Diaspora: Le Burkina a désormais son Arbre en Allemagne

Publié le lundi 24 octobre 2016

Créée le 23 août 1986 à Bonn, l’Association des Ressortissants Burkinabè en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW) regroupant la communauté burkinabè en Allemagne a fêté le samedi 08 octobre 2016 ses 30 années d’existence. Les festivités ont eu lieu à Bonn, l’ancienne capitale fédérale de l’Allemagne et cela en présence de l’Ambassadeur du Burkina Faso en République fédérale d’Allemagne, Simplice Honoré Guibila et d’un parterre de personnalités. Les propos tenus lors des festivités illustrent la valeur de l’Association pour la communauté burkinabè en Allemagne.

Ces festivités ont été marquées par une exposition d’objets d’art et artisanaux (sac, vêtements, chaussures et de produits du Burkina Faso : mangues séchées, biscuits de pain de singe, le buffet a permis aux invités de déguster du haricot au riz, du tô sauce gombo, les crêpes de haricot, etc.) et des discussions dont le principal sujet de la soirée a tourné autour d’une projection d’un documentaire intitulé « Réussir ou périr, rester ou partir ? » du cinéaste burkinabè Bernard Yaméogo. La problématique de la nécessité pour les immigrants de rester dans leur pays d’accueil ou de repartir dans leur pays d’origine vu les conditions parfois inhumaines dans lesquelles ils vivent en Europe, était au cœur des débats.

« Je me suis intéressé au sujet pour démystifier l´illusion de Eldorado En Europe. Témoin de la situation des immigrés en centre de rétention en Allemagne et en Suisse, j´ai même dormi dans une cellule d’un compatriote pour vivre et écouter les histoires personnelles. Beaucoup souffrent pour l´obtention des papiers et le travail. D´autres ayant les papiers souffrent de l´insertion et l´adaptation. Les rêves du départ se brisent face à la réalité.

Pour beaucoup, on y est donc, on affronte. Pour d´autres, pas question de repartir à la maison sans rien. Pour dire quoi ? Face à cela, je me suis dit, qu´est-ce qu’il faut laisser comme message d´encouragement et de solutions pour ceux qui veulent repartir ? Capitaliser les expériences du savoir, du savoir-faire et de la gestion de la terre d’accueil et les re-exploiter dans son propre milieu. Cela pourrait arrêter l´hémorragie de l´immigration qui fragilise  l’économie et le développement local. L´émigrant africain est victime de l´incapacité des programmes politiques gouvernementaux à employer les jeunes, à utiliser l´argent des subventions, de la coopération bilatérale dans les projets», a indiqué Bernard Yaméogo.

Partageant ses impressions sur ce film du cinéaste burkinabè, Dr. Andrea Riester, experte en questions de migrations au Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) Gmb, a dit  beaucoup apprécier  ce film qui aborde le sujet délicat de la migration échouée. « Il l’a réussi parfaitement», a-t-il commenté,  avant d’ajouter qu’ « en plus, il a montré que la migration peut toujours servir à quelque chose, dans ce cas-là, de donner de nouvelles idées à la personne qui est sortie et retournée. La migration a toujours existé et va toujours exister. La question n’est donc pas comment l’arrêter, mais comment mieux la gérer ? », a-t-elle conclu.

Ces festivités permettent de voir la Communauté burkinabè comme étant une source pouvant fournir des informations de première main sur l’immigration en Allemagne, les questions d’intégration, et également sur les perspectives d’un engagement actif au Burkina Faso et en Allemagne.

Parlant d’engagement en Allemagne, bientôt aura lieu le BurkinaTag ou la Journée du Burkina à Frankfurt, a assuré le promoteur de cette journée Gustave Sawadogo lors des festivités des 30 ans de l’Association des Ressortissants Burkinabè en en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Cette manifestation se veut une tribune culture burkinabè en Allemagne.

L’Association des Ressortissants Burkinabè en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW) est le fruit de la volonté de Robert Tapsoba, Charles Tapsoba, Roger Zongo, Idrissa Kaboré, ces pionniers qui ont uni leurs forces et ont porté plus loin les Burkinabè et par-delà le Burkina Faso. Un vibrant hommage leur a été rendu par Ramata Soré, Journaliste et Présidente de l’Association des Ressortissants Burkinabè en NRW, pour qui ils ont fait connaître l’intégrité du Burkinabè auprès d’un large public – comme d’ailleurs les autres membres de l’Association.

Par ailleurs, elle insiste sur le fait que la contribution à la vie de la communauté à travers la gestion de l’Association vise le bien-être bien-être commun. L’engagement renforce les liens de solidarité en stimulant les sentiments d’appartenance à cette communauté.

De ce fait, elle pense que toute personne membre de l’Association œuvrant pour la transparence doit abandonner une position de simple bénéficiaire, de la recherche de privilèges, et mettre sa pensée et ses actions au service de l’Association donc de la Communauté burkinabè résidant aussi bien en Allemagne qu’au Burkina Faso.

« Pour consolider le lien fort qui existe entre le Burkina Faso et l’Allemagne, entre les Burkinabè et les Allemands, notre Association a demandé à la ville fédérale de Bonn l’autorisation de planter L’Arbre du Burkina Faso ou l’Arbre de la Fraternité entre le Burkina Faso et l’Allemagne. Nous remercions Monsieur le maire et Madame Ute Odenthal-Gerhardt, Chef du service de l’environnement, qui nous ont concédé la permission de planter cet arbre dans la Rheinaue. Nous en ferons la réception officielle et vous serez bien sûr informés», a-t-elle fait savoir.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU, Burkina24                                                                                                        En collaboration avec Ramata Soré, Journaliste et Présidente de l’Association des Ressortissants Burkinabè en NRW.


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