Burkina : «Les hommes ont changé mais pas le système »

Publié le dimanche 31 juillet 2016

Les secrétaires généraux des centrales syndicales et les syndicats autonomes ont convié des responsables des confédérations et syndicats professionnels à une assemblée générale, le samedi 30 juillet 2016 à la bourse de travail de Bobo-Dioulasso. Cette sortie de l’Unité d’action syndicale (UAS) visait à rendre compte de la situation nationale et de l’état de mise en œuvre des engagements du gouvernement.

L’objectif de l’assemblée générale  de l’Unité d’action syndicale (UAS) était de rendre compte aux militants et de recueillir leur préoccupation pour orienter la lutte syndicale. Le secrétaire général de la confédération syndicale burkinabè, et Président de mois de l’Unité d’action syndicale (UAS), Olivier Ouédraogo Guy et le secrétaire général de la confédération générale des travailleurs du Burkina Faso (CGT-B), Bassolma Bazié, ont rencontré des militants de la centrale syndicale des Hauts-Bassins et des Cascades ce samedi 30 juillet 2016, dans la salle de conférence de la bourse de travail de Bobo-Dioulasso.

Pour le secrétaire général de la confédération générale des travailleurs du Burkina Faso (CGT-B), Bassolma Bazié, la situation du Burkina Faso, a été marquée par des tentatives de remise en cause des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance héroïque contre le putsch avec en point de mire la consécration de  l’impunité des crimes. « Cela est illustré par des libérations d’auteurs de crimes de sang et de crimes économiques, par des atteintes aux libertés syndicales et d’expression », a-t-il soutenu.

Incivisme

Concernant la gouvernance économique du gouvernement de Roch Kaboré, pour l’UAS, les Programmes d’ajustement structurel (PAS) restent le référentiel du pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Pour eux, les principaux animateurs ont été des architectes du pouvoir de Blaise Compaoré, qui a mis en œuvre ce programme, conduisant le Burkina la difficile situation économique actuelle.

Sur la question de l’incivisme, l’UAS qu’il ne doit pas se limiter au non-respect du code de la route et autres petites manifestations. « Ils oublient les graves manquements au civisme dont sont auteurs les dirigeants et leurs amis et qui ont cultivé l’incivisme des petites gens. Car il n’y a pas plus incivique que les crimes de sang et économiques, et l’impunité qui couvre les grands délinquants, la corruption dans les passations de marché et autres fraudes fiscales et douanières », estime Bassolma Bazié.

Du reste, les syndicats croient que  rien n’a changé au Burkina.  «Les hommes ont changé mais pas le système. Quand on regarde tout ce qui se passe, que ce soit au niveau des communes, de l’Etat, la politique reste les mêmes, c’est toujours l’exploitation des populations, toujours des crimes économiques qui se passent, et chaque jour l’Etat parle de contenir les dépenses, mais en réalité ils sont en train de nous berner »,  a laissé entendre Ibrahim Traoré, responsable syndical pour l’éducation.

Cimenteries

La question des cimenteries à Bobo-Dioulasso a refait surface lors de cette rencontre de l’UAS. Pour le Président de mois, Olivier Ouédraogo, ces cimenteries risquent de présenter des dangers pour la santé des populations, en polluant la nappe phréatique et les eaux de surface.

 « Nous avons saisi le ministre de la fonction publique du travail et de la  protection sociale pour lui donner la position de l’UAS, sur la question.  Nous avons dit, nous sommes clairs, nous allons nous opposer à la construction de toute usine, de toute industrie qui atteint par ses pratiques à la santé de nos populations et nous luis avons demandé de transmettre notre position au gouvernement », a-t-il déclaré.

Ousmane TRAORE

Correspondant Burkina 24 à Bobo-Dioulasso


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