Clément Sawadogo : « Il n’y aura plus 50% du budget national pour distribuer aux fonctionnaires »

Publié le vendredi 2 décembre 2016

Au cours d’une rencontre entre le ministre de la Fonction publique et les syndicats du secteur informel le vendredi 2 décembre 2016, Clément Sawadogo, à propos de la répartition des richesses du Burkina, a abordé la question de la « confiscation des richesses nationales », dit-il, « par une petite catégorie de la population burkinabè ». Cette catégorie, à en croire le ministre, ce sont les « fonctionnaires ».

Depuis le début du mandat du président Roch Kaboré issu du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), il ne passe pas un mois sans que le front social ne bouillonne. Des revendications tous azimuts qui semblent avoir égratigné certains politiques.

Parlant du Programme national de développement économique et social (PNDES), le livre saint du Gouvernement de Paul Kaba Thiéba, le ministre de la Fonction publique, Clément Sawadogo, a rappelé que le Gouvernement entend travailler avec l’ensemble des Burkinabè pour la mise en œuvre de ce plan « qui dit non à la confiscation des richesses nationales par une petite catégorie de la population burkinabè ».   

« Ce pays appartient à tous les Burkinabè »

A cela, Clément Sawadogo poursuit : « Nous insistons ! Parce qu’aujourd’hui, nous sommes fermes sur cette question. Désormais, il n’y aura plus 50% du budget national pour distribuer aux fonctionnaires uniquement. Et le Gouvernement va y veiller parce que ce pays, il est un pays qui appartient à tous les Burkinabè ».

Les ressources qui sont collectées et qui proviennent du contribuable doivent servir à tous les Burkinabè, explique le ministre. « Il n’est donc pas question que la guerre des corporations de l’administration prenne en otage tout le développement national au point d’hypothéquer des générations futures et des autres composantes de la société burkinabè », clame Clément Sawadogo.

Le ministre dit n’avoir pas l’intention d’opposer des revendications à d’autres, mais insiste sur le fait qu’un pays se développe parce que toutes les forces vives sont impliquées dans le développement. Des revendications des différents syndicats, Clément Sawadogo ne les trouve pas excessives. « Je ne dis pas qu’ils demandent trop », dit-il, mais « chaque composante de la société a droit à l’attention du Gouvernement et la richesse nationale doit être répartie à tout le monde », insiste le ministre.    

Dans sa défense, le ministre de la Fonction publique explique qu’un pays où 50% du budget national est consacré au fonctionnement de l’administration et notamment à la prise en charge salariale ne peut pas se développer. « C’est clair et net », tranche Clément Sawadogo.

« On ne peut pas s’enfermer seulement dans le règlement quotidien des préoccupations de quelques-uns»

Et quand le développement n’est pas au rendez-vous, cela veut dire que l’essentiel des richesses ne profite qu’à une catégorie et toutes les autres sont dans la débrouillardise et doivent tirer leur marron du feu dans la pauvreté ambiante, indique le ministre.

Selon Clément Sawadogo, « on ne peut pas s’enfermer seulement dans le règlement quotidien des préoccupations de quelques-uns. Ce n’est pas possible », argue-t-il en faveur de la répartition des richesses du pays à toutes les catégories. « Aucun pays ne peut se développer de cette manière. Ça au moins, on n’a pas besoin de faire beaucoup de thèses, c’est de l’évidence même », insiste-t-il.   

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24


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