Bassolma Bazié, SG-CGTB : « Le gouvernement perçoit assez d'impôts, assez de taxes sur les produits pétroliers »

Publié le mardi 17 février 2015


L'Unité d'action syndicale du Burkina demande une baisse de 150 fcfa du prix du carburant. Pour monsieur Bazié, cette demande est en deçà de ce qui aurait pu être fait. Ses explications dans les lignes qui suivent.




« La revendication à l'endroit du gouvernement dans le sens de baisser le prix des produits à la pompe ne date pas d'aujourd'hui, c'est une revendication qui a été introduite depuis 2006 sur la base de l'analyse de la structure des prix des hydrocarbures. Nous avons démontré avec preuves à l'appui que le gouvernement perçoit assez d'impôts, assez de taxes sur les produits pétroliers. Quand vous prenez le seul litre de super, par litre de super le consommateur paye 125 fcfa. Quand nous ajoutons les autres taxes qui tournent autour, nous avons environ 250 fcfa par litre de carburant que consomment les clients.


Donc nous avons démontré à l'Etat qu'il y avait des possibilités de baisser le prix des hydrocarbures à la pompe en tenant compte d'une relecture conséquente des taxes qui sont perçues par le Gouvernement. Et ça c'est depuis 2006. En 2008 le gouvernement l'a reconnu. Il a à cet effet pris un décret pour mettre en place le comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures. En 2009 il y a eu un atelier à Bobo Dioulasso, en 2013 nous avons validé les travaux de cet atelier avec une étude de terrain qui montrait qu'en dehors de la variation du prix du baril au niveau international, il était bel et bien possible de consentir une baisse assez substantielle du prix du litre de carburant à la pompe.


Nous sommes maintenant dans un contexte où nous sommes en face d'une situation conjoncturelle qui vient s'ajouter à cette démonstration structurelle. La question des taxes, la relecture de la structure des prix c'est une ardoise structurelle ; la deuxième ardoise c'est l'ardoise conjoncturelle. Depuis 2012 jusqu'à l'heure actuelle, nous avons constaté que le prix du baril est passé de 130 dollars à 45 dollars. Et donc de ce point de vue, nous avons fait des calculs et estimé qu'il y a eu près de 69,73% de baisse. Le gouvernement a évoqué l'argument de la fluctuation de l'euro par rapport au dollar, nous lui avons dit que sur les 69,73% de baisse, si on consentait les 29,71% de baisse à cette fluctuation, il reste toujours une marge de baisse qui est de 40%. Et si on répercutait cette marge de baisse qui est de 40% au prix des hydrocarbures à la pompe, on allait pouvoir consentir une baisse de 200 fcfa. »


Samuel Somda

Lefaso.net





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