document d’identité et des engins à deux roues sans plaque d’immatriculation ou dont les références de la carte grise ne concordent pas à celles du détenteur de la moto se retrouvent embarqués pour les vérifications d’usage dans les différents commissariats de la ville. Joseph Toni, le commissaire adjoint de la ville, s’est exprimé sur la procédure à l’issue d’opérations du genre menées par ses hommes dans la nuit du mercredi à jeudi 8 septembre 2016.
La sortie terrain s’inscrit selon le commissaire principal de police dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme et l’insécurité urbaine. Il s’agit selon lui d’exécuter la mission première dévolue à la police qu’est la sécurité des biens et des personnes dans la ville de Ouagadougou.
Mais, il arrive que les contrôles de routine aboutissent à des découvertes pouvant mener à l’embarcation de citoyens et de leurs engins à deux roues. Le commissaire Joseph Toni s’explique : « lorsqu’on prend un citoyen et sur sa carte grise et sur sa carte d’identité, il n’y a pas de concordance, on conduit l’engin et la personne au commissariat ». Quant aux citoyens embarqués pour des raisons de vérifications approfondies, ce sont celles « qui à l’issue du contrôle, on a constaté qu’ils étaient sans documents d’identité ».
Qu’en est-il des détenteurs de nouvelle moto ?
« Nous conduisons tout engin sans plaque d’immatriculation et la vérification, c’est au commissariat », indique-t-il. Même scénario lorsqu’il s’agit d’une moto dont l’identité du détenteur ne correspond pas à celle du propriétaire, et cela, même lorsque le possesseur a les documents de l’engin.
Il ressort des explications qu’une moto volée avec les documents sous la selle par exemple autorise le voleur à utiliser la moto. Pour s’assurer qu’elle n’a pas été volée, « après vérification, explique le commissaire Toni, si on se rend compte que la moto n’a pas été volée, on doit pouvoir résoudre votre problème ».
La contravention fait 6 000 F CFA. Une somme que toute personne ayant commis une infraction doit payer. Et « si vous avez plusieurs infractions, naturellement, ça sera 6 000 F CFA multipliés par le nombre d’infractions », précise le commissaire.
Pour cette nuit, a indiqué le commissaire Toni, 250 de ses hommes ont été mobilisés dans toute la ville. Les opérations spontanées, relève-t-il, déjouent les plans des délinquants.
Evoquant ses cours d’école, il déclare : « la police de par sa présence sur les lieux intimide d’éventuels délinquants. Ce soir, nous sommes sortis. Les bons citoyens, quand ils nous voient, ils sont contents, mais les délinquants quand ils nous voient, ils trouvent que les emmerdeurs sont ressortis encore ».
Endossant le dossard d’« emmerdeurs » qui leur est collé par tous ceux qui enfreignent la loi, le commissaire Joseph Toni rassure. « Comme ils vivent en marge de la loi, nous allons sortir toujours. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas sortir, puisque nous avons occupé le terrain ». Et ce n’est pas « seulement » aujourd’hui. « L’opération va se poursuivre », a-t-il ajouté.
Oui KOETA
Burkina24
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