Culture : Un fonds pour assister ceux qui ont fait « rayonner le Burkina Faso »
Le comité de lobbying du fonds d’aide aux Membres âgés (AMA) du Bureau burkinabè des droits d’auteur (BDDA) bat campagne pour que soit apportée « une assistance sociale complémentaire aux créateurs du troisième âge et vivant dans une situation de précarité extrême ». Composé de 5 membres, le comité a animé ce mercredi 30 novembre 2016 une conférence de presse pour demander un appui pour l’approvisionnement du fonds devant aboutir au versement de 50 000 francs CFA par trimestre à chaque membre remplissant les conditions d’octroi.
« Donner pour que l’artiste qui est dans une situation de précarité puisse en jouir ». C’est là ce que demande le comité de lobbying présidé par le comédien Gustave Sorgho aux mécènes, sponsors et particuliers qui sont soucieux des artistes qui ont usé de leur talent pour contribuer au rayonnement de la culture burkinabè à travers le monde.
De la situation de l’artiste burkinabè
Les contributions seront reversées au compte du fonds d’aide aux membres âgés d’au moins 55 ans et qui sont membres du BBDA depuis au moins 15 ans. Toute chose qui permettra à ces artistes de vivre décemment. Ces derniers n’ont que le droit d’auteur, un « salaire différé de l’artiste » sur la base de laquelle, il est « obligé de fonctionner », parce que « pour avoir une protection sociale dans le cadre de l’Etat moderne, il faut cotiser », a indiqué Jacques Guingané, le doyen du comité. Selon lui, les artistes burkinabè « ne sont pas vraiment intégrés » à notre société moderne ».
Foi de Jacques Guingané, « ceux qui sont à l’aise uniquement sur la base de leur travail d’artiste » se comptent au bout des doigts. Ceux qui le sont, ajoute-il, ont « souvent un premier métier » qui leur permet de vivre « normalement », de cotiser et d’assurer leurs arrières pour ne pas avoir à vivre dans la précarité.
Et pour ne pas sombrer après des années de dur labeur, le doyen qui compare le domaine artistique à une femme, a sa petite idée. « Dans le domaine artistique, on n’est pas toujours fécond. On atteint aussi une certaine ménopause. La femme sous prétexte qu’elle donne la vie, elle croit que tout lui est dû. Les artistes croient aussi que la société leur doit tout », analyse Jacques Guingané.
Engranger en retour et non être jeté aux oubliettes
Tout devrait être organisé de sorte à ce que « les artistes comme n’importe quel travailleur puissent avoir une couverture sociale », juge-t-il. Mais, précise le doyen du comité de lobbying, « il faut que les artistes se professionnalisent » s’ils veulent augmenter leurs chances de voir leurs productions être consommées par la société.
Pour terminer, le président Gustave Sorgho souhaite que les cœurs parlent en faveur de l’« artiste qui, à un certain moment, a donné de sa vie, son énergie pour faire rayonner le Burkina Faso ». Pour toutes ces raisons, résume l’artiste comédien, il est légitime « qu’en retour, on lui remette la monnaie de sa pièce, parce que s’il a travaillé à faire sortir le nom de ce pays à travers le monde, il est de bon de ton que la personne en retour puisse engranger » et non la laisser tomber « aux oubliettes ».
Pour l’instant, annonce le comité, ils sont 100 personnes inscrites pour bénéficier des 50 000 francs CFA par trimestre. Avec actuellement 18 millions de F CFA en caisse, une fois que les inscrits passés, il ne restera plus que 8 000 000 de F CFA le troisième trimestre. C’est dire que l’apport recherché est des plus attendus.
Oui KOETA
Burkina24
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