Grossesse des adolescentes en milieu scolaire : L’Ong Ceradis préoccupée par la lutte contre le fléau
Le Centre de réflexion et d’action pour le développement intégré et la solidarité (Ceradis-Ong) a initié une soirée de mobilisation sociale et politique autour de la problématique de la grossesse des adolescentes en milieu scolaire. Cette manifestation organisée à Cotonou, le jeudi 30 avril 2015, a reçu l’appui financier de l’Ambassade des Pays Bas près le Bénin.
Permettre aux adolescentes d’être des adultes très épanouies demain. Nul doute que c’est un rêve très cher au Centre de réflexion et d’action pour le développement intégré et la solidarité (Ceradis-Ong). C’est d’ailleurs ce qu’il a fait savoir, jeudi dernier, à travers une soirée de mobilisation sociale et politique autour de la problématique de la grossesse des adolescentes en milieu scolaire, organisée à Cotonou. L’objectif de cette activité est de focaliser l’attention des décideurs et des acteurs du monde scolaire sur la nécessité de combattre la grossesse en milieu scolaire et, d’apporter des solutions efficaces et durables. Plusieurs interventions ont marqué cet événement. Dans son discours, le Directeur exécutif de Ceradis-Ong, Nourou Adjibadé, a présenté un tableau sombre du phénomène de la grossesse des adolescentes en milieu scolaire. Pour lui, le taux de grossesse des adolescentes en milieu scolaire au Bénin reste élevé, ceci à cause des mariages précoces. Le département de l’A tacora tient le record. Au cours de l’année scolaire 2011-2012, 1194 grossesses dont 293 à l’école primaire ont été enregistrées. De 2010 à 2013, 549 filles en moyenne ont été engrossées. « L’école est un lieu de formation et non un lieu indiqué pour la procréation. Aucune élève ne doit être enceinte. La grossesse en milieu scolaire est une violation des droits des filles », a laissé entendre Adjibadé. A travers cet événement, Ceradis-Ong voudrait renouveler sa solidarité à toutes initiatives de protection des filles. La soirée était donc pour relancer le débat et trouver des solutions à la situation. Pour M. Adjibadé, s’agissant de la lutte pour la protection des filles, le chemin est encore long. C’est pour cela qu’il a invité à la convergence des actions, afin de faire des adolescentes, des adultes bien épanouies. La problématique de la grossesse des adolescentes en milieu scolaire est un sujet d’actualité qui interpelle tous. On comprend la représentante du ministre de la santé, Mme Mabou Ahokpossi, qui a dit qu’il est temps de dire stop au phénomène, non pas seulement par des mots, mais avec des actes. A l’instar de Mme Ahokpossi, la représentante de l’Ambassade des Pays Bas, Mme Olivia Diogo, a reconnu la détermination de Ceradis-Ong d’œuvrer véritablement pour que les adolescentes soient demain des adultes très épanouies. D’après Mme Diogo, le Bénin ne souffre pas de problèmes de textes, ni de documents, mais plutôt de la mise en application des textes. L’autre chose qui a attiré l’attention de l’assistance est le tableau de mise en scène présenté par un groupe de jeunes filles adolescentes. Des tableaux très illustratifs, lesquels ont d’ailleurs attiré l’attention de l’assistance sur l’importance et l’urgence des actions à engager pour faire de l’adolescente d’aujour-d’hui l’adulte épanouie de demain.
Le souhait de tous : pérenniser l’initiative!
De ces tableau, il ressort entre autres, que les filles adolescentes n’ont pas d’informations correctes et mises à jour sur la santé sexuelle et reproductive ; les filles adolescentes n’ont pas accès aux services de santé sexuelle et reproductive dont elles ont besoin, particulièrement dans le domaine de la contraception ; les droits des filles adolescents ne sont pas toujours protégés par les lois et les politiques ; il y a un manque de prise de conscience dans les communautés, relative aux discriminations dont les filles adolescentes sont l’objet.. Les filles adolescentes sont confrontées à des normes sociales qui mettent leur santé sexuelle et reproductive en danger, face au mariage précoce, à l’infection au VIH, à la pression d’avoir des relations sexuelles avant le mariage, ou en échange d’argent ou de faveurs. Après l’intervention du représentant de l’Unfpa, le Directeur de cabinet du ministère de la famille, qui dit avoir vécu ces enseignements à double titre, a reconnu que ces différents tableaux présentés interpellent tous, en l’occurrence les décideurs. La soirée a amené le parterre de personnalités et acteurs invités à parler d’une voix unanime. Il faut signaler que la soirée riche en enseignements a été agrémentée par des prestations de quelques figures emblématiques de la musique béninoise, telles Sessimè et Don Métock.
Victorin Fassinou (avec la Collaboration de Ceradis-Ong)
via La Presse du Jour http://ift.tt/1EjUfhp