Industries culturelles au Burkina : Christiaan Beukelaer pose le débat

Publié le mardi 29 novembre 2016

Le débat sur les industries culturelles et l’économie créative  prend de plus en plus de l’ampleur ces dernières années dans les pays en voie de développement. Ce qui a amené Christiaan De Beukelaer, professeur d’université et chercheur belge,  à s’intéresser à la mise en œuvre de ces industries dans ces pays. Les conclusions de ses recherches au Ghana et au Burkina  ont fait l’objet d’un livre en anglais intitulé «Developing Cultural Industries: Learning From the Palimpsest of Practice », traduit en français : « Le développement des industries culturelles: comment tirer des enseignements du palimpseste des pratiques »  paru en 2015. Ce livre a été présenté aux praticiens burkinabè ce lundi 28 novembre 2016 en marge du festival «Danse l’Afrique danse !».

L’emploi de la notion d’économie créative au Burkina et au Ghana  est plutôt récent, selon Christiaan De Beukelaer. Mais il est en porte-à-faux avec les réalités vécues par nombre de parties prenantes dans le secteur culturel, ajoute-t-il.

Les discours sur ces industries sont bien optimistes en son sens.  L’argument porte à croire selon lui qu’elles vont apporter quelque chose au développement du pays. Ce qui peut être vrai, mais il reste de nombreux défis à relever. La contradiction réside dans le fait que la culture devrait être un moteur de développement, ce secteur lui-même a besoin de développement, remarque le chercheur.

Venu au Burkina Faso sur les traces d’un projet de développement d’industrie culturelle,  De Beukelaer conclut dans ses recherches que le secteur culturel est très dynamique mais le défi à relever est encore énorme. C’est dans ce sens qu’il faut mener un vrai pour définir et délimiter les zones d’intervention.

« Je pense que le ministère doit identifier ce qu’il veut soutenir. Et les industries culturelles du privé devraient se doter d’un cadre juridique  et politique bien renforcé pour s’en sortir », dit-il.

Poser le débat

A travers son livre, Christiaan De Beukelaer dit vouloir poser le débat sur les industries culturelles à partir de constats. Mais il ne prétend pas offrir des solutions.  «J’ouvre des débats. Mais je ne dis pas comment les Burkinabè doivent faire les choses parce que ce n’est pas mon rôle de vous dire comment mener vos politiques culturelles, comment développer vos industries culturelles », explique-t-il.

L’intérêt du livre pour lui est de montrer qu’il existe une activité culturelle à prendre en compte et d’amener tous ces milliers de personnes qui travaillent dans la culture à améliorer leur travail, à affirmer leur professionnalisme et à montrer qu’ils fournissent des efforts qui contribuent au développement du pays.

Christiaan De Beukelaer est enseignant en politique culturelle à l’Université de Melbourne. Il est titulaire d’un doctorat de l’Université de Leeds et d’autres diplômes en études de développement (MSc, Leuven), études culturelles (MA, Leuven) et en musicologie (BA, Amsterdam). Le Prix pour la recherche en politique culturelle qu’il a reçu en 2012 lui a permis de publier le présent libre qu’il met gratuitement à la disposition des praticiens. Il est également auteur, avec Miikka Pyykkönen et JP Singh, du livre « Globalization, Culture, and development: The UNESCO Convention on Cultural Diversity » (Palgrave Macmillan, 2015). Il travaille actuellement sur son nouvel ouvrage, « Global Cultural Economy ».

Revelyn SOME

Burkina24


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