Affaire Moumouni Dieguimdé : le mouvement prend de l'ampleur
Les mouvements pour la démission du ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports, Moumouni Dieguimdé connaissent une autre tournure, depuis la matinée de ce mardi, 30 décembre 2014, avec l'entrée dans la danse du mouvement « Balai citoyen » qui a mobilisé ses troupes devant ledit ministère, puis et la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) qui a donné de la voix par une conférence de presse à la Bourse du travail.
Le remède que devait constituer la conférence de presse explicative de Moumouni Dieguimdé, ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports le dimanche 28 décembre 2014, s'est, finalement, révélé pire que le mal, dira-t-on, au regard de l'ampleur que prend la contestation. Depuis la matinée de ce mardi, 30 décembre, les protestataires bénéficient du soutien du mouvement « Balai Citoyen » qui a appelé ses membres à se joindre à la lutte à travers un rassemblement devant ledit ministère. Un soutien qui sera renforcé par l'arrivée de la CGT-B (Confédération générale des travailleurs du Burkina) qui a donné sa lecture de la situation en fin de matinée via une conférence de presse.
Pour Smockey, un des leaders du Balai Citoyen, il appartient au ministre de se défendre des accusations dont il est l'objet et, au gouvernement de communiquer pour expliquer ce dossier pour que toute la véritése fasse. Il déplore que jusque-là, il n'y ait pas eu de communication franche sur le sujet. Me Guy Hervé Kam, un autre leader du même mouvement, indique qu'il s'agit, par ce soutien, de réaffirmer les engagements d'éthique et de bonne gouvernance que le Balai citoyen défend et qui sont inscrits en lettres d'or dans la charte de la transition. « Lors de la conférence de presse de dimanche, le ministre, après avoir contesté sa condamnation, a dû reconnaître finalement que cette condamnation était vraie, mais en tentant de la minimiser. Ce qui pose problème, en ce sens qu'il a tenté de cacher sa condamnation et l'autre problème, c'est d'avoir menti au peuple burkinabè », a laissé entendre Me Kam pour qui le ministre doit démissionner pour laisser le gouvernement poursuivre sereinement ses missions.
La CGT-B exige également la démission du ministre
Présents au lieu du rassemblement plus tôt dans la matinée, les responsables de la CGT-B ont donné une conférence de presse en fin de matinée pour porter à la connaissance de l'opinion publique, la lecture de la Confédération. Pour le secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié, l'implication de son organisation dans la lutte s'explique, entre autres, par le fait que la section du syndicat en mouvement au ministère est « affiliée » à la CGT-B, l'interpellation du délégué du personnel du ministère par la gendarmerie hier (lundi, 29 décembre 2014, ndlr) et devait répondre ce matin à la sûreté. La troisième raison qui justifie la présence de la CGT-B dans cette lutte, poursuit-il, est que sur l'ensemble du territoire national, tout travailleur, qu'il soit de la CGT-B ou pas, toute composante du peuple qui engage une lutte qui, de son point de vue, est une lutte légitime, doit bénéficier de la présence de la CGT-B. « Nos luttes ne se limitent pas seulement à celles d'ordre économique ; nos luttes aux côtés du peuple, c'est pour plus de liberté, plus de justice et pour plus de démocratie », a-t-il souligné. Au-delà de ces raisons, la CGT-B déplore que des droits fondamentaux soient mis à mal et que le Premier ministre et le Président du Faso n'aient pas opté pour la démarche qu'ils ont annoncée au peuple à savoir que « plus rien ne sera comme avant », « que c'est un gouvernement du peuple ».
Il s'est également insurgé contre « le bitumage des voies pour aller vers le champ du Président du Faso, les domiciles du Premier ministre, du Président du CNT et des lieux de cultes » pendant que, affirme-t-il, des questions liées à la santé, à l'éducation sont encore de réelles préoccupations pour le peuple. C'est pourquoi, le premier responsable de la CGT-B, M. Bazié, a exigé la démission du ministre Moumouni Dieguimdé et la « cessation des pratiques » qui ne cadrent pas avec l'esprit de l'insurrection et de la charte de la transition.
Il annoncé une mobilisation des différentes sections pour soutenir la lutte et pour M'Bi Yaméogo, délégué du personnel du ministère des infrastructures, la lutte se poursuivra jusqu'à l'obtention de satisfaction. Il a donc appelé les agents ce mercredi 31 décembre, à se mobiliser devant le ministère.
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net
via leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso http://www.lefaso.net/spip.php?article62556