Décès de l’ancien président de la République : Ce qui différencie Kérékou de Yayi

Publié le dimanche 18 octobre 2015

Depuis le mercredi 14 octobre 2015, qui a consacré la mort du Général Mathieu Kérékou, que n’a-t-on pas entendu de l’homme. Des éloges de toutes parts. Ce qui au finish nous oblige à la conclusion que cet homme est véritablement unique en son genre. Kérékou doit demeurer un modèle pour tous ceux qui aspirent présider aux destinées de ce pays.

«Le Roi Kérékou est mort, vive le Roi » titrions nous hier, jeudi 15 octobre 2015, lendemain du décès de l’ancien président de la République, Mathieu Kérékou. Cette phrase garde tout son sens, compte tenu de la dimension qu’incarne le Général Mathieu Kérékou, rappelé à Dieu mercredi dernier. Ce qui est étonnant, c’est que tout se passe comme si l’homme, durant tout son règne, n’a été qu’un bon dirigeant. Tout se passe aujourd’hui comme si le Bénin n’a pas connu dix-sept (17) ans de régime de parti unique pour ne pas dire de dictature avec tout ce que cela implique. Aucun homme n’est parfait certes, mais si les Béninois, malgré cette réalité évoquée au sujet des tristes moments de l’histoire de notre pays, sont presque unanimes à reconnaître que le Général est un homme spécial, un dirigeant hors classe, c’est qu’inévitablement, il a posé plus d’actes en bien qu’en mal. Kérékou est l’incarnation de beaucoup de bonnes choses pour notre pays.

Yayi n’est pas Kérékou

Pourquoi Yayi ne peut jamais être Kérékou ? Premier élément : Kérékou est perçu comme un rassembleur, artisan de l’unité nationale. Pendant 29 ans de règne, il n’a jamais tenu des propos qui mettent à mal l’unité nationale. Yayi, on se rappelle il y a quelques années, furieux contre l’opposition, est allé jusqu’à dire que lui va faire venir les siens qui vont descendre. Propos que beaucoup ont jugé en ce moment là très graves. Donc Yayi a les siens. Pour Kérékou, les siens sont au sud comme au nord, à l’est comme à l’ouest et au centre du Bénin. Les siens sont partout. Conclusion : Kérékou est un rassembleur, Yayi un diviseur. Deuxième élément : pendant 29 ans de règne, à aucun moment on a dénoncé ouvertement l’organisation des concours sous Kérékou. Ce qui ne veut pas dire que tout était parfait. Pas contre, en dix ans, Yayi a réussi à mettre dans la tête des Béninois que seuls certains pouvaient réussir à des concours dans ce pays. Si bien que dans certaines régions du pays, certains se refusent de passer les concours sous prétexte qu’ils n’ont aucune chance de réussir. Troisième et dernier élément : Kérékou voue un respect total aux institutions de contre-pouvoir. Aujourd’hui, on a l’impression que Yayi a réussi la vassalisation des institutions de contre-pouvoir. Si bien que la responsabilité au sommet de l’Etat n’a plus de valeur. Alors que c’est le phénomène contraire que Kérékou incarne. C’est pourquoi aujourd’hui  Mathieu Kérékou est perçu par la majorité des Béninois comme un homme extraordinaire.

 Grégoire Amangbégnon


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