Budget de l'Etat 2015 : le Ministre de l'Economie et des Finances en parle à la presse

Publié le mercredi 31 décembre 2014


Le Ministre de l'Economie et des Finances, Jean Gustave Sanon, a animé, dans la soirée du mardi 30 décembre 2014, un point de presse sur le budget de gestion 2015 de l'Etat. Il est également revenu l'affaire de marché gré à gré qu'aurait passé le Ministère des Infrastructures, du désenclavement et des transports pour la réalisation de route allant au champ du président de la transition, Michel Kafando, et de ralentisseurs tout autour de l'église que fréquente le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida.




Pour 2015, le budget sera tout particulier. « Nous nous sommes fait un budget d'austérité », a indiqué d'entrée, le Ministre de l'Economie et des Finances. Ainsi, il se chiffre à 1516 501 125 000 de francs CFA en recettes et 1804 114 335 000 en dépenses. Soit un besoin de plus de 287 613 210 000 FCFA.

On se rappelle que lors de son séjour du 16 au 19 décembre dernier au Burkina, la Mission du Fonds monétaire international (FMI) avait instruit le gouvernement d'élaborer un « budget réaliste et entièrement financé ». Pour le Ministre Sanon, le gouvernement de la transition a tenu à respecter cette consigne. « Notre budget est réaliste parce qu'il se fonde sur notre capacité à mobiliser les ressources », a-t-il ajouté.


Des lignes budgétaires drastiquement réduites


Pour élaborer son budget, le gouvernement de la transition s'est appuyé sur celui fait par l'ancien régime et qui était même en examen au niveau de la Commission des finances et du budget (COMFIB) de l'Assemblée nationale. « Nous avons estimé qu'il était plus indiqué de nous baser sur ce projet de budget pour élaborer le nôtre. Le processus dure près de 7 mois et nous n'avions plus le temps de tout reprendre », s'est justifié le Ministre Sanon.

En parcourant ligne après ligne l'ancien budget, les limiers du Ministère de l'Economie et des Finances ont mis le doigt sur certaines qui pouvaient être revues à la baisse ou peut-être enlevées. Selon le conférencier, ce sont surtout les fonds alloués au renforcement des capacités proposés par les différents ministères et institutions et ceux alloués au nettoyage et gardiennage qui ont été, entre autres, « drastiquement diminués ».

Pour 2015, l'épargne budgétaire (c'est la somme que laissera le gouvernement de la transition après exercice) s'élève à 27 milliards de francs CFA. « C'est le plus petit montant que le Burkina ait enregistré ces dernières années. Tout cela parce que nous voulons être sincères dans l'élaboration du budget », a renchéri l'argentier de la transition.

Les grandes lignes du budget demeurent, selon le Ministre, la justice, la sécurité, l'emploi des jeunes, l'énergie et les grands chantiers tels les pôles de croissance. « Pour l'année 2015, la croissance sera de 5% », a précisé Jean Gustave Sanon qui était assisté de Amina Bambara/Bila, ministre délégué au budget.


Le gouvernement n'a pas lancé un marché gré à gré pour construire une route


Le Ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports, Moumouni Dieguimdé, décrié par les agents de son département pour son passé judiciaire chargé, a été sommé de s'expliquer à la presse le dimanche dernier, sur une affaire de marché gré à gré qu'il aurait passé pour construire la route qui mène au champ du président de la transition et des ralentisseurs tout autour de l'église que fréquente le premier ministre. Il n'avait pas été convaincant dans sa réponse. La question a alors été posée au Ministre de l'Economie et des Finances, qui selon les textes, délivre les autorisations pour de tels marchés. Il répond : « En ma qualité de Ministre de l'Economie et des Finances, je n'ai pas encore été saisi pour un tel dossier. Si le cas se produisait, je ne manquerais pas de rappeler les textes en vigueur en la matière. Et je défie quiconque de m'apporter des preuves sur la passation d'un tel marché. Mais pour ce que je sais, j'ai entendu des discussions au sein de l'équipe gouvernementale sur combien pourrait coûter un tel projet. Mais un marché n'a pas été passé pour la réalisation de ce projet », a soutenu, Jean Gustave Sanon. Mais pour l'instant, les débats sur cette question continuent et les manifestants exigent que le Ministre des Infrastructures rende le tablier.


Jacques Théodore Balima

Lefaso.net





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