Le RSP n'est pas une institution démocratique : Nous exigeons sa dissolution

Publié le jeudi 26 mars 2015


Le Collectif Contre la Confiscation de la Démocratie au Burkina Faso suit avec beaucoup d'intérêt mais non sans inquiétude les graves évènements qui ont émaillé le déroulement du processus de transition depuis sa mise en place consensuelle.




Certains de ces évènements, au vu de leur déroulement et de la symbolique qu'ils portaient, sont de toute évidence des tentatives de mise sous tutelle des autorités de la Transition par le RSP. En tant corps spécial créé par Blaise Compaoré pour assurer sa propre sécurité et celle de son régime, cette institution n'a plus aucune raison d'être dès lors que le peuple a chassé Blaise Compaoré du pouvoir à l'issue de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Par conséquent, les autorités de la Transition sont fondés de prendre toute les dispositions, conformément à la Charte de la Transition et à notre Loi Fondamentale, la Constitution, afin que les éléments de cette institution, rejoignent les autres unités des forces armées nationales pour assurer la sécurité du territoire et des citoyens.

L''immixtion dans la gestion des affaires de l'Etat et les tentatives de caporalisation du pouvoir transitoire, en disent long sur les velléités du RSP non seulement de contrôler le déroulement de la transition mais de se maintenir dans l'arène politique au-delà de la transition. De tels comportements démontrent, si besoin en est, que la garde de l'ère Compaoré rêve toujours du rétablissement d'un modèle de gouvernement qui n'est rien d'autre qu'une dictature militaire constitutionnelle, celle qui a été la marque du régime de Blaise Compaoré pendant 27 ans. Notre peuple et sa jeunesse ont dit un non définitif à ce régime et ont tourné la page de cette histoire. Les changements survenus au sein du RSP, les déclarations et diverses tentatives de rattrapage parues dans la presse, ne changent en rien sa nature profonde.

Le Collectif Contre la Confiscation de la Démocratie au Burkina Faso, à l'instar de notre peuple ne se laissera pas distraire par des manœuvres dont la finalité reste pour le RSP, soit de s'imposer comme acteur politique par la force, soit d'endormir la vigilance de notre peuple, tout en restant une sourde menace permanente pour tout pouvoir démocratique. Les exactions commises, les missions punitives dont ce corps ne devrait pas être fier, sont toujours présentes dans les mémoires. Aussi, toutes les manifestations réclamant la dissolution de ce corps répondent-elles à l'exigence d'une rupture réelle avec la façon de gouverner désormais notre pays. C'est pourquoi, notre Collectif, attaché aux valeurs de la démocratie, ne saurait cautionner des agissements qui mettent à mal une gestion saine et responsable de la Transition.

Notre Collectif apporte par conséquent son soutien aux autorités de la Transition dans leurs efforts de clarification de cette situation, dans le respect de la Charte et de la Constitution. Il encourage les autorités à agir dans le sens des attentes et de l'intérêt de notre peuple, ce qui doit aboutir, à court terme et en tout état de cause avant la fin de la transition, à une dissolution du RSP.

Notre Collectif s'engage à observer la plus grande vigilance sur la prise en compte des attentes démocratiques de notre peuple et de ses différentes diasporas. Par conséquent, par solidarité avec eux, il ne ménagera aucun effort pour informer et alerter l'opinion publique internationale des suites de la lutte qu'ils mènent pour une démocratie véritable au Burkina Faso.


Fait à Paris le 23 mars 2015


Le Collectif Contre la Confiscation de la Démocratie au Burkina Faso.


Ont signé :

- UNIR PS-France (Union pour la Renaissance - Parti Sankariste)

- UPC France (Union pour la Progrès et le Changement – Section de France)

- PCOF (Parti Communiste des Ouvriers de France)

- AEBF (Association des Etudiants Burkinabè en France)

- AEBG (Association des Etudiants Bukinabè de Grenoble- Balai Citoyen Paris

- Balai Citoyen Paris

- CCDB (Comité Culturel pour la Démocratie au Benin)

- CIJK (Comité International Joseph Ki-Zerbo)

- Comores Mouvement Socialiste

- Groupe de Femmes –Egalité

- LPP (La Plateforme Panafricaine)

- La Ligue Panafricaine UMOJA

- MBDHP-SF (Mouvement Burkinabè des Droits de l'Homme et des Peuples –Section de France)

- Pour L'Emergence Africaine, Mouvement pour la Réflexion, la Démocratie et le Développement Durable en Afrique

- UGBOF (Union des Burkinabè du Grand Ouest de la France)





via leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso http://ift.tt/1IA9d72