Interview de Héribert-Label Adjovi à propos de son livre Moi, Attaché de Presse… : «La corruption est l’autre nœud gordien de la perte de confiance du peuple vis-à-vis de ses dirigeants»

Publié le jeudi 24 mars 2016

Moi, Attaché de Presse…, Mes 500 Meilleures Revues de Presse sur 3 années d’Actualité au Bénin. C’est le troisième livre en date du Journaliste-Diplomate-Ecrivain, Héribert-Label Elisée Adjovi, actuel Chef de la Cellule de Communication du Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’Extérieur. Dans le cadre du lancement de cet ouvrage ce vendredi 25 mars 2016, nous nous sommes rapprochés de l’auteur pour en savoir un peu plus…

Héribert-Label Elisée Adjovi, après la diplomatie à l’ère du changement et Ainsi croît-il !, deux (02) ouvrages consacrés à la diplomatie, vous dédiez votre troisième livre au journalisme. Comment justifiez-vous ce choix ?

Ecoutez ! Un dicton chinois dit que « Le chiffre 3 donne naissance à toutes les choses dans le monde. » Pour le disciple de CHRIST que je suis, je peux comprendre le bien-fondé d’une telle affirmation. Car, je crois que L’ETERNEL a tout créé par Sa Parole (JESUS-CHRIST), et à travers la Puissance de Son ESPRIT. Après mes deux (02) précédents livres dédiés aux Relations Internationales – La diplomatie béninoise à l’ère du changement et Ainsi croît-il -, il était temps, cinq (05) ans après la sortie de mon premier ouvrage (un certain 31 mars 2011), que je consacre un livre au Journalisme (ma première passion). Ce livre vient consacrer aussi – et ceci n’est pas la moindre des raisons -, mes 20 années de pratique journalistique tant en presse écrite, à la radio qu’à la télévision. Il est préfacé par notre Ambassadeur près le Saint-Siège, SEM Théodore Comlanvi LOKO, postfacé par notre Ambassadeur à Pretoria, SEM Claude Ruben FASSINOU, avec un vibrant témoignage de mon Cher Ami, l’Ambassadeur Emmanuel OHIN, en poste à Washington.

Quel est le bien fondé du titre Moi, Attaché de Presse…, Mes 500 Meilleures Revues de Presse sur 3 Années d’Actualité au Bénin ?

Moi, Attaché de Presse…, Mes 500 Meilleures Revues de Presse sur 3 Années d’Actualité au Bénin, c’est d’abord une certaine manière de manifester ma reconnaissance envers L’ETERNEL, dont un proverbe portugais parle éloquemment en ces termes : « DIEU écrit droit avec des lignes courbes. » C’est aussi une réponse à une question basique : beaucoup lisent un tas de journaux par jour. Mais à l’échelle mensuelle, trimestrielle voire annuelle, il est difficile de garder sur soi des centaines de journaux. Ce que je propose, c’est une compilation de mes meilleures revues de presse en tant qu’Attaché de Presse du Ministre des Affaires Etrangères du Bénin entre 2012 et 2015 et qui porte précisément sur la période allant de juillet 2012 (deux mois exactement avant que l’homme d’Affaires nouveau Président du Bénin, Patrice TALON ne prenne le chemin de l’exil) à août 2015 (où il était de plus en plus question de son retour au bercail pour ce que nous savons tous désormais). Ce livre, c’est enfin une autre façon de partager avec les confrères des médias et tous ceux qui sont amoureux de la bonne lecture et de la culture, l’essentiel de ce qui a fait l’actualité entre fin 2012 et fin 2015.

Parlez-nous du contenu de cet ouvrage.

Moi, Attaché de Presse…, Mes 500 Meilleures Revues de Presse sur 3 Années d’Actualité au Bénin est un livre en deux tomes qui traite de tous les sujets de la vie nationale qu’il s’agisse des domaines sociopolitiques, économique voire culturel, etc. A travers ces pages que je nous propose de feuilleter ensemble, vous verrez, entre autres spécificités béninoises, que la politique étrangère de notre pays s’articule autour de quelques principes que sont la recherche de solutions pacifiques dans le règlement des conflits, la promotion de la démocratie et des droits de l’homme, de la paix et de la sécurité internationales, une politique agissante de bon voisinage avec les pays limitrophes, d’intégration sous-régionale et régionale aux fins de parvenir à l’Union africaine. Vous verrez également que, malgré tous les outils mis en place par le Gouvernement pour impulser le développement et qui connaissent bien des succès, le panier de la ménagère peine encore à ressentir le changement ou encore la refondation, à cause notamment du climat morose des affaires intimement liées à l’autre nœud gordien de la perte de confiance du peuple vis-à-vis de ses élus qu’est la corruption.  Plus généralement, les institutions de la République continuent de refléter le « mal béninois » dont le philosophe Emmanuel MOUNIER parlait déjà dans son célèbre texte quasi prophétique, L’Eveil de l’Afrique noire, je cite : « Le Dahomey est le quartier latin de l’Afrique. Mais cet intellectualisme fait de méchanceté et de mesquinerie est de nature à retarder le développement du pays. », fin de citation. Un ancien Ministre des Affaires Etrangères du Bénin confiait, à une conférence publique, que « Nous n’avons pas encore un Etat, mais nous gérons une administration. » Autrement dit, si nous voulons vraiment nous développer, il va falloir changer le système actuel mis en place depuis 1960, qui ne travaille qu’à nous maintenir dans la dépendance vis-à-vis de l’ « aide au développement ».

A la fin de la lecture de ces 500 revues, vous serez d’accord avec moi que le Bénin a connu d’énormes progrès, justement annihilés par cette guerre sans merci que se livrent les acteurs politiques, souvent en faisant fi de la distinction nécessaire à établir entre les questions d’enjeu national et les dossiers de politique interne. Ce fourre-tout indécent, ce mélange des genres a toujours causé du tort au peuple, curieusement complice, consciemment ou inconsciemment, de ce jeu de passe-passe éhonté entre politiciens véreux et parfois mêmes apatrides, au nom du soutien indéfectible au « fils du terroir ». A la vérité, je dis que les politiques béninoises avant 1972, et celles de février 1990 à ce jour ne sont pas également parvenues à nous sortir de l’ornière ; que dis-je, ne sont pas également « vertueuses ». Mon intime conviction et je l’ai dit dans l’ouvrage, le changement de politique, mais surtout de méthode est une condition sine qua non pour le développement de notre pays.

Que retenir à la fin de cet entretien ?

De l’analyse de ces revues de presse, j’estime que le prix le plus important à payer pour le développement du Bénin, à commencer par l’élite, c’est l’amour de la Patrie et du travail bien fait. Et comme l’amour n’est pas de l’ordre de la mécanique, le réarmement moral appelé de tous ne serait qu’un vain mot sans une reconversion des esprits. Car, notre plus grand péché, c’est de faire de l’avoir et du pouvoir une fin en soi, au lieu que ce soit un moyen pour être utile à la société à qui l’on est sensé tout devoir. Point n’est besoin d’un doctorat en stratégie de développement pour comprendre pourquoi le Béninois fait l’hirondelle du printemps à l’étranger, et s’adonne à la prévarication des ressources nationales à l’intérieur. Nous avons tout pour réussir. La crainte de DIEU, c’est tout ce dont nous avons davantage besoin pour aller au développement et pour que le Bénin devienne la Grande Nation qu’il est… en vérité. Après la lecture de cet ouvrage, vous m’en donnerez des nouvelles.

Propos recueillis par la Rédaction


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