Pascal Dimzouré : « Notre communauté en Côte d’Ivoire a besoin de cohésion »

Publié le jeudi 8 octobre 2015

Si vous demandez à Pascal Dimzouré de faire une brève présentation de sa personne, il vous répondra être « un jeune communicateur, réalisateur et producteur burkinabè. Responsable de l’Agence NK Consulting et directeur du festival de la fraternité Abidjan-Ouagadougou (FFAO) ». Simple, humble et battant, il se dit « plein d’amour pour tout le monde ». Pour en savoir davantage sur ce talent de la diaspora burkinabè, Burkina24 est allé à sa rencontre.

Burkina24 : Racontez-nous votre parcours du Burkina Faso à la Côte d’Ivoire où vous vivez.

Pascal DIMZOURE : Pour ceux qui ne le savent pas,  je suis allé à l’école en Côte d’ivoire précisément à Touba. J’ai continué mes études supérieures à Ouaga et en Belgique précisément a liège en Communication audiovisuelle. C’est en Florence une ville italienne que j’ai été formé véritablement en réalisation cinéma. Je profite pour faire un coucou à ma marraine Madame Kaquet à Liège.

J’ai travaillé pendant 3 ans au Togo sur un projet de jeunesse avec Madame Victoire DOGBE, Directrice de Cabinet du Président Faure GNASSIMGBE du Togo et à l’époque Ministre du développement à la base et de la promotion de la jeunesse. Cela été un grand succès, que de beaux souvenirs.

Burkina24 : Comment est-ce que votre histoire d’amour d’avec la communication a-t-elle commencé ?

Pascal DIMZOURE : (rire) Depuis tout petit, à 12 ans j’animais pendant les vacances une émission des enfants sur la première  radio Fm privée du Burkina, Horizon fm à Bobo-Dioulasso. Et j’ai mon oncle qui avait une radio et qui l’a toujours d’ailleurs au Burkina où j’étais une vedette pendant les vacances. Et il faut dire que suis issu d’une famille d’artiste, communicateur et réalisateur.

Ma mère a été une grande cantatrice de la scène burkinabè. Pour des raisons de santé,  elle a disparu de la scène pour l’instant. Tout ceci pour dire que je ne suis pas venu dans ce métier par hasard. J’ai dirigé pendant un temps la radio de mon feu professeur Jean Pierre GUINGANE à Ouagadougou, la première radio qui avait un programme 100% culture en Afrique de l’ouest. J’ai même eu l’honneur de monter ce programme-là.

C’est cette radio qui a révélé des communicateurs tels que le talentueux Seydou Nixon de la RTB, le grand Youssef Ouédraogo Directeur des programmes de la radio de la francophonie à Ouagadougou. Tous ont débuté sous ma coupole et j’ai un grand respect pour eux et une fierté de savoir qu’on a fait du chemin. Alors pour tout vous dire, c’est la communication qui s’est imposée à moi. (Rire)

Burkina24 : Vous êtes l’initiateur du Festival de la fraternité Abidjan-Ouagadougou. Comment est-ce que l’idée vous est venue d’organiser un tel évènement ?

Pascal DIMZOURE : Je n’étais pas seul au départ. C’est une proposition que j’avais faite à l’ex-Consul général d’Abidjan, Feu M. Kafando. L’idée était de valoriser et de faire la promotion de la culture burkinabè en Côte d’ivoire. On devait piloter ce projet ensemble puis la suite vous la connaissez. Alors j’ai fait la première édition contre vent contre marée tout seul, la 2ème sous une tension politique très électrique vu la situation au pays.

Sans soutien conséquent depuis 2 ans, le festival existe et continue parce que nous préparons la 3ème édition pour Avril 2016. C’est pour moi une occasion de remercier le personnel du Consulat général du Burkina à Abidjan et à sa tête,  le Consul Daouda Diallo qui ne ménage aucun effort pour accompagner ce projet. Un homme de valeur et très intègre, j’insiste là-dessus.

Burkina24 : Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Pascal DIMZOURE : Les projets il y en a plusieurs, je ne vais pas les citer ici. (Rire). J’attends impatiemment la fin du processus électoral en Côte d’Ivoire pour terminer mon 2ème long métrage. Entre autres, un voyage est prévu en France et en Italie pour l’enregistrement de ma nouvelle émission que je produis sur la chaîne de télé Burkina Info dont je suis le correspondant en Côte d’ivoire.

Il y a les préparatifs de la 3eme édition du Festival de la Fraternité Abidjan-Ouagadougou (FFAO) en Avril 2016. Le projet a court terme c’est l’organisation des Journées Culturelles du Burkina en Côte d’Ivoire si vous voulez le FFAO en grand format organisé par le Ministère de la Culture du Burkina prévu du 12 au 15 novembre 2015 au palais de la culture d’Abidjan. Je fais partie du comité d’organisation et serai chargé du volet foire et village du festival.

Burkina24 : C’est une concurrence contre vous non ?

Pascal DIMZOURE : Non pas du tout. Je ne vois pas les choses dans ce sens là. Quand j’ai annoncé aux uns et aux autres le projet de ces grandes journées culturelles du Burkina en Côte d’Ivoire, tous ont eu la même réaction que vous. Le FFAO est financé par un privé de surcroit un jeune qui se bat comme il peut pour valoriser la culture burkinabè en Côte d’Ivoire.

Ici nous avons une grosse machine qui s’installe pour booster ce combat que nous menions sur place en Côte d’Ivoire. Le groupe RTI est partenaire de ces journées culturelles, le Ministère ivoirien de la culture,  etc. Donc vous imaginez la grosse campagne de communication qu’il y a derrière ?

Et ca ! le FFAO va en bénéficier car ces journées vont ouvrir des portes à notre festival et d’autres avantages que je ne vais pas  citer ici. Donc il n’y a pas de concurrence. C’est le même combat et c’est Faso qui gagne. D’ailleurs, je suis dans le comité directeur de ce festival.

Burkina24 : Votre plus beau souvenir dans le métier…

Pascal DIMZOURE : Il y en a eu plusieurs…Ma rencontre avec l’acteur américain Will Smith, j’ai pleuré comme un bambin, inoubliable ! Une interview avec le fils de la star nigériane Fela, le grand Fémi KUTI lors de sa première  tournée africaine en 1999 avec son album Bing Bing.

C’était à la radio Energie Bobo qui n’existe plus, en fait c’est l’ancêtre de Savane FM. C’était époustouflant, une émission que je n’oublierai jamais. Il y a mon stage auprès d’Amobé Mévegué qui était à RFI et maintenant sur TV5. Je ne saurai te dire le plus beau, il y a en tellement.

Dimzouré Pascal et Fémi KUTI un des fils de Féla.

Dimzouré Pascal et Fémi KUTI un des fils de Féla.

Burkina24 : Votre mot de fin…

Pascal DIMZOURE : Mon mot de fin sera celui de l’amour entre les membres de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire.

Il y a trop de haine, trop de calomnies, trop de diffamations et tant que nous ne changerons pas ce mode de vie, tant que nous ne sèmerons pas l’amour entre nous, notre voix ne portera nulle part.

J’ai eu la chance de beaucoup voyagé et je vois comment nos paires sont respectés dans leur pays d’accueil et tout ça reflète leur mode de vie communautaire, leur union. Je ne m’érige pas en donneur de leçon mais la réalité est là. Nous serons forts et nous serons écoutés lorsque nous parlerons de la même voix. Merci à toute la rédaction de Burkina24.

Interview réalisée par Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire


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