Bureau de la 7ème législature : Le quarté présidentiel gagne dans la douleur
Les quatre présidents de Parlement du renouveau démocratique de 1990 au Bénin, Me Adrien Houngbédji, M. Bruno Amoussou, M. Antoine Kolawolé Idji, M. Mathurin Coffi Nago ont relevé un défi. Mais avec douleur.
Désormais tous ensemble dans l’opposition parlementaire, le poids de l’expérience vient de leur sourire mais avec grande douleur. Ils contrôlent tous ensemble le bureau de la septième mandature de l’Assemblée nationale. Ils ont fait élire au perchoir, avec leurs alliés, un des leurs. Me Adrien Houngbédji est désormais le président de l’Assemblée nationale. Il s’en est tiré avec un score étriqué de 42 voix contre 41 pour son challenger Komi Koutché, actuel Ministre en charge de l’économie et des finances. Le quarté présidentiel vient d’éviter de justesse de se faire dirigé par un jeune et nouveau député. Les présidents vainqueurs ont certainement puisé dans leur expériences pour gagner malgré toutes les tractations de la mouvance présidentielle et surtout malgré le départ de certains de leurs camarades de lutte pendant la campagne électorale du scrutin du 26 avril 2015. Le parcours a été long, difficile, stressant, éprouvant. Face à la machine de la mouvance qui s’était donnée pour mission de battre à plate couture l’opposition et à tout prix, l’accouchement fut une épreuve pour Houngbédji et ses alliés. Un jour plus long que les autres, certainement. Mais à l’arrivée, la honte a été évitée de justesse. Car ce sera le pire ennui politique de leur carrière si tous ces présidents devraient s’assoir pour se faire arracher parfois la parole ou se voir interdit de parole ou d’action au parlement. Mais ils ont eu l’honneur sauf.
Vodonou doit quitter la politique
Erreur de calcul. Voilà ce qu’a fait Désiré Vodonou le dimanche 17 mai 2015 sur la télévision Canal 3 pour défier la nature. Il a parié ce dimanche sur le sort de l’opposition en quête du perchoir à l’Assemblée Nationale.
» Si jamais l’opposition gagne le perchoir, je sors de la politique » a déclaré Désiré Vodonou. A présent, les jeux sont faits. Depuis ce mercredi 20 mai 2015 à l’aube, Me Adrien Houngbédji de l’opposition est élu Président. A présent Vodonou est contraint de quitter la politique. Sinon il sera personnellement responsable de toutes les représailles futures. Car, dans les lois africaines, » la bouche est un fétiche » dit-on. Il ne faut jamais dire jamais, dit l’adage. Un conseil général indique qu’ » il faut toujours tourner sept fois sa langue avant de parler « . Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours sans l’avoir tué. Autant d’éléments de sagesse qui auraient permis à M. Désiré Vodonou assuré des débauchages de la mouvance d’éviter de parier sur le perchoir du parlement. Finalement, il a raté le coche. Il doit faire son mea culpa et en même temps faire ses valises de la politique. C’est la sentence qu’il s’est jeté lui-même. Cela fera moins un homme politique. Il faut qu’il retourne tranquillement à ses affaires économiques. Mais si jamais, il trahit sa propre parole, qu’il ne s’en prenne à personne demain si les conséquences le poursuivaient.
Des patriotes de façade
La mouvance présidentielle a affiché le mercredi 20 mai 2015 au Parlement l’image d’un regroupement de patriotes de façade. Ils ont refusé de se lever pour chanter l’hymne nationale.
L’hymne Nationale fait partie de la patrie béninoise. Ceux qui doivent le respecter les premiers sont les faiseurs de lois. Mais les députés élus sur la liste de la mouvance présidentielle ont bafoué cette identité. C’est un symbole de notre pays qu’ils viennent de fouler. Dès l’élection du Président du Parlement, l’hymne nationale a été entonné et les gens se sont levés pour chanter. Mais ceux qui dirigent le pays au plan exécutif et se disent de la mouvance présidentielle sont restés assis. Et en plein hémicycle. Alors qu’avec le Chef de l’Etat, ils le chantent à tort et à travers dans toutes les petites réunions qu’ils veulent rendre solennelles. On comprend désormais que c’était pour s’amuser ou pour tromper le peuple qu’ils le faisaient. Ils n’ont pas de conviction et ne sont pas des patriotes. Ce qu’ils ont montré à la face du monde ce mercredi et en plein hémicycle est très grave pour des élus de la Nation.
Prudencio, la grandeur
Madame Claudine Prudencio, c’est à cette brave femme que les députés de cette septième mandature, toutes tendances confondues doivent donner la palme de la grandeur d’esprit et de sacrifice pour la paix.
La Présidente de l’Union pour le Développement du Bénin Nouveau (Udbn) a été sacrifiée pour assurer la garanti de la configuration politique du parlement au sein du nouveau bureau élu. Alors qu’elle était candidate pour être Premier Secrétaire parlementaire, certains de ses pairs l’ont sacrifié pour élire sa collègue Sofiath Shanou des Forces cauris pour un Bénin Emergent. Malgré cet acte frustrant, elle n’a pas fait des déclarations tapageuses comme c’est l’habitude des hommes politiques. Sa réserve même si elle ne digère pas cet acte est une preuve de grandeur d’esprit. Et pour cela, les députés doivent s’entendre pour qu’elle soit mieux lotie ailleurs. Ce sera justice. Car, elle a pu sauver les intrigues de dépôts de recours devant la Cour Constitutionnelle dont l’issue ne sera pas favorable aux gagnants d’aujourd’hui.
Junior Fatongninougbo
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