Absence du Bénin de la Can, Gabon 2017 : Les leçons d’une élimination rocambolesque

Publié le vendredi 9 septembre 2016

Les éliminatoires de la Can, Gabon 2017 ont pris fin le week-end écoulé avec la liste des pays qualifiés pour la phase finale. Les Ecureuils du Bénin tombent au pied du mur. A juste titre…

Pendant 4 éditions successives, les Ecureuils du Bénin ne prendront pas part à la phase finale de la coupe d’Afrique des nations de football prévue l’année prochaine au Gabon. La dernière élimination en date est celle subie ce fameux dimanche 04 septembre 2016 à Bamako au Mali. Au grand dam de la grande majorité des Béninois qui y croyaient… Et pourtant !

 La responsabilité du gouvernement

 Comme on le dit souvent, il n’est pas utile de pleurer sur le lait renversé. Aussi dure que puisse être l’élimination du Bénin de la prochaine Can de football, nous devons avoir aujourd’hui la force et le courage de voir la réalité en face. Et cette réalité, tout le monde la connait. Le sport béninois est malade. Oui, malade de son organisation, de sa gestion, et surtout de ses dirigeants.

La défaite cuisante de Bamako n’est que la résultante d’une situation de malaise qui a fini par exploser. Et si on n’y prend pas garde très vite, les prochaines déflagrations de cette bombe à sous munitions seront encore plus destructrices.

Aujourd’hui, nul ne peut dire que le gouvernement n’a pas joué sa partition. Et ce dans les deux sens.

D’abord en donnant assez de moyens aux sélections nationales (cadette et senior) pour leur préparation et participations aux rencontres respectives.  Beaucoup se plaignent des millions dépensés pour des résultats quasi inexistants. Certes, mais cela a eu le mérite de montrer les limites de ce qui a été fait jusque-là. Car, les «  braqueurs » de l’institution fédérale auraient pu brandir l’argument de manque de moyens pour justifier la débâcle.

Ensuite, l’autre pan de la responsabilité du gouvernement béninois dans cette situation chaotique est la caution tacite accordée à Moucharafou Anjorin et compagnie suite au hold-up électoral qui tente de placer ce dernier à la tête de la Fédération béninoise de football (Fbf). On peut comprendre que le Gouvernement de la Rupture qui a hérité de cette crise n’ait pas eu beaucoup de marge de manœuvre. Tant les échéances étaient courtes et imminentes. Mais en réalité, les signaux étaient clairs et bien décodables. Tout cela ne tenait qu’à un seul fil qui pouvait rompre à tout moment. Et la réalité d’aujourd’hui est qu’il s’est effectivement rompu. Avec toutes ses conséquences.

 Que faire ?

 « On dort tel on fait son lit », dit l’adage. Et ce qui arrive au football béninois est bel et bien la conséquence de l’insouciance de ses responsables. Les acteurs de  cette discipline doivent enfin accepter de se regarder en face pour se dire les vraies vérités. Les saupoudrages ou maquillages successifs qui tentent de conclure abusivement et de façon trompeuse à une réconciliation des acteurs du football béninois continuent de nous conduire à des humiliations. Si ces derniers n’ont pas le courage, voire la clairvoyance de faire honnêtement leurs aveux d’incapacité, le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Et donner enfin une orientation globale au sport national. Le football qui est dit roi au Bénin doit reprendre la position qui est la sienne, et servir enfin d’éclaireur pour les autres disciplines qui font d’ailleurs mieux que lui.

C’est le moment de la vérité et du grand ménage. Il est temps de travailler pour l’avènement de nouvelles têtes au gouvernail de la Fbf. Si quelqu’un aime vraiment ce football, il n’est pas obligé de se retrouver à sa tête pour bien l’aider. En Occident, celui qui préside ou gère une équipe du championnat n’est jamais autorisé à prendre la tête de la fédération. C’est le gage d’une gestion saine et non partisane. On doit le faire aussi Bénin et en Afrique. Et c’est le devoir de l’Etat de taper du poing sur la table. Ce dernier doit cesser de faire le dos rond en miaulant plutôt que de rugir. Il faut arrêter le saignement. Et décider de soigner la plaie. Voire couper la partie gangrenée afin de redonner espoir à la jeunesse sportive. Tel qu’on le martèle à toutes les occasions. Nous y reviendrons.

Pascal Hounkpatin


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