Bibiane Ouédraogo, ministre burkinabè du genre : « Le fonds d'entrepreneuriat féminin sera accessible en avril 2015 »

Publié le vendredi 30 janvier 2015

Le ministre burkinabè de la promotion de la femme et du genre, Bibiane Ouédraogo/Boni participe au 24e sommet de l'Union africaine qui se tient depuis le 23 janvier 2015 à Addis Abeba en Ethiopie sur le thème de l'autonomisation des femmes. Mme Ouédraogo tire dans cet entretien un bilan de la participation du Burkina à ce sommet dédié à la femme et aborde l'expérience du Faso sur la question.




Lefaso.net : Le thème du 24e sommet de l'Union africaine est : "Année de l'autonomisation des femmes et du développement de l'Afrique pour la concrétisation de l'Agenda 2063". Quel est l'intérêt du Burkina Faso pour cette question ?


Bibiane Ouédraogo : C'est vraiment un thème pertinent. Nous, nous étions déjà sur une très bonne lancée : l'autonomisation économique de la femme en mettant en place un programme qui doit, en tout cas, aider les femmes, mettre à la disposition des femmes des ressources afin qu'elles puissent entreprendre des activités qui leur permettent de subvenir à leurs besoins c'est-à-dire de sortir d'une économie de survie pour une économie assez consistante, une économie pérenne qui leur permet quand même de vivre dans une certaine dignité. Nous sommes en train de travailler à cela et je crois qu'à partir du mois d'avril, normalement, les premiers décaissements pourront être faits pour le financement des activités des femmes.


Peut-on avoir une idée du montant de ce fonds ?

Le fonds d'entrepreneuriat féminin s'élève à six milliards.


Ces fonds sont-ils déjà mobilisés ?

Les fonds sont déjà disponibles mais il y a un travail préalable qui doit être fait sur le terrain, un travail de filtrage de dossiers pour qu'à partir du mois d'avril le fonds puisse être opérationnalisé.


Faut-il s'attendre au niveau de l'Union africaine à des initiatives précises pour l'autonomisation des femmes à partir de ce sommet ?


Je crois que chaque pays est d'abord responsable. C'est à chaque pays d'écrire son agenda qui ne peut être écrit par personne d'autre.


A ce stade, quel bilan pouvez-vous faire globalement de votre participation à ce sommet de l'Union africaine ?


Nous avons déjà présenté ce que le Burkina Faso est en train de faire en matière d'autonomisation des femmes. C'est une expérience qui a beaucoup été appréciée. Nous avons pu aussi rencontrer en marge du sommet des partenaires qui en tout cas sont prêts à nous accompagner. C'est déjà quelque chose de gagné. Il y a également d'autres partenaires que nous attendons de rencontrer.




Y-a-t-il des pays exemples pour vous en matière d'autonomisation des femmes sur le continent ?


Oui, il y a des pays comme le Kenya, le Ghana, le Maroc qui sont vraiment avancés en matière d'entrepreneuriat. Si nous pouvons aller voir ces expériences qui peuvent nous aider à asseoir notre politique nationale en matière d'entrepreneuriat, ce serait une bonne chose. Parce que nous en tant que gouvernement de transition, gouvernement de mission, nous avons pour objectif de tracer des sillons. Même après avoir lancé le fonds qui est un programme pilote, que ceux qui viendront après nous, puissent trouver une certaine assise afin vraiment de marcher dans cette logique pour que les femmes n'aient plus à aller à gauche et à droite, qu'il y ait quelque chose d'assez consistant comme une banque de femmes qui va permettre aux femmes d'avoir une facilité d'accès aux ressources.


Propos recueillis par Grégoire B. Bazié, Envoyé spécial à AddisAbeba

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