« Capitalisme, mon chéri » : Une exposition à découvrir au Centre des arts et cultures de Lobozoukpa
Le Centre des arts et cultures de Lobozoukpa a servi de cadre le vendredi 22 mai 2015 à une exposition dénommée « Capitalisme, mon chéri ». Cette exposition est une production de Charly d’Almeida, de Niko et de Théodore Dakpogan qui laissent derrière eux, des routes savamment tracées.
Charly d’Almeida, Niko et Théodore Dakpogan ont fait un travail remarquable qui a retenu l’attention des visiteurs lors de cette exposition. Les œuvres de Charly d’Almeida trahissent la pensée de chacun. La joie, la terreur, la gaieté sont traduites par ces traits qui sculptent les visages et qui se succèdent à travers le temps. Il opère la fusion de toutes ces formes, de ces aspects, de ces humeurs de chaque visage et parvient alors à caractériser l’humanité. Ce sont ces humeurs qui, dans leur hétérogénéité réussissent à former une harmonie que Charly d’Almeida travaille, crée à qui il donne sens. Son travail s’inscrit alors dans la lecture de ces métaux destinés à la destruction ou à la simple revente. Lui seul réussit à les lire tout en les intégrant à l’harmonie de ses créations. Pour Charly d’Almeida le capitalisme est bonheur et cela doit s’entendre comme une recherche de pouvoir vivre au mieux dans nos réalités. Niko quant à lui, cherche les bois égarés et désœuvrés à qui l’avenir ne promet plus qu’une longue agonie. Niko écoute le craquement de ces bois qui raconte leur histoire. Dans son travail Niko se veut neutre, il balaye toute médiation de ses sens premiers pour se laisser guider par l’extérieur et se laisser envahir par ce qui l’entoure. Au lieu d’imposer son empreinte sur la nature, Niko nourrit son art de ce qu’il reçoit de ces bois égarés. Ce sont ces propositions que Niko dévoile. Pour lui, le capitalisme ne peut s’épanouir qu’en présence de racines solides et inébranlables. C’est pourquoi, il vient regarder de près ses racines, travailler sur lui-même et considérer son identité sur laquelle son art se construit. Théodore scrute, l’observe et laisse sa création la parfaire. Il défait sa fonction originelle pour lui en redonner une nouvelle, un bol devient l’arrondi d’une épaule, le récipient devient corps pour donner vie à ces silhouettes forgées. Il a entrepris de faire revenir ce qui est en train de partir en les récupérant. Pour Théodore Dakpogan la faïence est le quotidien d’avant. Ce qui a permis de vivre à la famille béninoise d’hier. Il voit dans la faïence une vie ancienne à qui il souhaite donner un souffle nouveau. Il aspire à donner la force de l’art à ce matériau pourtant si solide qui n’est plus que voué à l’éphémère.
Boniface Kabla
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