Diligences sans les résultats officiels du second tour : La politique dévalorise la Cour Constitutionnelle

Publié le mercredi 23 mars 2016

 

Les Populations béninoises y compris les responsables politiques ont enlevé à la Cour Constitutionnelle tout le symbolisme qu’il revêtait. Plus personne n’a attendu sa décision sur le second tour de la présidentielle  avant d’engager l’option de la rupture.

La Cour Constitutionnelle est l’organe officiel devant proclamer les résultats du second tour de la présidentielle de 2016. Mais plus personne ne l’a attendue pour retenir les résultats de la présidentielle. Chacun s’est fié aux résultats issus des urnes et surtout aux grandes tendances prononcées par la Commission électorale nationale autonome (Cena). Même le Premier ministre candidat n’a pas attendu l’institution de la République habilitée à prononcer les résultats pour déclarer son challenger élu Président de la République avant de le féliciter. Plus sérieux, ce sont les responsables du Parti du Président de l’Assemblée Nationale qui sont aussi montés au créneau avant la décision de la Cour constitutionnelle pour féliciter un candidat comme l’élu et décider en même temps de le soutenir. Mieux, le Chef de l’Etat s’est engagé dans la préparation de la passation de charges. A partir de cet instant, la cour Constitutionnelle semble ne plus rien valoir puisque personne ne l’a plus attendue pour avancer dans le processus en reconnaissant un candidat élu à la tête de la République du Bénin. Des tractations sont mêmes déjà en cours et tout cela se passe sans plus attendre la Cour Constitutionnelle. Contrairement à l’attente d’autres décisions capitales, celle de la Cour sur le second tour de la Présidentielle de 2016 ressemble à une formalité.  Elle peut intervenir à la fin d la semaine. Mais les Béninois ont déjà choisi et connu  leur Président de la République qui a même reçu des félicitations de l’étranger. On constate simplement ici que bien que forte et très redoutée parfois, la décision de la Cour constitutionnelle ne préoccupe pas vraiment les Béninois. La Haute juridiction en matière de respect de la Constitution n’est plus qu’un joueur de second rôle.  Tout peut donc changer tout comme Patrice Talon vient prendre le pouvoir à Boni Yayi.

Junior Fatongninougbo


via La Presse du Jour http://ift.tt/1XOiNdJ
Categories: ,