Emprise géostratégique : L’union, le salut de l’Afrique
Les Etats africains sont condamnés à aller vers l’union pour forger leur développement et se libérer de l’emprise géostratégique dont ils sont victimes depuis l’ère coloniale. C’est en substance le point de vue de l’économiste et consultant, Abdoulaye Derra qui a animé ce jeudi 25 août 2016 à Ouagadougou une conférence sur le thème « Les enjeux géostratégiques et le développement de l’Afrique ».
Vers la fin du XIXe siècle, le congrès de Berlin consacre la conquête de l’Afrique par les Européens. La géostratégie ou « l’occupation de ces terres considérées comme vitales » fait figure d’un des nombreux justificatifs.
Depuis cette période, le ‘’continent noir’’ se voit contraint à un modèle de développement. Celui qui s’inscrit surtout dans l’intérêt de ses conquérants.
Malgré les indépendances, acquises dans les années 1960, et en dépit des nombreuses luttes menées par de grandes figures, le cordon impérialiste n’est pas, pour autant, sectionné. A telle enseigne que la cinquantaine de jeunes Etats naissant ont peiné à trouver la voie idéale de développement.
Aujourd’hui encore, ils souffrent de ce mal, a expliqué l’économiste Abdoulaye Derra en guise de rappel historique de l’emprise géostratégique de l’Afrique.
Au nombre des solutions, selon lui, il faut « l’éveil des consciences », le « changement des mentalités ». Les Africains doivent se débarrasser de « leur complexe », travailler à l’unisson et taire les intérêts individualistes au détriment de celui du continent tout entier, a fait remarquer le communicateur.
Pour lui également, l’Afrique souffre, de nos jours, de son éducation qui a développé, entre autres, la corruption, l’égoïsme et des mentalités d’assistés. De son point de vue donc, les Etats africains doivent travailler à asseoir un système éducatif qui enseigne « l’entraide », « l’intégrité », « l’intérêt commun » et le « sens de la responsabilité ». C’est à ce prix, poursuit-il, qu’il produirait des hommes capables « de politiques à long terme » pour le bien du continent.
Du reste, a fait ressortir Abdoulaye Derra, le salut pour un développement durable viendra aussi de l’autonomisation financière. Elle doit se faire progressivement à partir d’une première étape qui est « la création de trois zones monétaires » : une zone maghrébine, une de l’Afrique occidentale et centrale et une troisième qui regroupera l’Afrique orientale et australe.
Mamady Zango
Burkina24
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