Après le sacre de Patrice Talon : Les conseils et les grandes attentes des populations du Zou
Terminus ! Le sort est jeté. Celui qui présidera aux destinées du Bénin pour les cinq années à venir est connu. Son nom Patrice Guillaume Athanase Talon. Selon les estimations données hier par la Commission électorale nationale autonome (Cena), il vient en tête avec un peu plus de 65 % des suffrages exprimés par les Béninois. Dans le département du Zou, cette victoire du roi du coton béninois n’a pas de camp. Elle est saluée aussi bien par les vainqueurs que par les vaincus quand bien même ce n’est pas au même degré. Après l’euphorie de cette victoire, les attentions sont désormais tournées vers les grands défis à relever par l’équipe à mettre en place par le gagnant.
La tâche ne s’annonce pas aussi aisée. Alors qu’il n’a pas encore prêté serment, Patrice Talon, le vainqueur du scrutin du 20 mars dernier fait déjà l’objet de toutes les sollicitations. Dans le département du Zou et plus précisément dans les communes d’Abomey, de Bohicon et de Zogbodomè, les attentes des populations après la victoire du candidat du «Nouveau départ» s’énoncent déjà.
«Patrice Talon doit faire ce que son prédécesseur n’a pas réussi à faire pour Abomey. Tout doit être mise en œuvre pour que notre ville très chargée d’histoire puisse retrouver ses attributs de capitale historique du Bénin. C’est un grand défi que Patrice Talon doit relever lorsqu’on sait ce que rapporte le tourisme en termes de devises », a dit Paulin rencontré dans le bar situé à l’angle gauche de la place historique de Goho. Pour lui, Patrice Talon doit éviter la chasse aux sorcières qui risque de le conduire dans le décor.
« Patrice Talon n’a pas droit à l’erreur. Mon souhait est qu’il ne s’écarte pas de son programme de société. S’il parvient à réaliser à 75 % ce qu’il a mis dans ce programme de société, ce serait alors pour lui un grand pari gagné », nous a confié Agnès, revendeuse de Tissu au marché central de Bohicon. « Boni Yayi a fait ce qu’il peut. Tout n’est pas mauvais. Mais avouons que c’est d’un lourd passif qu’héritera Patrice Talon dans tous les domaines. Il a dit qu’il est un compétiteur né et un homme des défis. Pour moi, il faut qu’il tienne ses promesses. C’est maintenant que le plus dur commence pour lui. Il doit être à l’écoute de son peuple et éviter de tomber dans les mêmes travers que son prédécesseur. Le Bénin est un et indivisible. Patrice Talon doit être donc un grand rassembleur », pense pour sa part Isidore, enseignant au Ceg de Zogbodomè. Il n’a pas manqué d’attirer l’attention du prochain Président du Bénin sur le respect de ses engagements en termes d’emploi des jeunes.
« Je salue la promptitude avec laquelle le candidat Lionel Zinsou a reconnu la victoire de Patrice Talon. La proclamation des résultats par la Cour Constitutionnelle ne sera qu’une formalité. Le plus dur va alors commencer pour Patrice Talon qui hérite d’un lourd passif de Boni Yayi. En dehors des questions liées à l’emploi des jeunes, à l’éducation, à la santé, à l’amélioration de l’environnement des affaires, Patrice Talon doit faire face aux nombreuses revendications des travailleurs de tous les secteurs. C’est un challenge fou et s’il ne sait pas s’y prendre, il risque de tomber rapidement en disgrâce avec les Béninois. Je lui conseille donc de convoquer une assise nationale qui lui permettra de s’entendre avec tous les Béninois pour remettre à plat un certain nombre de choses. Il faut qu’il évite la chasse aux sorcières. Mais cela ne veut pas dire qu’il doit passer en perte et profit les incongruités du régime Yayi », pense Alidou, responsable d’une Ong.
Comme on peut donc le constater, les attentes varient d’un individu à un autre. Elles se résument en une seule chose : le respect des engagements pris par le candidat Talon.
Affissou Anonrin
via La Presse du Jour http://ift.tt/1RgoTQa