Simon Compaoré : « Laissez-nous agir, vous jugerez après »
Le ministre de la sécurité intérieure Simon Compaoré, après le chef de l’Etat Roch Kaboré, a été le deuxième invité de l’émission « Dialogue Citoyen» diffusé en direct sur la télévision nationale, ce 30 juin 2016. A l’occasion, il a demandé aux Burkinabè de le laisser agir et de garder leur jugement pour lorsqu’il sera à la fin de sa mission.
Simon Compaoré, ministre d’Etat en charge de la sécurité intérieue, s’est prêté aux questions des journalistes et des citoyens à l’émission « Dialogue Citoyen ». Il s’est senti si bien dans ce débat qu’il a lâché un « déjà ? » lorsque Simon Gongo, son « cher homo » comme il l’a appelé, a annoncé que le compte à rebours était épuisé.
Simon Compaoré donnerait son cou. Si à l’aise qu’il s’est posé lui-même une question alors que le journaliste mettait fin au débat, notamment pour lui permettre de remercier les organisateurs, en l’occurrence Diakonia. Simon Compaoré en a profité pour appeler les citoyens burkinabè à le laisser travailler et à garder leurs critiques pour la fin de sa mission.
« Nous sommes là pour assurer la sécurité des citoyens et nous allons travailler dans ce sens, dit-il. Si au bilan, je dois être passé à l’échafaud, je serai prêt à donner mon cou. Mais en attendant, laissez-nous agir, vous jugerez après ».
Mais avant, le ministre d’Etat a été relancé plusieurs fois sur la question des koglweogo, notamment les récentes mesures qu’il a prises et la réaction des concernés qui s’apparente à un refus d’obtempérer. Cependant, Simon Compaoré a tenu à préciser qu’il n’a jamais voulu parler de dissolution.
Il n’a « jamais dit que… ». « Moi, je n’ai jamais dit de supprimer les Koglweogo », a-t-il déclaré en effet. « J’ai même dit, poursuit-il, qu’il y a certains Koglweogo qui ont travaillé et qui ont aidé même à faire des arrestations de taille. Il y a des gens qui sont en prison grâce aux Koglweogo, parce qu’ils les ont arrêtés et les ont mis entre les mains des forces régulières ».
Et s’il venait à être question de dissolution, ce sera du fait de ces structures d’auto-défense elles-mêmes. « Ceux qui refusent de respecter les lois et les règlements de la république s’auto-dissolvent, explique-t-il. Ces structures-là s’auto-dissolvent parce qu’elles vont poser des actes qui vont aller à l’encontre des lois et des règlements de la république et comme il y a une justice, la justice va se mettre à l’œuvre ».
Opérations annoncées. Simon Compaoré a d’ailleurs indiqué que des opérations sont en vue pour lutter contre l’insécurité, répondant à la question lancinante de la réponse de l’Etat face au grand banditisme.
« La gendarmerie, la police toutes les forces vont se coaliser et nous allons faire de grandes opérations dans ces zones, révèle-t-il. Pas seulement à l’est, mais également au Sud-Ouest, il est prévu ce genre d’opérations et même ici au Centre. C’est des zones où la criminalité, le banditisme sont vraiment développés ».
Le tueur de policier « court toujours ». Enfin, le ministre d’Etat a été relancé sur un sujet qui a beaucoup semé l’émoi au sein de l’opinion burkinabè : ce policier qui a été tué, renversé par un délinquant de la route. Le ministre lui-même avait annoncé qu’il avait été identifié et que sa photo serait publiée par voie de presse si le contrevenant ne se rendait pas.
Interrogé, le ministre d’Etat a avoué que l’intéressé « court toujours ». D’ailleurs, en fait d’identification, voici la précision de Simon Compaoré : « Lorsqu’on a dit qu’on l’a identifié, on a eu des éléments qui donnent un peu le portrait-robot du monsieur qui a été à l’origine du décès du policier ».
Néanmoins, dit-il, « on continue les recherches et on ne désespère pas et s’il y a une contribution de la population, nous allons finir par mettre la main dessus ».
Synthèse de Abdou ZOURE avec Oui KOETA
Burkina24
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