Conseil des Ministres du mercredi 26 octobre 2016 : Le gouvernement a adopté son programme d’actions
Six dossiers majeurs ont été au menu du point de presse animé hier, mercredi 26 octobre 2016, par le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence, Pascal Iréné Koupaki. Longtemps attendu par les Béninois, le Gouvernement a finalement adopté son Programme d’actions sur cinq (05) ans (2016-2021). Ce programme d’action estimé 9. 039.000.000.000, s’articule, selon le Ministre d’Etat, autour d’une ambition et d’une volonté puissante de relance de manière durable le développement économique, social du Bénin, en prenant en compte trois (03) piliers.
Lire le point de presse du Ministre d’Etat Pascal Irénée Koupaki
Le Conseil des Ministres s’est réuni ce jour mercredi 2016 octobre 2016 en séance hebdomadaire sous la présidence du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement. J’ai retenu pour ce point de presse 6 éléments majeurs.
1er point : Force unique chargée de la sécurité intérieure en République du Bénin
Le Président de la République a pris le 16 septembre 2016 un décret qui met la gendarmerie nationale à la disposition du Ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique pour emploi. Cette réforme vise la création d’une force unique chargée de la sécurité intérieure à travers la fusion des forces de sécurités intérieures à savoir, la Police nationale et la Gendarmerie nationale. La mise en œuvre concrète de cette réforme nécessite la mise en place d’une commission d’étude de la création de cette force unique. Le Conseil des Ministres a donc pris un décret portant mise en place de ladite commission qui a un délai d’un mois pour déposer le rapport de ses travaux.
2ème point : Agrément au régime C du Code des investissements
Le Conseil a adopté le projet de décret portant agrément au régime du Code des investissements du projet d’installation par la Société Dongaco Sa d’une usine de fabrication de jus en cannette ou en bouteille sur le site industriel de Sèmè- Podji. Il s’agit d’une usine de fabrication de jus de fruits. La nouvelle unité de production relève de la transformation industrielle et à ce titre, est éligible à ce régime privilégié. Le montant des investissements programmés par cette société s’élève à 6.900.000.000 f cfa. Le projet vise à créer 125 emplois permanents.
3ème point : Déclaration de politique sectorielle dans le secteur de l’économie numérique
Le secteur de l’économie numérique rencontre beaucoup de difficultés dans notre pays à tel point que le Bénin est classé 128ème sur 139 pays quant à la maturité du secteur des Tic au Bénin. Le secteur du numérique est potentiellement porteur de croissance et porteur d’emplois. Si nous nous engageons maintenant à faire les réformes appropriées et à mettre en œuvre des projets phare identifiés. Par ailleurs le Bénin sera doté d’un code numérique qu’il faut élaborer avec un dispositif juridique, légal et réglementaire, un dispositif fiscal également, ainsi qu’une agence d’exécution du conseil du numérique. Le Conseil des Ministres a adopté le décret portant approbation de la déclaration de politique sectorielle du secteur de l’économie numérique. Cette déclaration fixe les orientations stratégiques dans le secteur du numérique pour les quatre (04) prochaines années.
4ème point : Adoption du cadre institutionnel du secteur agricole
Le secteur agricole est l’un des principaux leviers de développement économique de création de richesses et de création d’emplois dans notre pays. Il est prévu dans les cinq ( 05) années à venir un plan d’investissement massif pour une agriculture de grande envergure. Pour porter cette ambition, il faut mettre en place un nouveau dispositif d’administration du secteur agricole. Un nouveau dispositif d’accompagnement des acteurs de la filière et du monde rural. Pour des raisons d’efficacité, d’obligation de performance, de promotion des filières, d’utilisation optimale des ressources publiques, ce nouveau dispositif assurera la séparation des fonctions régaliennes et des fonctions d’appui au développement des filières agricoles. Le nouveau dispositif portera également la territorialisation du développement agricole en ligne avec le schéma d’aménagement du territoire, ce que nous appelons l’agenda spatial. Il s’agit donc à travers ce nouveau dispositif de favoriser le recentrage de l’Etat sur ces fonctions régaliennes et de permettre au secteur privé d’innover et de prendre en charge le secteur productif. Au regard de l’ensemble de ces considérations, le Conseil a donc revu le cadre institutionnel du secteur agricole et a pris trois (03) décisions majeures :
-création des pôles de développement agricole : l’ensemble du territoire national est découpé en sept (07) pôles de développement agricole. Le pôle de développement est le cadre de mise en œuvre opérationnelle des politiques, programme et projet de développement agricole. Le pôle représente un territoire de développement organisé autour d’un nombre limité de filières prioritaires, moteur de développement d’un ensemble de commune dans une perspective d’intercommunalité ;
-chaque pôle de développement agricole est administré par une agence territoriale. L’agence territoriale de développement agricole est un établissement public ;
-la coordination nationale et la supervision des pôles de développement agricole seront assurées par le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, qui va créer des directions départementales de l’agriculture de l’élevage et de la pêche. Le Conseil des Ministres a ainsi adopté le décret qui consacre ce nouveau cadre institutionnel du secteur agricole ; cadre institutionnel qui vise à instaurer une nouvelle dynamique de développement des filières agricoles et un mieux des acteurs du monde rural.
5ème point : J’ai l’insigne honneur de vous annoncer au nom du Président de la République et de son équipe ministérielle, que le Gouvernement du Nouveau départ a son Programme d’action.
Le Programme d’action du Gouvernement adopté ce jour, 26 octobre 2016, servira de boussole à l’action publique au cours du quinquennat 2016-2021. Le Programme d’action du gouvernement s’articule autour d’une ambition et d’une volonté puissante de relance de manière durable le développement économique, social du Bénin. Ce Programme prend appui sur trois (03) piliers :
-la consolidation de la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance ;
-engager la transformation structurelle de l’économie béninoise ;
-améliorer les conditions de vie des populations.
Ces trois piliers portent sept (07) axes stratégiques qui ont conduit au choix d’un scénario, celui du décollage. L’ambition présidentielle est de faire passer notre pays d’une économie de pauvreté au décollage économique pour améliorer les conditions de vie des Béninois. Ce décollage est à notre portée par le travail acharné de chacun de nous, par la méthode, l’organisation, par la rigueur la gouvernance éthique à tous les niveaux. Le Programme d’action du Gouvernement contient 77 réformes qui sont considérées comme des chantiers prioritaires. La mise en oeuvre de ces réformes permettra de renforcer les trois piliers dont je viens de parler et les axes stratégiques autour desquels l’action publique sera déployée durant la période 2016-2021. Le Programme d’actions du Gouvernement comporte un portefeuille de projets bien entendu, projets d’investissements. Il y aura 160 projets prioritaires qui sont déjà en cours mais qui ont besoin d’être dynamisés. Il y aura 94 projets prioritaires nouveaux et 45 projets phare du quinquennat, soit un total de 299 projets pour un programme national d’investissement ressortant à 9.039.000.000.000 fcfa. Le Conseil a, en outre, a adopté le cadre institutionnel de coordination de la mise en œuvre et du suivi évaluation du Programme d’action du Gouvernement.
6ème point : La destruction palétuviers dans les écosystèmes humides et l’abattage des cocotiers dans la zone littorale.
La préservation des écosystèmes fait partie intégrante de la lutte pour la protection de l’environnement, de développement durable et la promotion de l’écotourisme. Mais on observe de plus en plus une dégradation de certains écosystèmes et une destruction des mangroves et des espèces qui y sont habitées. La zone des mangroves et un lieu de reproduction de nombreuses espèces aquatiques. Les mangroves permettent le maintien de la diversité biologique. Elles doivent donc être protégées. Mais les populations qui vivent le long des cours d’eau littoraux et la côte, les utilisent pour leur besoin en énergie domestique. Les mangroves sont donc menacées. Alors qu’elles participent à la survie de l’humanité. Les menaces les plus sérieuses sont l’exploitation incontrôlée du bois, l’érosion des berges, des cours d’eau et l’urbanisation. Le phénomène est observé aussi au niveau des cocoteraies le long du littoral. Il est donc nécessaire que notre pays assure la régulation et la stabilisation de l’environnement en protégeant les mangroves. Le Conseil a donc décidé d’interdire la destruction des palétuviers dans les écosystèmes humides et l’abattage des cocoteraies le long de la zone littorale dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie de protection et de gestion durables des mangroves au Bénin. Le Ministre du Cadre de vie et du Développement Durable et le Ministre de la décentralisation et de la Gouvernance locale, ont été instruits à cet effet.
Merci
Propos recueillis et transcrits par Joseph-Martin Hounkpè
Maintenant, place aux actes
Il était très attendu par les Béninois. Il est enfin là. Le gouvernement a désormais son programme d’actions. Plus de six mois après son installation. Il devient la boussole de l’action publique, a souligné le ministre d’Etat, secrétaire général du gouvernement, hier, mercredi 26 octobre 2016 à la Marina, au point de presse hebdomadaire sur le conseil des ministres. Selon le ministre d’Etat, Pascal Irénée Koupaki, l’un des points inscrits au conseil des ministres d’hier est l’adoption du programme d’actions du gouvernement. Globalement, selon ses explications, il y aura pendant le quinquennat 2016-2021, 77 réformes, 299 projets exécutés et financés par la somme de 9.039 milliards. On retient des explications du ministre d’Etat que le programme prend appui sur trois (03) piliers à savoir la consolidation de la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance ; l’engager pour la transformation structurelle de l’économie béninoise et l’amélioration des conditions de vie des populations. Le gouvernement avait déjà annoncé les couleurs en élevant son budget de 2017 à plus de 2010 milliards de F Cfa. Une première au Bénin. Peu après son investiture, le Chef de l’Etat avait confié que son ambition, c’est de se faire porter en triomphe par ses compatriotes à la fin de son unique mandat, ceci grâce aux réalisations qu’il entend mettre en œuvre au profit des populations et du Bénin. Si ce programme d’actions est parfaitement mené à terme, sans doute que le Bénin et les Béninois se porteront mieux que maintenant. Ce programme d’actions est un défi relevé et un message lancé à ceux qui trouvaient que le gouvernement de la rupture et du nouveau départ naviguait à vue depuis six mois. Talon et son gouvernement viennent de donner la preuve qu’ils prenaient leur temps pour se doter d’une boussole, justement afin de ne pas naviguer à vue. Les populations attendent beaucoup du président Talon, raison pour laquelle elles l’ont plébiscité le 20 mars dernier contre la continuité voulue par le président sortant, Thomas Boni Yayi. C’est le moment de rassurer les populations qu’elles ne se sont pas trompées en optant pour la rupture plutôt que la continuité. Les Béninois attendent maintenant les actes. Et là, le Chef de l’Etat est attendu au tournant de 2021, à l’heure du bilan.
Athanase Dèwanou
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