Tarif extérieur commun de la CEDEAO : Les opérateurs économiques burkinabè s'en imprègnent à 48h de son entrée en vigueur
Plus que 48h et le tarif extérieur commun de la CEDEAO entrera en vigueur. C'est le 1er janvier 2015 que cet instrument commercial sera effectif, mais déjà la chambre de commerce et d'industrie du Burkina prend les devants en outillant les opérateurs économiques sur ses implications. C'était au cours d'une formation tenue ce 30 décembre à Ouagadougou.
Initialement prévu pour le 1er janvier 2008, c'est finalement ce 1er janvier 2014 que le tarif extérieur commun va entrer en vigueur dans l'espace de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest(CEDEAO). Cet instrument de politique commerciale consiste entre autres à appliquer les mêmes droits et taxes aux marchandises entrant dans l'espace communautaire indépendamment de leurs points d'entrée et de leur destination. Il facilitera en outre, la libre circulation des biens et des personnes dans l'espace communautaire.
Avant son entrée en vigueur, la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina dans le cadre de sa mission de sensibilisation et d'accompagnement du secteur privé a convié les opérateurs économiques pour les informer de cet instrument « très important » a dit la directrice générale adjointe de la structure, Aimée Somda. C'était donc pour dire aux opérateurs économiques d'être prêts. Eux qui ne sont pas totalement « bleus » dans la future nouvelle donne en matière d'échange commerciaux dans l'espace communautaire. Pour accompagner les acteurs du secteur privé, Chambre a d'ailleurs une direction chargée du suivi évaluation de tout ce qui sera entrepris dans le nouveau tarif commun.
A quel changement faudra-t-il s'attendre ?
C'est Oumaraou Gouem, inspecteur divisionnaire des douanes et point focal du TEC au Burkina a animé les échanges avec les opérateurs économiques. Selon lui, « le tarif extérieur commun tel qu'il sera mis en œuvre comporte une innovation majeure, c'est la 5è bande (catégorie de marchandise concernant 130 ligne tarifaire, les biens que la région estime qu'il faut assurer une protection supplémentaire). Il y a un taux de 35% pour des biens spécifiques pour le développement économique de la région. Il appartiendra à nos industriels et aux producteurs de travailler à ce que ces produits qui sont portés à 35% puissent être contenu en terme de prix ». Il indique que les produits importés seront plus chers avec ce taux, mais c'est pour permettre aux unités locales de prendre le relais, pour maintenir le prix sur ces produits.
« Il y a le savon et les huiles alimentaires Au-delà cela, il y a d'autres changements de catégorie, soit à la hausse, soit à la baisse. Pour tenir compte de l'approvisionnement des populations, mais aussi de la compétitivité de nos entreprises et assurer la protection de la production communautaire » précise-t-il avant d'ajouter que « là où la région dispose de potentialités, il est important d'assurer une protestation minimale à ces produits. Cette protection n'est pas définitive, si les 35% ne permet pas d'assurer l'approvisionnement des populations, la région va encore réfléchir à réduire ce taux ». Dans tous les cas, rassure le formateur, l'étude d'impact qui a été menée prouve que la majorité des Etats ne perdra pas de recette par rapport à la mise en œuvre du tarif commun.
A l'occasion de la cérémonie d'ouverture du 46è sommet de la CEDEA qui s'est tenu à Abuja au Nigéria, le président de la commission Kadré Désiré Ouédraogo avait noté dans son discours que le TEC « assure la promotion des investissements et de l'industrialisation, favorise l'exportation des produits transformés, préserve les recettes douanières et protège nos industries naissantes et notre agriculture, contre toute concurrence déloyale des biens importés ».
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
via leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso http://www.lefaso.net/spip.php?article62551