Développement de l’inclusion financière et réduction de la pauvreté : L’Uncdf appuie le Bénin avec le Projet Mobile Money for the Poor
La salle Toffa 1er de l’Hôtel Azalaï de Cotonou a abrité hier mardi 6 octobre 2015 un événement important : le lancement officiel des activités du Programme Mobile Money for poor (MM4P).
La cérémonie a réuni plusieurs acteurs intervenant dans le domaine de la finance inclusive. Elle a été placée sous l’autorité de M. Gilbert Poumangue, représentant Mme le Coordonnateur des activités Opérationnelles du Système des Nations Unies et Représentant Résident du Pnud au Bénin. « La finance digitale avec en tête les opérations par téléphonie mobile apparaît comme une opportunité que nous offrent les technologies de l’information et de la communication pour accroître, plus rapidement, l’inclusion financière et par ricochet réduire la pauvreté », a dit d’entrée le représentant de Mme Rosine Sori Coulibaly.
Poursuivant ses propos, il a mis l’accent sur le fait que « ces opérations financières par téléphonie mobile permettent aux plus pauvres, aux personnes habitant les zones les plus enclavées de transférer ou de recevoir, à moindre coût, des fonds de leurs proches pour satisfaire leurs besoins fondamentaux en matière d’éducation, de santé, et même d’investir dans des activités créatrices d’emplois et de revenus ».
Cette cérémonie d’ouverture a été suivie d’une conférence de presse co-animée par Me Sabine Mensah, Expert de l’Uncdf en poste à Dakar, Cossoba Nanako, chargé de programme Uncdf au Bureau du Pnud à Cotonou et François Coupienne en poste au siège de l’Uncdf, l’accent a été mis sur un certain nombre de repère.
A en croire Mme Mensah, « Plusieurs constats, résultant de l’étude diagnostique sur la finance digitale au Bénin ont déterminé Uncdf, avec le soutien de la Fondation MasterCard, à retenir le Bénin parmi les pays d’intervention ». « Alors que la pénétration de la téléphonie est estimée à 92% et que l’inclusion financière est évaluée à 20%, on dénombre au Bénin, seulement trois fournisseurs agréés de monnaie électronique, avec des offres limitées, qu’il s’agisse des produits ou des points de service. Seuls deux sur les cinq opérateurs de téléphonie mobile du Bénin proposent des services financiers digitaux. Conséquence, en 2014, seulement 0,2% de la population adulte utilisait activement les services financiers digitaux », a-t-elle dit.
Pour Mme Mensah, la demande existe et va s’accroître. Et il importe pour l’ensemble des acteurs (Etat, opérateurs de téléphonie mobile, institutions financières, autorités de régulation…) de travailler en étroite collaboration en vue d’offrir et permettre d’atteindre les nombreuses populations exclues des systèmes financiers classiques.
D’ores et déjà, elle a rassuré les uns et les autres de ce que l’Uncdf à travers le MM4P accompagnera les acteurs à identifier et à lever progressivement les obstacles à l’utilisation active de la finance digitale. « Par son approche écosystémique, le MM4P interviendra en appui sur différents chantiers, qu’il s’agisse de celui de la règlementation, de l’infrastructure, de la distribution, des clients, des fournisseurs de services ou des chaînes de valeur », a-t-elle mentionné.
Des ambitions nobles
MM4P escompte porter le taux d’utilisation active des services digitaux au Bénin de 0,2% en 2014 à 12% de la population adulte à l’horizon 2019. Grâce à l’expertise et à l’expérience développées dans le domaine, des études de marché et analyses seront effectuées pour mieux comprendre les besoins des clients et développer les capacités des fournisseurs desdits services. Ces objectifs, a dit Mme Mensah, ne peuvent être atteints sans les contributions attendues des différentes parties prenantes. Et c’est pour cela que le MM4P entend compter sur le gouvernement dans son ensemble, à travers notamment, le ministère des finances, le ministère en charge de la microfinance et celui de la communication et des TIC pour jouer pleinement leur partition. Le MM4P comptera également sur la bonne collaboration et l’engagement des opérateurs de téléphonie mobile, les banques, les systèmes financiers décentralisés et les services postaux pour développer et améliorer constamment leurs offres en direction des personnes à faibles revenus.
Initié en 2012 par l’Uncdf dans d’autres pays comme le Malawi et le Népal, Mobile Money for the Poor (MM4P) est un programme international lancé par l’Uncdf en partenariat avec l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida), l’Agence australienne pour le développement international (AusAID), la Fondation Bill & Melinda Gates et The MasterCard Foundation. Le programme offre son soutien aux services financiers digitaux et à distance dans un groupe spécifique de pays parmi les moins avancés. Afin d’illustrer la façon dont un soutien optimal au niveau financier, technique et relatif aux politiques peut aider au développement d’un écosystème de services financiers mobiles et à distance robuste, accessible aux personnes à faibles revenus dans ces pays.
Affissou Anonrin
via La Presse du Jour http://ift.tt/1OkiciY