Idriss Déby Itno : « Nous devons penser africain, agir africain »

Publié le samedi 30 janvier 2016

Il propose de penser africain, d’agir africain, de parler africain, de consommer, de s’habiller et de se distraire africain. Lui, c’est Idriss Déby Itno, le nouveau Président en exercice de l’Union Africaine. Il a été officiellement désigné ce jour 30 janvier 2016 par ses pairs pour conduire la destinée de l’organisation à la suite du doyen Robert Mugabe.

Sans détour. Idriss Déby Itno, connu pour son franc parler n’est pas allé par quatre chemins pour traduire ce qu’il pensait de l’organisation dont il prend à présent la charge.  « L’union que nous appelons de tous nos vœux, dit-il, serait vide de sens si les Africains n’ont pas le sentiment d’appartenir à un même espace géographique, si les Africains ne circulent pas librement, s’ils ne sont pas les détenteurs d’un passeport unique, s’ils ne s’entraident pas ».

Joindre la parole à l’acte. Pour le Président tchadien, rien ou presque rien n’a changé dans le fonctionnement de l’UA. Selon lui, elle fonctionne toujours comme il y a vingt, trente ans. Cela résulte du fait que la parole a le dessus sur l’action « Nous parlons toujours trop. Nous écrivons toujours beaucoup, mais nous n’agissons pas assez et parfois pas du tout », déclare Déby Itno.

Sortir de la dépendance. Le Président en exerce de l’UA estime que l’Afrique, comme c’est le cas depuis bien longtemps subit plus les événements qu’elle ne les anticipe. « Elle encaisse sans pour autant réagir », note-t-il. Idriss Déby Itno estime « inadmissible » que le fonctionnement de l’organisation et de certaines de ses activités soient encore financés par l’extérieur.

 « Nous attendons toujours tout de l’extérieur. Nous devons être les acteurs principaux dans la recherche des solutions aux crises africaines et non des observateurs passifs des solutions élaborées ailleurs comme ce fut le cas en Lybie », martèle le Président tchadien. Il ajoute que cela doit « impérativement » changer, si les Africains veulent changer le cours de l’histoire du continent.

Force africaine en attente.                         

Le Tchad se bat aux côtés des armées camerounaises et nigérianes contre le terrorisme. Et pour son Président, la montée en puissance du terrorisme en Afrique est liée au manque de volonté politique « commune » de lutter contre le terrorisme. Et pourtant l’union commande d’unir les forces.

« La solidarité face à ce phénomène ne doit pas être que verbale. Nous devons être soudés dans l’action comme dans  la réflexion. La réalité, c’est qu’il manque cette volonté politique de donner corps à cette force.  Chacun de nous doit méditer sur cette grave atteinte à notre dignité ».

Offrir à l’Afrique sa place

Pour Idriss Déby Itno, le continent africain a « tant » donné à l’humanité. Et il en a également souffert. Cette souffrance semble d’ailleurs continuelle. Il propose de lui rendre justice, mais surtout lui donner la place qu’elle mérite.

Il recommande à ses pairs de ne pas s’asseoir et attendre jusqu’à ce que cela devienne réalité. Idriss Déby Itno leur propose de modifier ses rapports avec l’extérieur et de pratiquer une autre forme de coopération.

« Nous ne pouvons plus nous complaire dans cette injustice. Et parce que nous voulons exercer notre droit légitime à décider de notre destin. Nous devons penser africain, agir africain, parler africain et pourquoi pas consommer et s’habiller et se distraire africain », a suggéré Idriss Déby Itno.

Synthèse de Oui KOETA

Burkin24

Source: Africa24


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