Mandats d’arrêts contre Compaoré et Soro: Ce qu’en pensent des Burkinabè
Qu’est-ce que vous pensez des mandats d’arrêts internationaux lancés contre l’ancien Président Blaise Compaoré et Guillaume Soro, l’actuel président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ? C’est la question que Burkina24 a posée à quelques habitants de Ouagadougou ce mardi 02 février 2016. Voici ce qu’ils en pensent.
Hamado Sawadogo
« Nul n’est au-dessus de la loi »
C’est normal, c’est bien. S’ils ont commis des fautes, on doit lancer des mandats d’arrêts contre eux, parce que nul n’est au-dessus de la loi. Tant qu’on ne règle pas ce système-là, personne ne peut être dans la paix dans la sous-région. Donc si on laisse certains individus hors la loi, il y aura toujours l’incivisme.
Les autorités n’ont qu’à savoir que leur succès, c’est grâce au peuple. Donc, ils n’ont qu’à travailler dans le sens de l’aspiration du peuple. Ceux qui ont commis des fautes, qu’on les arrête et qu’on les juge. Si on laisse certaines personnes qui ont commis des fautes et qui n’ont pas été jugés, si on sait qu’on peut dérober de la loi, on fait.
On va commettre tout cela. Blaise, c’est une faute sur l’article 37 qui a amené à son exil. S’il n’avait pas osé, il allait être paisiblement au Burkina, ancien président et être consulté chaque fois. Mais comme il a commis une faute, voilà la réponse. Il a fui. S’il y a des mandats d’arrêts internationaux, ils n’ont qu’à l’amener, il va répondre de ses actes.
Ouédraogo Moussa
Ils n’ont qu’à l’arrêter. Sinon, on n’aura pas la paix. Par exemple il faut arrêter son petit frère François Compaoré.
Moi je suis, Ouédraogo Moussa, toujours opposition. Il faut qu’on les arrête pour que le pays soit en paix.
Bitibali Etienne
« On devrait passer par la diplomatie »
Pour Blaise Compaoré, je pense que c’est normal. Pour Guillaume Soro, comme il est le président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire, de mon point de vue, on devrait passer par la diplomatie avant de passer au mandat d’arrêt international.
Compte tenu qu’il a l’immunité parlementaire, il fallait passer par la diplomatie avant de lancer ce mandat d’arrêt. Je ne suis pas contre le mandat d’arrêt. Je suis contre la manière et la forme.
Diallo Adjaratou Wellhorè, étudiante en 4 ème année de droit
« C’est une bonne initiative »
Je pense que c’est déjà une bonne initiative. Quelqu’un ne peut pas passer 27 ans au pouvoir en faisant des choses atroces, des choses qui vont miner les vies de beaucoup d’enfants ou de futurs travailleurs pour le pays et rester comme cela à l’aise. Ce n’est pas possible.
Il faudrait forcement que la personne réponde de ses actes. Nul n’est au-dessus de la loi comme on a l’habitude de le dire. Donc, étant un être humain qui a été président, il faut que pour les autres présidents à venir, il puisse répondre de ses actes pour que personne ne puisse après continuer à faire des choses qu’il a eu à faire.
Yaméogo Nazaire, chef de chantier
« On peut régler ça de façon diplomatique »
Par rapport à Blaise Compaoré, cela est normal. Il faut le juger, puisqu’il a commis des actes pas possibles, des crimes de sang. On doit le juger effectivement. Donc, il doit venir pour répondre.
Par rapport à Guillaume Soro, cela aussi est normal, mais on peut utiliser une autre manière pour régler cela de façon diplomatique. Je pense que c’est normal, mais avec les nouvelles autorités, notamment le président, il peut gérer cela pour qu’on puisse accélérer les relations entre les deux pays pour ne pas les gâter.
Bako Gaston, étudiant
« Le mandat d’arrêt contre Soro est normal »
Concernant le mandat d’arrêt contre le Président Blaise Compaoré, je pense que c’est normal. Si la justice burkinabè a pu prendre cette décision, ils savent pourquoi. Les Burkinabè ont soif de savoir qui a fait quoi pour que le pays puisse arriver à ce niveau-là.
Pour le moment, on veut qu’il vienne s’expliquer sur sa part de responsabilité de l’insurrection populaire jusqu’à présent.
En ce qui concerne le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, cela aussi est normal. La Côte d’Ivoire et le Burkina sont des pays amis, frères même. Il ne faut pas que le président d’une assemblée nationale d’un pays frère du Burkina Faso va s’ingérer d’une manière négative dans nos affaires.
Au moins, il peut nous apporter un soutien moral pour la guérison du Burkina, mais pas demander à des terroristes de frapper par ci, par là pour détruire le pays. Je suis tout à fait d’accord avec le mandat contre ces deux gens-là.
Propos recueillis par Oui KOETA
Burkina24
via L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 http://ift.tt/1P2Rd9y