Sensibilisation pour l’assainissement du secteur de la microfinance au Bénin : Porto-Novo a accueilli hier la session extraordinaire du Csfasm
Le secteur de la microfinance est en plein essor au Bénin. Pour éviter que ce secteur qui contribue pour une grande part au financement de l’économie béninoise ne soit le nid de l’informel, le gouvernement du Dr Boni Yayi a pris des mesures hardies. L’une de ces mesures est la création du Comité stabilité financière et d’assainissement du secteur de la microfinance au Bénin (Csfasm). Cette structure a tenu hier mercredi 30 septembre 2015 sa session extraordinaire délocalisée à la Préfecture de Porto-Novo.
Selon M. Servais Adjovi, Directeur du cabinet du Ministre d’Etat, chargé de l’économie, des finances et des programmes de dénationalisation, cette session qui réunit des représentants de la société civile, des élus communaux et municipaux des départements de l’Ouémé et du Plateau…sera l’occasion, non seulement de sensibiliser les participants sur la question de l’assainissement du secteur de la microfinance, mais également de partager avec eux de précieuses informations sur ce qui se fait dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. M. Servais Adjovi a aussi ajouté que cette session s’inscrit dans le cadre d’une série d’actions d’information et de sensibilisation en exécution du programme d’activités du Csfasm au titre de l’année 2015. Elle permettra aussi de sceller le pacte avec les élus locaux et la société civile pour une lutte efficace contre la prolifération des institutions de microfinance qui opèrent en marge de la règlementation.
En 2011, le recensement des structures opérant dans le secteur de la microfinance a permis de dénombrer 485 structures qui mènent l’activité de collecte de l’épargne et d’octroi de crédits sans agrément au Bénin. Face à cette situation, le gouvernement a engagé des mesures hardies. Outre l’adoption de la loi 2012-14 portant règlementation des systèmes financiers décentralisés en République du Bénin, le gouvernement a opté pour la création du Comité stabilité financière et d’assainissement du secteur de la microfinance (Csfasm) comme structure de veille. Par ailleurs, il y a la transformation par décret N°2015-346 du 15 juin 2015 de la Cellule de surveillance des systèmes financiers décentralisés en Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés pour mieux encadrer l’assainissement du secteur de la microfinance.
Depuis 2012, le Csfasm a pris à bras le corps la question de l’assainissement du secteur de la microfinance. Plusieurs initiatives ont été prises par cette structure. L’une d’entre elles est la fermeture dans les villes de Cotonou, de Porto-Novo et d’Abomey-Calavi de certaines structures de microfinance opérant au mépris de toute règlementation.
« Le secteur de la microfinance représente au Bénin une alternative efficace de financement des exclus du système bancaire classique. De 2006 à 2015, l’effectif de la clientèle bénéficiant du secteur de la microfinance a plus que doublé. Il est passé de 719.068 bénéficiaires à 1.766.000. L’encours de crédit est passé de 59,9 milliards de F Cfa à 98,7 milliards de F Cfa. Les dépôts ont enregistré le même développement avec une évolution de 38,5 milliards de F Cfa à 88,8 milliards de F Cfa. Globalement, le secteur de la microfinance a significativement contribué au financement de l’économie béninoise à travers l’accompagnement des activités génératrices de revenus et le financement des Pme », a souligné M. Adjovi pour qui, cet essor ne doit pas constituer une raison pour faire du secteur de la microfinance le nid de l’informel.
Dans son discours, le représentant du Ministre Komi Koutché a appelé les maires et les élus locaux des 14 communes des départements à se joindre au combat que mène le gouvernement à travers le Csfasm pour une véritable prospérité du secteur de la microfinance au Bénin. Il a aussi appelé les acteurs de la société civile à un sursaut collectif pour engager la lutte implacable contre les acteurs indélicats qui violent la réglementation en vigueur au Bénin.
Le Préfet Moukaram Badarou s’est lui aussi associé à cet appel. Il a rassuré les uns et les autres du soutien de la Préfecture de Porto-Novo à ce noble combat.
Affissou Anonrin
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