Choix de Lionel Zinsou à la présidentielle de 2016 : Rachidi Gbadamassi dit non à Yayi et met en garde

Publié le lundi 4 janvier 2016

Rachidi Gbadamassi, député des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) de la 8è circonscription électorale ne votera pas pour le candidat Lionel Zinsou à la Présidentielle du 28 février 2016. Il l’a fait savoir il y a 48 heures à travers une déclaration qui a fait le tour des réseaux sociaux. Il a appelé les militants de son parti, le Dur-Barka et tous les Béninois à voter pour Ajavon Germain Sébastien. Les raisons qui motivent ce choix sont contenues dans sa longue déclaration. Lire ci-dessous

« Les moutons se suivent mais ils n’ont pas le même prix. La fois passée après ma déclaration au sujet de la candidature de Lionel Zinsou, j’ai capté et interprété la pensée populaire. Au sein des Forces cauris pour un Bénin émergent, les gens sont découragés, mais ils n’ont pas le courage de le dire. Vous pensez que si c’était un gars comme Komi Koutché qui était candidat je serai contre…, un Kassa ou un Arifari ?

Je ne dois pas trahir la mémoire de feu Général Mathieu Kérékou. Je sais ce que…de Bio Guerra, de Maga, de Kaba, de Béhanzin, mon maitre, le Général Mathieu Kérékou pense de la colonisation. Non ! On ne doit pas trahir la mémoire de tous ces gens-là en acceptant la recolonisation du Bénin. Pour moi, le candidat Lionel Zinsou n’est pas le candidat des Fcbe, c’est un candidat imposé et je ne suis pas convaincu. Il me manque d’éléments d’appréciation politique pour accepter ce choix. Lorsque le choix du candidat Lionel Zinsou a été imposé, je suis venu à Parakou. J’ai fais des consultations. Les  les jeunes…n’en veulent pas. Les têtes couronnées ont clairement dit que si c’est pour la députation elles vont toujours voter pour moi, mais si j’amène Zinsou, elles ne vont pas voter. Le Président aura le temps de le constater. Les gens font du forcing. Moi j’ai l’obligation morale de dire la vérité au Président Boni Yayi. La plupart de ceux-là qui sont avec lui, compte tenu des postes qu’ils occupent, ne peuvent pas lui dire la vérité. Le choix de Zinsou ne passera pas. C’est ce que révèlent mes consultations. Et c’est pour cela que nous avons décidé de choisir le candidat Ajavon Germain Sébastien. Pour nous, il est l’homme de la situation.

Il y a deux candidats qu’il faut bannir, qu’il faut combattre. Quand vous prenez le candidat Lionel Zinsou, c’est un candidat qui est amené pour régler un compte. Talon aussi veut régler un compte. Tout ce que nous avons vécu pendant ces cinq dernières années, c’est-à-dire la guéguerre entre l’Etat et Talon ne doit plus être vécu par les Béninois. Pour la paix sociale et pour la sécurité de nos frontières, nous ne devons pas voter pour le candidat Zinsou car Zinsou, Président de la République du Bénin est une menace pour la sécurité, la paix sociale. Nous ne serons pas en sécurité. C’est la mauvaise gestion politique sur le plan internationale qui fait qu’il y a partout des attentats. On a besoin d’un Président qui va nous rassurer sur le plan sécuritaire…Et celui-là, c’est bien Ajavon.

Je suis comptable de la gestion de Yayi Boni, mais il ne faut plus que cela continue. Ajavon a promis achever l’aéroport de Tourou, la traversée de Parakou et la construction d’un stade de 25.000 places… J’épouse son projet de société qui est basé sur l’équilibre interrégionale. Il n’ya aura pas le Nord à part. Il n’y aura pas le Sud à part…On ne peut pas être proche du Nigéria et être pauvre. Ce n’est pas possible. Yayi Boni a fait beaucoup de choses. D’accord ! Je le reconnais. Yayi Boni est une exception à la règle. Mais maintenant, ce n’est pas Yayi Boni. Il s’agit d’un autre candidat. Pour moi, le candidat idéal qui peut achever les grands chantiers laissés par Yayi Boni est Ajavon Germain Sébastien. Je sais que les gens vont nous combattre sérieusement. Mais avec notre stratégie, les débats d’idées, nous allons essayer de convaincre nos populations par rapport à notre choix…Je suis convaincu que cette population ne va pas me lâcher… Nous avons l’intime conviction politique que le candidat que nous avons choisi sera le futur Président de la République du Bénin…

Je suis comptable du bilan du Président Boni Yayi. Je l’ai soutenu. Lorsque nous avions quitté le G13 pour soutenir le Président Boni Yayi, nous l’avions fait en toute conscience. Lorsqu’il s’était agit de voter pour le candidat de la majorité présidentielle à l’Assemblée Nationale, nous avons donné notre procuration. Pendant les 10 qu’a duré le mandat du Yayi, nous sommes restés à ses côtés. Mais aujourd’hui, il s’agit de prendre une responsabilité historique, il s’agit du Bénin            . C’est de l’avenir du Bénin qu’il s’agit. Il ne s’agit pas de l’affairisme. C’est pour cela que nous avons dit qu’il ne faut pas commencer du sommet pour aller à la base, mais de la base au sommet et c’est ce que nous avons fait. Nous avons consulté tout le monde et nous avons compris que le candidat choisi par les Fcbe ne fait pas l’unanimité. Ma base n’est pas prête à accompagner ce choix et je demande humblement au Président Boni Yayi de nous excuser.

Nous ne sommes pas des rebelles, mais la réalité politique voudrait qu’on écoute note base. Je demande aussi à mes amis, mes compagnons de lutte qui ont décidé  de suivre le candidat Zinsou (c’est leur droit absolu) de respecter ma volonté et le choix de ma base électorale. Je ne veux pas être un rebelle contre mas base. Je ne vais pas ramer à contre-courant. Je sais que dur sera le combat. Mais la victoire est certaine. Je sais qu’ils vont déployer les machines, mais je n’ai pas peur parce que ma cause est juste. J’ai appartenu à un système où je connais tout ce qui s’y passe. Je demande humblement à nos adversaires politiques qu’on fasse des débats d’idées et non la violence…Je ne sais pas si le candidat Zinsou peut tenir face à la réalité sociologique de notre pays…Je demande excuse à certains cadres qui ne peuvent pas se prononcer pour le moment compte tenu des postes qu’ils occupent au sein de l’appareil de l’Etat. Mais le jour où nous allons faire notre mobilisation à Parakou, le Président Boni Yayi va constater qu’en réalité, beaucoup ne sont pas avec lui par rapport au choix de Lionel Zinsou. Dans les jours à venir, nous allons mobiliser toute la population et il va comprendre que nous sommes un grand leader à Parakou.

On ne peut pas comparer celui à qui Dieu à donner et celui qui cherche. Les saintes écritures disent que personne ne peut égarer celui que Dieu a guidé et personne ne peut guider celui que Dieu a égaré. Nous demandons à chaque instant que Dieu nous inspire et c’est cette inspiration divine qui nous amène à faire le choix d’un candidat de raison, un candidat de la jeunesse, un candidat choisit par les Forces cauris elles-mêmes. Je réserve mes armes. Le moment venu, nous allons dire au peuple béninois celui qui nous a demandé d’aller dire Ajavon. On ne me manipule pas. C’est des instructions que j’ai reçues avant d’aller dire Ajavon…Nous n’avons pas trahi Yayi Boni. Trahir Yayi Boni, c’était d’aller vers Talon. Ce que je n’ai pas fait. Je sais pourquoi je suis allé vers Ajavon. Je connais celui qui m’a dit d’aller vers Ajavon. Mais attention ! Si quelqu’un m’attaque, je vais riposter. Si quelqu’un m’attaque, je serai obligé de mettre les secrets d’Etat dehors. Si on intimide mes militants, je vais riposter. C’est des mis en garde fermes…Je respecte leur choix. Qu’ils respectent aussi mon choix…Je voudrais donc dire aux populations de Parakou, de Pèrèrè, de N’Dali… de se mobiliser pour soutenir Ajavon qui a commencé par agir à Parakou avant d’être candidat. Dur sera le combat, mais la victoire sera certaine»

 Propos transcrits par Affissou Anonrin


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