Interview de Monsieur Héribert-Label Elisée ADJOVI, Journaliste-Diplomate-Ecrivain : «Les Autorités chinoises ont décidé de traduire Ainsi croît-il ! En mandarin»

Publié le mercredi 26 août 2015

La 2ème édition du livre Ainsi croît-il !, – Mon carnet de voyage sur l’axe Cotonou-Beijing, 40 ans après, sort dans les librairies et kiosques ce jeudi 27 août 2015. A ce propos, son auteur, le Journaliste-Diplomate et écrivain, Héribert-Label Elisée ADJOVI nous donne ici quelques précisions.

Héribert-Label Elisée ADJOVI, vous êtes auteur de deux (02) ouvrages sur la diplomatie béninoise, dont le second, Ainsi croît-il !, est à sa 2ème édition. Dites-nous, pourquoi avez-vous choisi le titre « Ainsi croît-il ! » ?

Merci de m’accorder cet entretien. Ainsi croît-il !, c’est une comparaison à dessein entre la grandeur voire l’immensité de la coopération bénino-chinoise et le splendide et majestueux bâtiment abritant le Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’Extérieur. Ainsi croît-il, c’est aussi ma manière de saluer l’œuvre accomplie par les acteurs successifs de l’action diplomatique du Bénin et de la Chine au profit de la coopération entre nos deux (02) pays. Ainsi croît-il enfin, c’est pour moi le moyen de féliciter et d’encourager les Présidents Boni YAYI et XI Jinping, afin qu’ils poursuivent et amplifient ce bel exemple de coopération sud-sud.

 Qu’est-ce que cette nouvelle édition de Ainsi croît-il ! nous offre de plus que la précédente ?

Je dirais d’abord la couverture. Pour la première édition, il y avait la photo des Présidents Boni YAYI et HU Jintao. Avec la seconde édition, c’est plutôt la photo des Présidents Boni YAYI et Xi Jinping. Deuxième nouveauté, la première édition n’avait pas de photo à l’intérieur. Cette seconde édition est illustrée avec des photos qui parlent des 40 ans de la coopération entre la République du Bénin et la République Populaire de Chine… plus des textes. L’autre particularité de la seconde édition de Ainsi croît-il !, c’est que les lecteurs y liront les correspondances échangées entre les Présidents Boni YAYI et HU Jintao à l’occasion du 40ème anniversaire de la coopération bénino-chinoise. Et ce n’est pas tout ! Cette seconde édition permet d’annoncer les projets en cours de réalisation lors de la première édition et qui sont désormais des acquis de cette coopération. Il s’agit notamment de la construction des deux (02) « Tours jumelles administratives » inaugurées le 31 juillet 2013 par le Chef de l’Etat, le Dr Boni YAYI. Ce fut un cadeau de la Chine pour le 53ème anniversaire de l’indépendance de notre pays. Nous avons également la réception, par le Gouvernement béninois, le mardi 11 août 2015, du lot 1 des travaux de réhabilitation de la route Akassato-Bohicon et l’aménagement paysager et du canal de l’échangeur de Godomey. Il y a aussi le Lycée technique d’amitié bénino-chinoise officiellement ouvert le mercredi 1er octobre 2014 par le Président Boni YAYI, qui a effectué le déplacement pour recevoir les clefs du joyau des mains de la partie chinoise. Autant dire que la coopération bénino-chinoise est l’une des plus dynamiques.    

 S’il vous était demandé de parler des acquis de la coopération bénino-chinoise en quelques mots, que diriez-vous ?

Eh bien, c’est un difficile exercice que de résumer, en peu de mots, une coopération qui s’étend sur la quasi-totalité des domaines d’activités au Bénin. Mais, pour parler de ce que tout le monde peut voir, je dirais que la coopération bénino-chinoise, c’est le Stade de l’Amitié de Kouhounou, ce sont les bâtiments abritant les Ministères des Affaires Etrangères, de la Culture et du Commerce. Ce sont les deux (02) « Tours jumelles administra-tives » abritant quatre (04) Ministères de la République. Le Palais des Congrès de Cotonou, l’échangeur de Godomey, le Lycée technique d’amitié bénino-chinoise d’Akassato, le Centre hospitalier départemental et la Compagnie béninoise des textiles (CBT) de Lokossa, la SUCOBE-SA de Savè, l’Hôpital d’instruction des Armées de Parakou, les périmètres rizicoles de Covè, Dévé et Malanville, le Centre pilote agricole de Sèmè-Kpodji et la réhabilitation de la route Akassato-Bohicon sont autant de réalisations à l’actif de la coopération entre la République du Bénin et la République Populaire de Chine, et j’en oublie !

 Ces dernières années, il y a eu beaucoup de critiques à propos de cette coopération que vous applaudissez des deux (02) mains. A votre avis, que faut-il faire pour améliorer la coopération bénino-chinoise ?

Avant de répondre à votre question, je fais remarquer que l’objectif poursuivi en écrivant Ainsi croît-il ! N’est en rien une volonté d’angéliser, excusez du peu, la coopération bénino-chinoise. Au demeurant, je me suis fais le devoir de marquer le 40ème anniversaire de cette coopération par un ouvrage, aux fins de permettre, non seulement à tous ceux qui veulent savoir sur ce qui a été fait en quatre (04) décennies de se rendre compte du chemin parcouru, mais aussi aux acteurs de la coopération bénino-chinoise de prendre de nouvelles résolutions pour un meilleur partenariat entre nos deux (02) pays. C’est ce que j’ai d’abord martelé sur l’émission de grande écoute « RENCONTRES » de CCTV-F, avec la journaliste MA Jiaying. Les réalisations de la Chine au Bénin partent des propositions de projets élaborés sur la base des besoins de développement de notre pays. Autrement dit, ce sont nos cadres qui élaborent les dossiers à financer par le « Pays du milieu ». Le Bénin négocie ensuite avec son partenaire chinois. Les projets retenus de commun accord font l’objet de financement conformément aux trois (03) paliers adoptés par la Chine que sont les dons, les prêts à tarif zéro et les prêts à taux préférentiel. C’est donc aux cadres de notre pays de clairement spécifier ce dont nous avons techniquement besoin dans la réalisation des projets avec la Chine… comme avec tout autre pays. Le vrai problème que nous avons et il faut avoir le courage de le reconnaître, c’est que nous n’aimons pas notre pays. Chaque cadre se demande, lorsqu’il fait face à un dossier, ce qui doit lui revenir comme dividende. Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas de responsabilité à assumer de la part de nos partenaires chinois. Je veux seulement signifier qu’il faut balayer sa devanture avant de vouloir s’ériger en donneur de leçon. Nous devons faire face à nos responsabilités, puisqu’en définitive les projets réalisés par la Chine visent le mieux-être des populations de nos villes et de nos campagnes. C’est à nous de dire clairement ce que nous voulons à la Chine.

 Avez-vous un message à l’endroit des lecteurs ?

Je vous remercie de cet entretien que vous m’avez accordé. Permettez que je dise juste trois (03) choses qui me tiennent à cœur. Primo, il est de notre intérêt de diversifier nos partenaires dans un monde aujourd’hui globalisé où les réalités sont différentes de celles des années 40 voire 60. Secundo, la coopération avec la Chine, deuxième puissance économique mondiale, nous offre l’occasion d’apprendre comment quitter, en trois (03) décennies, une situation de précarité économique pour un état de développement. Tertio, et cela est essentiel, nous ne pouvons pas aller au développement seul. En cela, il est très important que nous développions, ensemble avec nos pays voisins et bien au-delà, des projets intégrateurs pour construire une sous-région, une région, voire une Afrique prospère et qui s’impose à l’échelle internationale. C’est mon intime conviction !


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