Présidentielle de 2016 : François Abiola à fond dans la course à la succession de Yayi

Publié le mardi 6 octobre 2015

Ce n’est plus un secret pour personne. François Adébayo Abiola, Vice-Premier ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans le gouvernement du Dr Boni Yayi sera dans la course pour le Palais de la Marina dont le coup d’envoi sera donné le 28 février 2016. Il a préféré ne plus attendre le mot d’ordre du Président Boni Yayi qui tarde à venir.

Depuis quelques semaines, il s’est engagé à son corps défendant dans la bataille. Sa candidature est suscitée de façon déguisée par plusieurs structures. Parmi elles, on peut citer le «Faa Djogbé», les «Femmes Amazones des marchés»…et plusieurs autres associations de jeunes. A la faveur d’un meeting qui s’est déroulé il y a quelques jours à Cotonou, Mme Antoinette Doukpo, Représentante des femmes amies du Professeur Abiola a attiré  l’attention du chef de l’Etat sur la nécessité d’opter pour une succession valable. Une alternance qui permettra au Bénin de capitaliser les acquis des deux mandats, une alternance qui permettra aux Béninois de se rassembler autour de la patrie commune. « Oui, nous rêvons d’un homme d’expérience, humble, accessible, ayant un sens élevé de responsabilité, doté d’un sang-froid exceptionnel, ayant déjà fait ses preuves aux côtés du chef de l’Etat Boni Yayi, un homme de consensus capable de poursuivre et de consolider l’unité nationale cher au président de la République », a martelé Mme Doukpo. Elle a été appuyée par les jeunes du 10è arrondissement de Cotonou qui souhaitent que le Chef de l’Etat use de son leadership afin que son successeur soit un homme pondéré, calme expérimenté aux côtés duquel la jeunesse peut apprendre la gestion du pouvoir d’Etat pour le mieux-être de tous.

 A côté de ces structures dont l’existence légale reste encore à prouver, il y a aussi l’Institut qui porte son nom. Cet Institut a déjà à son actif plusieurs actions : formation de jeunes à l’esprit entrepreneurial par exemple. Sakété et Parakou ont eu le bonheur d’accueillir ces jeunes et de les occuper sainement. Comme si cela ne suffisait pas, le Vice-Premier ministre lui-même a choisi d’aller sur le terrain. Il était le dimanche 4 octobre dernier à la 68ème édition de la fête des moissons de l’Eglise du christianisme céleste célébrée au Saint siège de l’Eglise à Porto-Novo.

Le constat est clair. François Abiola et ses lieutenants n’entendent plus attendre le mot d’ordre du Chef de l’Etat. Ils préfèrent lui forcer la main. C’est leur nouvelle formule. Elle contraste malheureusement avec leurs critiques envers les autres.

Quoique légitime, cette hyperactivité remarquée dans le camp Abiola ne manque pas de susciter des interrogations. Beaucoup s’interrogent en effet sur ce qui peut bien faire courir ainsi le Professeur François Abiola. A-t-il choisi délibérément de désobéir à Boni Yayi pour rattraper le temps perdu ? C’est en tout cas le lieu de s’interroger  lorsqu’on sait que dans un passé récent, des membres de son camp jugeaient trop précoces les sorties qu’effectuaient certains membres de la mouvance présidentielle dans le cadre de la succession à Boni Yayi au Palais de la Marina.

François Abiola a certainement les chances de devenir Président de la République en 2016. Ce serait d’ailleurs au grand bonheur de nous autres qui caressons depuis des lustres le rêve de voir enfin un fils de Sakété diriger le Bénin. Mais hélas ! La vérité est là et crève l’œil. Une élection présidentielle n’est pas pour des gens qui ne savent pas aller promptement à la rencontre de leur destin.

Affissou Anonrin


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