Cinkansé : Des routiers protestent contre les rackets
Les transporteurs ont manifesté leur mécontentement ce mercredi 29 juin 2016 au poste de contrôle juxtaposé de Cinkansé, créant une paralysie du trafic. A cet effet, Burkina 24 a joint Jonas Mevi, routier, qui revient sur les tenants et les aboutissants de cette action.
« Je précise que nous n’impliquons pas le poste de contrôle juxtaposé. Il n’a rien à voir avec la manifestation », a tenu à signaler Jonas Mevi. Le poste étant un point de ralliement « par excellence », c’est là que les manifestants se sont donnés rendez-vous pour exprimer leur ras-le-bol et dénoncer « le racket systématique » dont les routiers seraient victimes.
Et pour cause, explique le routier, « le contrôle de sécurité est en train d’être transformé en autre chose. Il est censé être un contrôle ordinaire où les agents devraient se déplacer au niveau des camions pour s’assurer qu’il n’y a pas des individus mal intentionnés ». Selon ses dires, les agents censés assurer la sécurité s’intéressent à autre chose qu’aux documents du véhicule.
Témoignage
« Quand on nous arrête pour le contrôle de sécurité, j’envoie l’apprenti avec les documents, ils (les agents de contrôle, ndlr) fouillent les documents pendant 5 ou 10 minutes et disent à l’apprenti de retourner appeler le chauffeur. Le chauffeur arrive, on lui dit maintenant est ce qu’il n’y a pas café.
On discute un peu. Quand tu dures trop, on te remet tes documents pour que tu t’en ailles. En fait c’est du chantage qu’ils font. Ils vont par exemple aller tabler sur le fait que le chauffeur n’est pas affilié à la Caisse de sécurité sociale.
Là, on te dira que c’est une contravention de 10, 15, 20 ou 25 000 F CFA. Pour pouvoir rouler, tu te retrouves en train de leur donner 2 000, 3 000, 4 000 ou 5 000 F CFA et puis là, on te remet tes documents et tu t’en vas ».
Jonas Mevi, routier
Pointant du doigt les agissements des forces de l’ordre, Jonas Mevi indique que les agents profitent du manque de certains documents chez les routiers pour « procéder à un racket systématique ». Cela a pour conséquence le ralentissement de la fluidité du trafic routier.
A travers leur mouvement de ce mercredi 29 juin 2016, les routiers espèrent se faire entendre des hautes autorités pour ainsi mettre fin aux rackets. Mais rassure le routier, « nous ne disons pas que le contrôle de documents n’est pas bon ».
Burkina24 attend d’avoir la réaction des services compétents.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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