Burkina : Dix décrets au profit des victimes du putsch et de l’insurrection

Publié le jeudi 29 octobre 2015

Le gouvernement burkinabè a décidé de se pencher sur le sort des victimes, orphelins, veuves et blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch du 16 septembre 2015. Dix décrets ont été pris à  cet effet.

Dix décrets ont été adoptés en  Conseil des ministres du 28 octobre 2015. Ils visent à organiser la prise en charge des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch du 16 septembre 2015. Le ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale, Nicole Angéline Zan/Yélémou, a confié à Burkina24  que ces décisions permettront d’apporter un soutien social de long terme aux victimes des deux évènements.

Logement et éducation. La première catégorie concerne d’abord le logement. Huit veuves auront ainsi accès à un logement aux frais de l’Etat. La seconde catégorie porte sur la prise en charge scolaire et la formation professionnelle des orphelins et enfants dont les parents ne peuvent pas exercer un emploi du fait d’une invalidité.

« L’intérêt supérieur de l’enfant, c’est de lui donner cet accompagnement, ce devoir d’éducation pour qu’il s’assume demain en étant un adulte », explique le ministre de l’action sociale. C’est ainsi que 420 enfants (dont une trentaine d’orphelins) seront pris en charge. 45 millions de F CFA ont déjà été dépensés à cet effet en ce début d’année scolaire, révèle Nicole Zan.

Emploi. Le soutien aux femmes en termes d’emplois et d’activités génératrices de revenus  est également concerné par cette série de mesures. Cinq femmes titulaires de diplômes (CEP ou BEPC) seront embauchées dans la fonction publique et une trentaine d’autres non scolarisées seront accompagnées avec une somme d’un million de F CFA afin qu’elles créent des activités.

Blessés. Les blessés de l’insurrection (655) et du putsch (251) ne sont pas oubliés. En plus de la prise en charge sanitaire et de l’accompagnement alimentaire temporaire, ils bénéficieront d’une somme de 150 000 F CFA afin de « consolider leurs activités ». Cela en attendant que leurs dossiers soient examinés par le ministère de la jeunesse et de l’emploi dans le cadre du Programme spécial d’urgence de la transition, qui prévoit la création d’emplois pour les jeunes.

Avis de victime. Ainsi se libellent, selon le ministre Zan, les efforts du gouvernement à l’endroit des victimes des deux évènements qui ont marqué l’histoire du Burkina. Comment sont-ils appréciés par les bénéficiaires ?

Contacté, le président de l’Association des victimes de l’insurrection populaire, Dramane Ouédraogo, se dit résolument disciple de Saint Thomas. « On attend la mise en œuvre, dit-il. Sans la mise en œuvre, on considère que rien n’est fait ». Il base sa prudence sur des promesses faites par le gouvernement à leur égard, mais dont il attend toujours la mise en œuvre.

Le gouvernement de la transition est donc attendu au pied du mur.

Abdou ZOURE

Burkina24


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