Sculpture au Bénin : Un métier aujourd’hui peu rentable

Publié le vendredi 2 septembre 2016

Plusieurs métiers d’arts disparaissent de jour en jour compte tenu de divers problèmes liés au marché d’écoulement. C’est le cas du métier de sculpture qui est en voie de disparition au Bénin depuis quelques années à cause de la mévente sur le marché d’arts et surtout de la mauvaise politique de la promotion de ce secteur d’activité.

La sculpture est un métier dont les fruits récompensent son homme. Selon les enquêtes faites sur le terrain, ce métier est en voie de disparition et nourrit, de nos jours, à peine ses artisans. « La sculpture est l’une des richesses du Bénin qui nourrissait son homme auparavant mais disparaît peu à peu », renchérit Eric Adahou, un jeune sculpteur exerçant à Cotonou depuis plus d’une dizaine d’années. Il justifie ce fait par : « la mauvaise promotion du métier faite par les autorités gouvernementales ». Ce qui fait que les artisans disparaissent peu à peu et se convertissent dans d’autres secteurs d’activités afin de joindre les deux bouts, a-t-il indiqué. Mais, dit-il, les plus passionnés sont toujours en face des bois contre vents et marées. Pour Eric Adahou, les sculpteurs passionnés comme lui sont engagés à produire en masse les objets et s’y attèlent chaque jour. Mais le marché d’écoulement leur fait défaut. Les quelques rares clients (en majorité les touristes) qui s’intéressent à leur articles ne se procurent pas trop des objets de grandes tailles puisqu’ils sont souvent confrontés aux difficultés de transports. Mais « ils nous encouragent », avoue-t-il avec le sourire aux lèvres. Pour lui, les sculpteurs n’ont pas de grandes difficultés à s’approvisionner en bois. Le seul et éternel problème qu’ils ont est la mauvaise promotion faite de ce secteur par les autorités gouvernementales. « Nos dirigeants ont abandonné ce secteur », insinue-t-il avec un air de piété.

Selon ses dires, le diagnostic de leur véritable difficulté est déjà fait. « C’est parce que nous n’avions pas une association digne du nom que les autorités du pays nous abandonnent », avoue-t-il en rassurant qu’une association des sculpteurs du Bénin est en train de naître et sera bientôt opérationnelle sur le terrain. Aussi, profite-t-il de l’occasion pour inviter le gouvernement Talon à créer des centres de promotion des objets d’arts afin de les valoriser sur le marché national. « Nous avons un esprit de créativité que nous faisons naître mais personne ne nous accompagne ou nous aide à mettre en valeur notre création afin de nous encourager à mieux faire, et c’est dommage », a-t-il lâché.

Serge Vissoh (Stag)


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