Tribunal de grande instance de Ouaga : Des architectes à la barre

Publié le lundi 20 avril 2015

Renvoyé à l'audience de ce lundi 20 avril 2015, le dossier relatif à une affaire opposant le procureur du Faso à l'architecte Rodrigue Sawadogo, est en passe de connaître son dénouement. Mais une autre plainte entre en jeu.

Sur la base d'une plainte émanant de Valérie Goungounga, architecte et directrice de la promotion du logement au sein du ministère en charge de l'Habitat, le procureur du Faso a engagé une action contre l'architecte Rodrigue Sawadogo pour « dénonciation calomnieuse et diffamation ». Et appelé à l'audience de la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou le 13 avril dernier, le dossier relatif à cette affaire a été renvoyé à la demande de l'avocat de la plaignante, à l'audience de ce lundi 20 avril 2015.
Appelé à cette audience, ledit dossier a été retenu pour être jugé. Mais une demande de retrait de plainte signée de Valérie Goungougounga le 19 avril 2015 – à la veille de l'audience - est parvenue au tribunal. La plaignante a ainsi opté de désister. Et ce, pour deux raisons, l'une tenant au fait qu'elle a été élue présidente du Conseil de l'Ordre des architectes du Burkina en dépit de la « dénonciation calomnieuse » et de la « diffamation » qu'aurait proférées Rodrigue Sawadogo contre sa candidature au poste de présidente du Conseil de l'Ordre. L'autre, relève-t-elle dans la demande de retrait de la plainte, tient à sa volonté en tant que présidente du Conseil, de travailler à restaurer une famille unie d'architectes burkinabè.
Son désistement intervient au moment où son avocat aurait décidé de ne plus l'assister. Du reste, ce désistement met le ministère public dans l'impossibilité de faire maintenir la procédure. Car la plaignante est « maîtresse » de l'action ainsi engagée par le procureur du Faso.

Abus du droit de citation à comparaître
De son côté, le mis en cause, Rodrigue Sawadogo, par la voix de son avocat, a demandé au tribunal de constater ce désistement de la plaignante et d'en tirer toutes les conséquences. Il a, en outre, demandé au tribunal de noter l'abus par la plaignante, du « droit de citation à comparaître ». Un abus assis, selon lui, « sur une intention malveillante » de « faire taire des voix contradictoires » à sa candidature.
Ceci dit, l'avocat de M. Sawadogo a demandé au tribunal de condamner la plaignante au versement, non seulement d'un franc symbolique au titre du préjudice moral qu'a subi son client, mais aussi d'un million de francs CFA pour ses frais d'assistance. Et c'est le 4 mai prochain que le tribunal fera connaître sa décision.
Signalons que contre le même architecte Rodrigue Sawadogo avec cette fois son frangin Tahar Ouédraogo, une autre plainte émanant de leur confrère Ousmane Ouédraogo, est dirigée. Le dossier se rapportant à cette seconde plainte a également été appelé à l'audience de ce lundi 20 avril 2015. Mais le plaignant – absent – a demandé, par les soins de son avocat, le renvoi du dossier au 11 mai prochain. Autre affaire entre architectes à suivre !

Fulbert Paré
Lefaso.net

Lien utile : Au palais de justice : Moumouni Dieguimdé attaque Le Reporter, les architectes s'entre-attaquent


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