« Roch Marc Christian Kaboré, l’Audace de triompher sur la peur ! »
Ceci est une déclaration d’Idrissa Diarra sur le nouveau président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
« Un chat, est un chat ! », disait Roch Marc dans son tout premier Haut discours à la Maison du Peuple le 25 janvier 2014, lors de la révélation et du baptême du MPP à son Assemblée générale constitutive. J’ai cherché la signification de cette expression dans « un dictateur est un dictateur ! » mais je n’en suis pas encore sûr. Je cherche encore, mais là, n’est pas le sujet du jour, il y a mieux à conter ici : un acte audacieux, plus illustratif du titre de la présente tribune…
(…) Le 20 septembre 2015 en effet, un drame odieux, ignominieux de plus, aurait pu frapper notre pays ! Ce jour là, notre sécurité était quasiment défaite, à plat, l’on est tenté de dire. Aussi, le Gouvernement de la Transition était pulvérisé et les ministres invisibles ! Ce jour là, beaucoup de maisons étaient closes, calfeutrées ! Il ne volait ni mouche, ni papillon ; à l’exception de quelques abeilles intrépides, la ville de Ouagadougou était déserte. La principale sécurité qui prévalait, était l’insécurité d’une section du RSP, qui tentait de faire régner la terreur royale putschiste.
Dans cette ambiance crispée, j’arrive à l’hôtel Laïco Libya dans une chienlit funeste plus inquiétante encore et, tombe sur une course-poursuite à rebours, à un haut niveau sérieux!
Des éléments du RSP, pistolets, Kalachnikovs et cordes aux points, à la trousse de civils activistes anti-putschistes. La menace et le spectacle n’étaient pas du tout amusants, surtout, lorsque les fuyards n’hésitaient point, dans la recherche de leur survie, à grimper les hautes clôture-grillage de l’Hôtel. Ces ingrédients étaient suffisants pour autrui, de prendre la fuite.
C’est là à peu près, la description de situations dans les derniers instants de frayeur, que certains des Martyrs de la République, ont peut être pu vivre…Naturellement, quiconque se trouverait dans pareille circonstance, de façon inconsciente et instinctive, pourrait se poser cette question : « … qui m’a envoyé ici ? »
… Mais, la sérénité, la persévérance et le courage, paient quelques fois ou ne paient pas du tout ! Plus loin, dans la cour de l’Hôtel, c’est un démêlé entre un journaliste intrépide – caméra ostensible en main -, chasseur d’images présentant des éléments RSP turbulents, Kalachnikovs, pistolets, cordes au point, totalement encagoulés et ces derniers ! Des tirs en l’air ne vont pas tarder à s’inviter dans ce cafouillis d’empoignades au milieu des fleurs, devant des spectateurs interloqués ! Cette image a fait le tour du monde, à travers la TV France 24 le même jour. Aussi, malgré la terreur, certaines images apparaîtront dans la presse locale/nationale endurante.
Dans les instants qui ont précédé, le chauffeur de Roch Marc, dit-on encore son garde du corps, qui manifesta une résistance farouche, venait d’être copieusement passé à tabac, devant certains observateurs impuissants !
Ils n’ont pas eu totalement tort, d’aller trop vite en besogne, ceux qui, après avoir enjambés les clôtures, se sont précipités de dire que l’Hôtel était pris en otage et même, qu’il était en « feu » ! Reste à savoir, de quel feu il s’agissait… L’ambiance délétère féconde, pouvait dégénérer et s’y prêter naturellement. L’alerte et les signaux de la prudence mortelle ne manquaient pas de fuser par intermittence…
Quelques éléments de la gendarmerie étaient certes présents mais, en profane, on pourrait s’interroger sur le poids qu’ils pouvaient bien constituer devant des éléments du RSP, lourdement armés, – à n’en point douter. Même si les forces françaises étaient présentes sans être aperçues, leurs actions de sauvetage et de riposte, viseraient sans doute, principalement à préserver les diplomates…
Vu le climat de terreur funeste, je n’ai pu m’empêcher de me poser cette question relevant de la stratégie: comment Roch Marc, candidat cité dans le duo de tête selon tous les pronostics, pouvait-il être ici, sans sécurité toute particulière, en lieu et place de se faire représenter ? Surtout à un jour où l’échec du putsch n’était nullement un acquis ! De ce point de vue, des témoignages sur le lieu, d’un éventuel succès du putsch étaient patents ! Des personnes auraient pu même parier sur le succès et l’entérinement de l’odieux putsch macabre. Pour preuve, l’insolence des propositions unilatérales de sortie de crise, faite par Diendéré sans cligner, devant les chefs d’Etats de la CEDEAO et les représentations diplomatiques de la France et des USA. En dehors de ce tableau épouvantable, pourrait-on omettre de citer la prise du poil de la bête par Achille Tapsoba au compte du CDP tonifié, dans sa conférence de presse ce jour-là à chaud, sous le hall de Libya Hôtel Laïco.
Si l’on peut reprocher à la représentation CEDEAO, son manque d’intransigeance envers le putschiste, au delà de certaines considérations, il y a lieu de noter l’instinct de survie, dans un Hôtel où l’on inventait déjà sur les réseaux sociaux, la prise d’otage de l’ambassadeur des USA. Oui ! L’instinct de survie dans un hôtel chic, qui ne mettait à la disposition de la haute rencontre, qu’une salle de réunion chic, aux murs en verre derrière les illusions des rideaux en tissus opaques, donc, d’une fluide accessibilité aisée, même aux pierres et aux balles blanches…
Finalement enfermés ou presque sur le site, il paraissait imprudent, pour un motif quelconque impertinent ou hasardeux, de sortir ou de se promener sur le perron, – même pour des raisons journalistiques.
L’on pourrait demander dans ces conditions, comment les participants ont-ils pu rentrer donc à un moment où l’heure du couvre-feu aussi courait à grands pas et que la « médiation unilatérale » trainait des pieds…
Dans ce climat disruptif de terreur – presque prêt à s’embraser -, fort de la solidarité de différentes composantes (Forces vives, partis politiques et OSC), Roch Marc a pu dire le même soir du 20 septembre ceci, face à l’insolent monologue insultant – en guise de proposition de sortie de crise du putschiste en chef : on ne peut pas nous dire de marcher et d’enjamber nos corps frais de Martyrs en sang, non encore enterrés pour accorder l’amnistie [amnésique] aux putschistes…
Par cette prise de position sans équivoque, audacieuse contre la peur, Roch Marc déblaie son terrain et se fraie un large passage plus rassurant pour triompher à la Présidentielle et devenir par là même, le Président du Faso…
Vivement, que cette posture audacieuse, doublée de fermeté, caractérise le nouveau quinquennat, pour ouvrir les abcès, tous les abcès et opérer en profondeur, les chirurgies fécondes, là où il faut et, pour le progrès démocratique de la République pour laquelle nous nous battons.
Vive le Burkina Faso démocratique dans la justice, la liberté et l’égalité des chances pour tous !
Idrissa Diarra
Géographe & politologue.
Secrétaire exécutif du MGC/Faso.Institut Martin Luther King
d’Etudes Politiques (IEP-ML King)Mobile : (+226) 66 95 04 90
Courriel : diarra.idrissa@rocketmail.comBurkina Faso, le 02 janvier 2016.
Bonne et heureuse année à toutes et à tous !
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